Arabie saoudite / Décapitation : Roméo et Juliette dans sa version wahhabite

Arabie saoudite / Décapitation : Roméo et Juliette dans sa version wahhabite 938 400 Jaafar Al Bakli
De la décapitation comme mode de régulateur social.

Titre original : La virilité de la dynastie wahhabite et l’honneur souillé de sang
Adaptation version française : René Naba pour madaniya.info
Lien : http://www.al-akhbar.com/node/222003
Illustration : Scène de la décapitation de la princesse Misha’al Bint Fahd Al Saoud et de son amant, le 15 jullet 1977 sur la place publique de Deddah.

Note de la rédaction. Cent personnes ont été décapitées au premier semestre 2015 en Arabie saoudite pour des crimes de droit commun, record mondial absolu de tous les temps, sans la moindre protestation des alliés de la dynastie wahhabite, les États Unis, qui abrite le siège des Nations Unies, la France, la Patrie des Droits de l’Homme, et le Royaume Uni, la Patrie de l’Habeas Corpus, alors que faire face à ses besoins, le Royaume a lancé un appel d’offres pour le recrutement de nouveaux bourreaux. Récit d’une décapitation.

Note préambule de l’auteur : Le président égyptien Anouar El Sadate a contribué à la préparation du film « meurtre d’une princesse », projeté en Mai en 1980. C’est lui qui avait choisi Soussane (Suzanne) Badr pour camper le rôle de la princesse décapitée. Salah Jahine, caricaturiste et scénariste égyptien, a joué un rôle à la demande du président égyptien alors qu’il se cantonnait à l’époque dans des films d’un humour niais du style « Khali Balak Min Zouzou »(Prends garde de Zouzou).
Mohamad était le fils le plus violent, le plus entêté et dont les réactions étaient les plus vives des fils d’Abdel Aziz, fondateur du Royaume. À ce titre, il était désigné sous le sobriquet d’Abou Al Charreyne, « le père des deux maux ».

In Memoriam : La fin tragique des amants de Vérone dans sa version saoudienne

Récit de la journée du vendredi 17 juillet 1977 à Djeddah

« Les soldats saoudiens ont déboulé de leur véhicule et se sont déployés de manière circulaire et hermétique, de manière à barrer tout accès à la place publique, sise près du parking proche du building « Al Mamlaka » (Le Royaume), à Djeddah, figée sous un soleil de plomb. Il était midi ce vendredi 15 juillet 1977.

Les soldats se sont alors mis à disperser les curieux qui commençaient à s’attrouper autour de la place, pressentant un événement. Puis soudain, les portes d’un camion se sont subitement entre ouvertes. Deux personnes menottées sont descendues de force, avec brutalité. Deux jeunes personnes.

  • Le jeune homme était hébété, en état de panique. Il portait une jallabiya sale, déchiquetée au niveau de la poitrine.
  • La jeune dame… Ses tremblements étaient perceptibles à travers sa longue abbaya noire. Les deux étaient perturbés… Comme deux proies ferrées au piège de leur prédateur.

Les soldats ont traîné le jeune homme au milieu du cercle formé sur la place. Il se débattait et leur résistait avec acharnement, en dépit des menottes qui le ligotait. La jeune dame, vidée de ses forces, poussaient des cris sans voix, mise à genoux, à ses côtés… Dans l’attente du seigneur de la mort.

Le Bourreau

Puis un noir de grande taille, au visage antipathique chargé de malheur, fit son apparition. Élancé, souple comme un renard, il s’approcha par derrière du couple genouillé. À sa main, brillait sous l’effet des rayons du soleil, la lame d’une épée large et aiguisée.

Le jeune homme, en pleurs, clamait son innocence. À ses côtés, la jeune dame, la gorge sèche, le regard hagard.

La mort s’est mise à nouveau à roder. À l’arrière du couple. Dans leur dos. Brandissant, son arme, tournoyant, le bourreau se fixe à la hauteur de la tête du jeune homme courbé, agenouillé, entravé. Il fige alors la pointe de son épée au bas du dos du jeune homme qui se cambre immédiatement du fait de la douleur de la pique. Sa nuque se tend, raide, les veines remplies de sang, comme offerte à la décapitation.

L’homme noir brandit alors rapidement son épée puis l’abat sur la nuque tendue. D’un coup d’épée, il dégage les veines gorgées de sang. Les veines explosent et giclent du sang sur le visage et le corps du jeune homme, ainsi que sur les habits du bourreau.

La pointe d’épée au bas du dos était si douloureuse que le corps ligoté s’est dressé avec vigueur comme si le supplicié, en dépit de la violente douleur, cherchait à se lever pour fuir.

Malgré la violence du coup d’épée, la tête n’est pas décapitée. Le bourreau assène aussitôt un deuxième coup… La tête se détache alors du corps, roule comme un ballon avant de s’arrêter net, chargée de sang… Les yeux globuleux grands ouverts, la langue tirée hors de la bouche.

Le corps est resté un moment fixe sur ses genoux, saisi d’un tremblement. Puis il s’est incliné avant de basculer, puis de s’effondrer et de s’immobiliser.

La jeune dame était tétanisée à la vue du spectacle. Un cri trident s’échappa de sa gorge lorsque le bourreau abattit son épée. Elle s’est instantanément immobilisée comme embaumée.

Le père de la princesse

Revêtu d’une dichdecheh blanche, la barbichette teinte, des lunettes noires couvrant tout le visage, un homme âgé, impressionnant, fit alors son entrée en scène. Il s’approcha du cercle la mort et s’arrête pile à la hauteur de la jeune dame. Elle porta son regard en sa direction et murmura quelques mots, comme si elle implorait sa clémence. Les lunettes, plus grandes que le visage, masquait tout signe d’émotion.

Les doigts tremblants se glissèrent alors à la hauteur de sa ceinture pour y extirper un revolver. Le regard sévère plongea dans le regard désespéré de la jeune fille et asséna un coup de feu, sans hésitation, à la tête juvénile.

La princesse

Elle avait 19 ans ce jour là et avait pour nom Macha’el Bint Fahd Ben Mohamad Ben Abel Aziz. Son amant présumé, décapité sous ses yeux, se nommait Khaled Al Mohalhal, neveu par sa mère du Général Ali Al Chaer, ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban, par la suite ministre de l’information du Royaume.

L’homme qui revolvérisa la princesse était son propre père. Un proche, assure-t-on, lui avait assigné cette terrible mission… « Laver la souillure de la honte par le sang ».

Le grand père de la princesse : Abou Al Charreyne « Le père des deux maux »

Le grand père de la princesse, Mohamad, était dénommé par le sobriquet d’Abou Al Charreyne « Le père des deux maux » en raison de son impétuosité. Selon des témoignages (1), il avait personnellement insisté pour que son propre fils, le père de la princesse, exécute sa petite fille.

Mohamad était à l’époque Président du conseil de surveillance de la famille régnante, chargé de régler les différends au sein de la dynastie, en sa qualité d’aîné des fils d’Abdel Aziz encore en vie. Mohamad était aussi le frère aîné du Roi Khaled à l’époque Roi d’Arabie, au bénéfice duquel il s’était dévoué pour lui céder son ordre successorale en vue de permettre à son cadet de régner à sa place. 4ème fils du Roi Abdel Aziz, -après Turki décédé dans sa jeunesse, Saoud et Faysal, qui ont, eux régné-, Mohamad le plus violent, le plus entêté et le plus impétueux des enfants du roi, ne craignait personne.

Pour cette raison, il a été dénommé Abou Al Charreyne « Père des deux maux ». Saoud, en personne, du temps où il était prince héritier, a beaucoup pâti de la grossièreté de langage de son demi-frère. Mohamad a d’ailleurs joué un rôle essentiel dans la révolution de palais qui a abouti à la destitution de Saoud, en novembre 1064.

Abdel Aziz a mis à profit la brutalité de son puîné pour lui confier, malgré son jeune âge, des postes de commandement dans des conflits marginaux de l’armée saoudienne. À 15 ans, en guise de gratification, il décroche le poste envié de gouverneur de Médine, la ville du Prophète dont il présidera à sa destinée pendant 40 ans.

La sexualité débridée de Mohamad… Polygamie et homophilie

En sus des zizanies familiales dont il était coutumier, Mohamad s’est distingué par une sexualité débridée, multipliant mariages et divorces au point qu’il était difficile de recenser le nombre de ses épouses. Cinq d’entre elles ont eu droit au titre de princesse, le reste, la cohorte des divorcées et des abandonnées, sont retombées dans l’anonymat une fois la rupture consommée. Sa progéniture est à la mesure de son activisme dans ce domaine : 29 enfants, 17 garçons et 12 filles.

Au delà de la polygamie, Mohamad a fait preuve d’une grande attractivité pour l’homophilie, un nouveau monde qu’il découvrit à l’occasion de son premier séjour à Londres, en mai 1937. Agé de 27 ans, Mohamad accompagnait le prince héritier Saoud pour représenter le Royaume saoudien aux cérémonies d’intronisation du Roi Georges VI.

Il est d’usage que la couronne britannique accueille avec égard ses hôtes de marque, particulièrement ses hôtes en provenance de l’Orient. Les deux princes saoudiens n’ont pas fait exception à la règle, objet d’une attention particulière.

Il est aussi d’usage que les anglais relèvent les points faibles de leurs hôtes pour les rendre captifs et les placer sous leur emprise. Des rapports sur chaque hôte étaient -sont- préalablement établis à leur visite : certains ont été éblouis par les fastes de la vie à Londres. Les deux princes bédouins se sont, eux, livrés, à cœur joie, aux plaisirs de la vie, jamais vus dans leur pays et généralement prohibés. Plus tard, à la faveur de la manne pétrolière, le pèlerinage à Londres, Paris, la Riviera et les Îles Baléares, constituera un passage obligé à tous les bénéficiaires des bienfaits de la manne. Un rituel sacré.

Une dynastie libidineuse : Le Roi Saoud : 43 épouses, 115 enfants/Le Roi Abdel Aziz : 38 épouses, 63 enfants

Saoud a marqué une nette préférence pour la gente féminine, toutes configurations confondues, dépassant dans ce domaine la totalité de sa fratrie. Selon les documents officiels, Le 2ème Roi d’Arabie a épousé 43 femmes laissant une abondante progéniture de 115 enfants : 53 garçons et 62 filles.

L’attrait pour le sexe a, semble-t-il, constitué la marque de fabrique de la dynastie libidineuse d’Al Saoud. Abdel Aziz avait ainsi pour coutume de passer une nuit d’amour avec une femme, -une seule et unique nuit d’amour-, avant de la congédier. Les plus chanceuses avaient droit à plusieurs nuits consécutives avant d’être rejetées dans l’anonymat.

Ni l’épouse de son frère Mohamad (2), ni la veuve de son frère Saad, pas plus que la veuve de son ennemi intime, Saoud Ben Rachid, gouverneur de Hael, n’ont été épargnées par sa fougue. À peine avait-il conquis Hael qu’il s’empara de la veuve d’Ibn Rachid, Fahida Bint Al Assi Ben Kleib Ben Chreim Al Rachid, pour lui faire un enfant qui n’est autre qu’… Abdallah, l’actuel Roi d’Arabie.

Abdel Aziz a ainsi honoré, sans discontinuer, ses 38 femmes, outre un nombre incalculable d’inconnues, enrichissant le royaume d’une progéniture de 63 enfants. Un chiffre qui ne tient compte ni des enfants morts en bas âge, ni des enfants morts-nés.

Le plus étrange est que le Roi Abdel Aziz, à demi aveugle, paralytique, sur fauteuil roulant, a réussi le tour de force de continuer à procréer : Moukren, Hazloul, Hammoud, Abta et Tarfa, sont le fruit de ses amours septuagénaires, un des miracles du fondateur du Royaume (4).

Le Roi Abdallah : 21 épouses, 63 enfants

La virilité ne se limite pas au père fondateur du Royaume. Le roi Abdallah, récemment décédé, a fait preuve de ses grandes capacités génésiques engendrant, à 75 ans, un garçon Bandar, né en 1999, de son épouse la princesse Haifa El Mehanna. Bandar est le 63 ème enfant du Roi Abdalah, issus de 21 épouses. Le problème avec Mout’eb (Le roi Abdallah) est qu’il était frappé d’amnésie sélective. Il procréait mais oubliait une part de sa progéniture. Certaines de ses filles négligées se sont ainsi mises à crier famine, implorant Dieu, avant se décider à saisir la justice en même temps que les plateaux de télévision des chaînes européennes (5).

500.000 dollars pour 15 minutes de conversations avec Kristen Stewart et un million de dollar pour une nuit espérée avec Brigitte Nielsen

L’obsession sexuelle n’était pas l’apanage des pères fondateurs du Royaume. Fils et petits fils ont emprunté les mêmes pulsions. Leur exploit résidait dans la compétition à laquelle ils se livraient sur les dollars déversés sur les beautés Hollywood. Des récits sans fin. Inimaginables. Sur leur bêtise et leur inconsistance.

Harvey Winston raconte qu’un prince saoudien lui a proposé 500.000 dollars pour avoir l’honneur de bavarder avec son idole Kristen Stewart. L’actrice a donné son accord, le conditionnant au fait que le prince fasse un don d’un demi million de dollar au fond de secours des victimes du Typhon Sydney.

Mark Young a publié, pour sa part, un livre intitulé « Saudi Bodyguard » dans lequel ce britannique longtemps affecté à la protection des palais d’Al Saoud, depuis 1979, narre les turpitudes de la dynastie, « ses déviances, la prostitution à laquelle certains se livrent, les vols et rapines, les addictions à l’alcool, aux stupéfiants et aux jeux ». Récits avec photo à l’appui confirmant son appartenance à la protection rapprochée de la famille royale saoudienne.

Khaled Ben Sultan et le fantasme de Brigitte Nielsen

L’histoire la plus singulière dont a été témoin Mark Young est celle de l’ancien vice ministre de la défense, Khaled Ben Sultan, l’ancien interface saoudien du général américain Norman Schwarzkoff durant la 1 ère guerre du Golfe (1990-1991), et propriétaire du journal «Al Hayat».

Fasciné par la beauté de Brigitte Nielsen, à l’époque épouse de l’acteur américain Sylvester Stallone (alias Rambo), le généralissime, selon le récit de Young, aurait ourdi des multiples plans pour passer une nuit d’amour avec la belle et blonde danoise. Au point de proposer un million de dollars pour cette nuit qu’il se promettait torride.

Abdel Aziz, ou la transfiguration d’un prince à la jeunesse agitée en prédicateur wahhabite

Le benjamin du Roi Fahd, lui, s’est emballé pour l’actrice de télévision Yasmine Bleeth, aux origines juives. Abdel Aziz Ben Fahd a dépensé sur elle une somme si importante, quelle aurait suffit à éradiquer définitivement le problème des vieilles filles du Royaume.

Compagnon festif de l’ancien premier ministre libanais Saad Hariri, ses frasques parisiennes lui valurent une interdiction de séjour dans un grand palace de la capitale française. Au terme d’une jeunesse agitée, Abdel Aziz a fait acte de contrition et de repentance : Il s’est laissé poussé la barbe et est devenu prédicateur wahhabite, financier de la chaîne takfiriste « Wissal » (le lien).

… Le prince remis son revolver à sa ceinture après avoir lavé la souillure de la honte qui ternissait la famille royale saoudienne, en tuant d’un coup de feu sur sa tête, son enfant. Puis s’est retourné en direction de sa somptueuse voiture escorté de ses gardes. Les soldats se sont précipités sur le lieu de chute de la jeune princesse, qui baignait dans son sang et ont recouvert d’une couverture son corps frêle.

D’autres soldats s’empressèrent de placer la dépouille sur un transport, tandis que d’autres se dirigeaient vers le jeune décapité. L’hémorragie persistait, ils s’entraidèrent pour le porter sur un autre camion… Un soldat a tendu la main pour récupérer la tête gisant non loin du corps : les yeux du décapité étaient grands ouverts, la langue tendue hors de la bouche et le sang coulait, coulait, coulait.

… Les amants de Vérone dans leur version saoudienne auraient eu 57 ans en 2015, l’âge d’être grands parents, l’âge d’initier leurs petits enfants aux découvertes de la vie. Aux joies de la vie.

Le code bédouin en a décidé autrement : L’honneur souillé doit se laver par le sang. Telle est la loi implacable des êtres lubriques. Une décapitation et une revolvérisation pour prix d’un amour juvénile. Un tarif exorbitant.

Notes
  1. En 1980, la chaîne ATV a diffusé un docu-drame britannique intitulé « mort d’une princesse », relatant la mise à mort de la princesse Macha’el et de son compagnon. La diffusion de ce film documentaire a suscité une crise diplomatique majeure entre Londres et Riyad. Le Roi Khaled a ordonné l’expulsion de l’ambassadeur du Royaume uni en Arabie saoudite en réplique à cette « ingérence flagrante de la télévision britannique dans une affaire familiale saoudienne ». Les acteurs égyptiens qui ont campé les personnages du film ont été interdits de séjour ad vitam d’Arabie saoudite. L’actrice Suzanne Abou Taleb, qui a joué le rôle de la princesse, a dû modifier son nom en Saoussane Badr pour contourner les conséquences du veto saoudien.
  2. Hussa Bint Ahmad Ben Mohamad Al Sideiry était l’une des épouses d’Abdel Aziz. Elle donna naissance à un fils qu’ils prénommèrent Saad, décédé en bas âge, conduisant le Roi à divorcer de son épouse. Hussa a épousé en deuxième noces le propre frère d’Abdel Aziz, le prince Mohamad Ben Abdel Rahman. Hussa donna naissance à un garçon, dénommé Abdallah, fils de son 2ème époux. Puis se ravisant, Abdel Aziz a repris goût à sa première épouse. Il ordonna à son frère cadet de divorcer d’elle pour pouvoir la ré-épouser. De son second mariage avec son épouse Hussa, Abdel Aziz eut 14 enfants (7 garçons et 7 filles), dont les plus célèbres ont été le Roi Fahd, le prince Sultan (défense), Nayef (intérieur) et Salmane (gouverneur de Ryad), c’est à dire les trois derniers princes héritiers en date du royaume.
  3. Le concubinage était légal en Arabie saoudite jusqu’en 1962. À cette date, le Roi décréta son abolition. De sorte que les servantes tcherkess, maghrébines, soudanaises et arméniennes sont les mères de nombreux princes saoudiens. Ainsi Bandar Ben Sultan, l’ancien cappo di tutti cappi du djihadisme planétaire, est le fils d’une servante soudaine, et Moqren, l’éphémère prince héritier de Salmane, fils d’une esclave yéménite. G.Rives Chandlers, ambassadeur des États-Unis en Arabie saoudite (1946-1951) relate dans ses mémoires une curieuse histoire à propos du Roi Abdel Aziz. Réalisant que le diplomate américain vivait en célibataire en Arabie, sans son épouse demeurée aux États-Unis, le monarque s’est pris de compassion pour lui et lui proposa une de ses servantes comme dame de compagnie afin d’« égayer ses nuits ». Chandlers déclina l’offre naturellement, mais narra cette histoire à ses collègues diplomates occidentaux en poste à Djeddah.
  4. Vers la fin de sa vie, le Roi Abdel Aziz pâtissait d’une lourde pathologie. Des maladies chroniques qui le conduisirent à formuler auprès des médecins américains mis à sa disposition gracieusement par le consortium pétrolier ARAMCO (Arab-American Company) des requêtes invraisemblables : 1re requête : mettre fin à la douleur aiguë qui paralysait ses genoux au point d’entraîner une perte de sa mobilité en le contraignant à se maintenir assis et à le priver de la station debout. 2e requête : Restaurer ses capacités génésiques. Le docteur A.I.Wait, médecin rattaché à l’ambassade américaine à Djeddah, s’est livré à un examen médical complet (check up) d’Abdel Aziz. Il réussit à soigner la cécité du Roi infligée par le trachome, de même que son rhumatisme qui paralysait ses articulations. En 1950, Le colonel Wallace Graham, médecin personnel du président Harry Truman, releva que le Roi Abdel Aziz commençait à perdre ses facultés mentales, rivé à son fauteuil roulant du fait du rhumatisme qui le contraignait à demeurer assis une grande partie de la journée.
  5. Un scandale a éclaté en Arabie saoudite, en 2014, lorsque deux filles du Roi, Sahar et Jawaher, ont averti l’opinion via leur compte twitter et une interview à la chaîne britannique « Channel Four » de leur situation captive. Assignée à résidence à Djeddah depuis 12 ans en compagnie de leurs deux autres sœurs -Hala et Maha- il leur était interdit de quitter leur domicile sans la compagnie de leurs cerbères. Depuis mars 2014, les quatre filles du Roi sont interdites de sortie de leur domicile et privées de ravitaillement. Pour survivre, elles ont décidé de se contenter d’un repas par jour afin d’économiser leur stock alimentaire. Elles assurent que cette décision a été prise par le Roi en personne, en représailles à la décision de leur mère, Ounoud Al Fayez, de porter « plainte contre son époux dont elle est divorcée, gardien des Lieux Saints » à Strasbourg, réclamant au « Roi de l’Humanisme », selon l’expression de la presse saoudienne, de faire droit à la requête de ses filles de quitter leur cage dorée et de rejoindre leur maman, réfugiée à Londres.

Version arabe

Illustration
  • Scène de la décapitation de la princesse Misha’al Bint Fahd Al Saoud et de son amant, le 15 jullet 1977 sur la place publique de Deddah.

Jaafar Al Bakli

Universitaire tunisien, chercheur sur les questions de l’Islam, spécialiste de l’histoire politique des pays arabes, notamment les pays du Golfe.

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