L'été 2015 , un été de tous les dangers… ?

L'été 2015 , un été de tous les dangers… ? 938 400 Jean François Fechino

Est-ce parce que l’homme occidental ne supporte ni la chaleur excessive ni les longues soirées estivales et encore moins une certaine forme d’inactivité que ces périodes sont propices à la naissance et au débuts de conflits ? En tout état de (mauvaises) causes, l’été 2015 s’annonce en Europe, en Asie et Proche et Moyen Orient comme un des plus « explosif » depuis de longues années. Entre jeux, enjeux et démonstrations de forces… Tous les ingrédients pour imaginer le pire, sont entrain d’être réunis, sous notre nez pour créer une ou des situations explosives…

Experts et géostratèges au chevet de la guerre…

A-t-on encore besoin des consultants et des experts pour se faire peur ? La lecture de la presse et ses annonces catastrophistes peuvent rapporter gros en auditoire et donc en chiffre d’affaires. Mais il faut bien remarquer qu’il n’est pas obligatoire de s’affubler du titre d’expert pour faire des prévisions d’une montée en puissance des dangers et du nombre de zones de frictions dangereuses où la moindre étincelle peut mettre la planète à feu et à sang. Pour nos anciens, la situation actuelle pourrait être comparable à celle de 1914 ou de 1939… Bref des périodes estivales qui annoncèrent de vastes chamboulements.

L’été 2015 sera-t-il un été de tous les dangers ? À en croire certains géostratèges, oui. D’autres vont jusqu’à évoquer le spectre nucléaire… Aux détours de ses lectures catastrophistes, tentons de faire la part des choses, pour nous préparer au pire…

Russie/Europe/USA… Ukrainisation des pays Baltes…

Le néologisme n’a pas encore fait florès, mais il résume parfaitement la situation à la fois de l’Ukraine et les intentions de la Russie vis-à-vis des pays baltes. Pays qui se sont empressés de rejoindre la Communauté européenne au grand dam de Moscou. Ici, les enjeux sont l’influence politique, l’accès à une mer « libre » et surtout le retour dans des territoires que Moscou estime devoir rester sous son contrôle et son influence directe. Le fait que les 3 pays baltes aient opté pour l’Europe a planté au cœur de la Russie une épine totalement indigeste pour le Kremlin. Sans compter qu’en ce moment c’est la Lettonie qui est à la tête de l’Europe- et ce jusqu’à la fin du mois de Juin 2015.

Depuis quelques temps, la mer Baltique et la mer du Nord sont devenus le terrain de vastes manœuvres d’intimidations, où circulent « discrètement » des sous-marins russes. Dans une zone particulièrement confinée, les Russes, les Norvégiens, les Anglais, les Allemands et consorts s’observent, se frôlent, dans un ballet maritime qui pourrait préparer l’acte un d’un drame qui irait alors crescendo.

Les Anglais, prévoyants ou porteur d’un message, sont même allés jusqu’à organiser des manœuvre en Lettonie… pour montrer aux « nouveaux européens » que le mot solidarité est une réalité objective. Quelques jours plus tard, l’OTAN déclenchait les manœuvres « Arctic Challenge » réunissant 4.000 hommes et 90 avions au dessus de la mer Baltique et de l’Arctique. À quoi les Russes ont immédiatement répliqué en mobilisant 12.000 hommes et 250 aéronefs manœuvrant, eux, entre l’Oural et la Baltique.

Devant tant de gesticulations militaires, il pourrait rester la voie diplomatique. Mais quand l’on constate l’impuissance et l’inertie de l’Europe dans le dossier Ukrainien, il est normal de s’interroger sur la réalité de la politique étrangère européenne, son poids face à la Russie et les abandons -pour ne pas dire, lâchages- dont l’Europe serait encore capable. L’Europe serait-elle prête à « se coucher » devant les gesticulations du Kremlin en abandonnant les pays Baltes ou bien ce serait là, poussée par les Américains, un vrai cas de casus belli ? [Dernière minute… La Finlande vient de mobiliser 900.000 réservistes et tout en se préparant au pire assure son voisin que tout cela est « normal »…]

USA/Chine-Russie… Leurs nuits ne sont plus très câlines

carte-chine-merSurtout quand la Chine et la Russie se rapprochent fortement, jusqu’à manœuvrer durant 10 jours en Méditerranée ensemble, sous les yeux de la flotte américaine. Mais l’alliance entre la Chine et la Russie ne concerne pas seulement la zone méditerranéenne pour l’instant, car c’est en Mer de Chine, aux confins des frontières maritimes du Vietnam, de la Malaisie, du Sultanat de Brunei et des Philippines que se noue le nœud gordien d’un conflit majeur.

La recherche de nouveaux territoires à contrôler, exploiter pour ses richesses maritimes ou énergétiques est devenu un des axes de développement stratégique de la Chine. Le contrôle passe par la mise sous tutelles des îles Paracel ou des îles Spartly.

Des îles ? Plutôt des ilots que la Chine a bien l’intention d’investir, de construire, de consolider, de coloniser voire d’annexer pour mieux exploiter les richesses pétrolières, gazières et halieutiques. Seulement, là, dans cette région, les « grands frères » veillent… Inde, Japon, Indonésie et bien entendu les Etats Unis. Les uns parce que c’est dans leur zone d’influence direct, les autres pour le contrôle des routes maritimes (dont le contrôle du détroit de Malacca) quant aux derniers parce qu’ils sont Américains et que depuis le début de la présidence Obama, les Américains ont renforcer leurs liens amicaux, stratégiques et économiques dans cette partie du monde avec le Vietnam, l’Indonésie et la Malaisie.

Voilà pourquoi, l’agrandissement d’ilots par la Chine dans cette région peut devenir un casus belli entre les deux grandes puissances et par ricochet avec la Russie qui courtise la Chine, oubliant les brouilles anciennes et idéologiques.

L’affrontement serait-il inéluctable ? À en croire la presse chinoise, oui. C’est dans le Global Times, tabloïd proche du parti communiste chinois, que l’on peut lire : « la guerre serait inévitable, si les États-Unis ne renonçaient pas à vouloir stopper ces travaux ». Le journal ajoutant que « l’intensité de ce conflit serait plus forte que ce que les gens entendent généralement par le terme de “frictions”»… Curieusement, pour l’instant la presse américaine fait profil bas, et n’en parle pas. Décidemment, les Américain aiment les surprises asiatiques, Pearl Harbour ne leur a toujours pas servi de leçon.

Palmyre, les pierres qui pourraient faire trébucher Da’ech

Moyen-Orient. Là, le conflit entre groupes terroristes, armées syrienne résiduelle, armée irakienne virtuellement en gestation… La zone est de moins en moins attractive pour le tourisme. Et c’est là un doux euphémisme.

Dernièrement, le pseudo Etat Islamique s’est emparé de la cité antique de Palmyre, à l’Est de la Syrie, mais surtout sur la route stratégique vers Damas (250Km) et non loin de Homs (150km) et contrôlant de vastes réserves pétrolières et de gaz. Cette conquête a été rude, l’EI, à son habitude l’a accompagné d’une impressionnante série de meurtres et d’exactions qui ont presque étaient occultés dans les médias occidentaux, par les risques de démolitions des ruines de la cité antique de Palmyre, berceau de nos civilisations.

Fonctionnaires, familles locales avec femmes, enfants et vieillards qui n’avaient pu fuir l’avancée des terroristes ont tous payés de leur vie le fait d’habiter dans cette zone. Pas loin de 800 morts, exécutés sans jugements ni procès… Mais l’Occident s’est d’abord ému des potentielles destructions des monuments encore debout. Curieuse considérations sur cette guerre qui est loin de dire son nom, où les terroristes s’abritent au milieu des populations civiles durant les rares bombardements des forces coalisées…

Ici, l’UNESCO souhaiterait provoquer un électrochoc pour que les Occidentaux avec les pays arabes viennent extirper des ruines de Palmyre les djihadistes… Ces derniers laissant courir la rumeur qu’ils chercheraient à acquérir des armes nucléaires, auprès du Pakistan, pour porter le combat directement sur le sol américain…

Or s’il est bien un pays dont on peut être certain que les conditions de moralité, d’affinités et le niveau de corruption sont suffisants pour qu’une telle proposition puisse être accepté, c’est bien le Pakistan… Pour l’instant, ceci n’est qu’une rumeur… Mais le Pentagone en lien avec la Maison Blanche ne devraient même pas laisser la rumeur se transformer en acte, un contact bien placé dans l’administration Obama, m’a assuré que déjà les militaires disposait d’un plan d’intervention, au cas où… y compris avec l’appui et la bénédiction de l’Iran… Et que cela pourrait aussi intervenir dans le courant de l’été !

Et puisque l’on parle de l’Iran, le « futur nouvel allié » des Américains dans la région, au grand dam des Israéliens, la signature sur le contrôle des installations et de la production d’uranium devrait intervenir aussi durant cet été, en dépassant l’agenda prévu, mais il devrait être effectivement signé avant la fin septembre. Seule vraie bonne nouvelle au milieu de ce monde en folie. Cet accord pourrait être retardé par la chute de M. John Kerry, qui s’est cassé le col du fémur dans un stupide accident de vélo sur les routes sinueuses des Alpes, nous lui souhaitons un prompt rétablissement]…

Eté d’enfer, été pourri…

Pas très réjouissante cette analyse géostratégique et prévisionnelle de notre monde… Habituellement, les gens se plaignent des conditions climatiques estimant trop souvent que les pluies leur gâchent les vacances… Cette année, ce seront les gouvernements qui risquent fort de faire s’abattre des pluies de fer, d’acier sur vos vacances… Alors, à la rentrée… Inch’Allah.

Jean François Fechino

Jean-François FECHINO est le directeur de l’Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l’Homme, une ONG genevoise ayant un statut EcoSoc. Consultant international spécialisé dans l'évaluation des dégâts gouvernementaux causés par les armements à base d'uranium appauvri. Expert en “remédiation des terrains post-conflits” et en “nouveaux armements” auprès des Nations Unies, il a signé différents rapports sur des zones de conflits comme l’Afghanistan, l’Irak ou Gaza. Sensibilisé depuis de nombreuses années aux problématiques de la Responsabilité Sociétale des Entreprises, tout en développant une activité de conseil il est largement investi dans le monde associatif. Aujourd’hui, il partage son expertise, ses expériences avec l’équipe de l’IIPJHR. L’Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l’Homme (IIPJHR) est une ONG de droit genevois disposant du statut EcoSoc. L’Institut développe une réflexion en matière d’anticipation aux atteintes des Droits de l’Homme dans trois domaines : Les nouvelles crises: Actuellement celle liée aux départs de combattants étrangers pour le djihad (impact sur les familles, moyens de recrutements, gestion de la problématique liée au retour, déradicalisation...). Les nouvelles technologies: L’Institut travaille sur la problématique des données personnelles, notamment sur la question de leurs utilisations mercantiles ou à des fins de surveillance et sur la question de la protection des utilisateurs ainsi que l’évolution de la législation qu’elle soit internationale ou nationales.. Les nouveaux armements. L’Institut s’est également saisi du dossier relatif aux drones à usage sécuritaire (dérivé des programmes militaires) dont plusieurs programmes sont en cours d’élaboration et d’adoption par de nombreux pays.. L’Institut organise des conférences sur ces thématiques en marge des sessions du Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies à Genève et des ateliers dans ses locaux. Les équipes de l’Institut développent aussi ces différentes thématiques au travers de déclarations écrites et orales destinées aux membres du Conseil des Droits de l’Homme. L’IIPJHR est également Observateur International des processus électoraux et participe à de nombreuses missions et rapports afin d’ aider les gouvernements, les partis politiques et les citoyens à accéder à une vie plus démocratique.

Tous les articles de Jean François Fechino
3 commentaires
  • Très intéressant l’article de Jean François Féchino. Très intéressant à plus d’un titre même s’il oublie les « troubles » au M’Zab et qui ont déjà fait des blessés et des morts sans compter les destructions immobilières, « troubles » orchestrés par ceux-là mêmes qui dont déclenché les fameux « printemps arabes ».
    Il fallait que l’Algérie y passe à son tour, il fallait lui faire payer son refus de participer au bombardement de ce qui fut l’Arabie Heureuse (le Yemen). Très intéressant écrivais-je par son parti-pris évident ant-russe et au-delà anti-Brics et en conséquence pro-impérialisme etats-unien ou autre, européen par exemple.Je citerai en exemple pour appuyer mon propos : » (…..)Les nouvelles crises. Actuellement celles liées aux départs des combattants étrangers pour le djihad » Et la suite vaut son pesant d’or par ce souci que ce grand humaniste a de ces malheureuses familles dont le fils ou la fille serait donc des « combattants » et non plus des idiots-criminels-utiles drogués au captagon et perverti par des imams autoproclamés dont les « prêches » enflammés appellent ces crétins criminels en devenir à non pas libérer la Palestine mais……. détruire la Syrie et achever la destruction de l’Irak..
    Et tel un éducateur des rues encadrant des chenapans avant qu’ils ne commettent des délits bien plus grands que des chapardages de DVD dans les magasins, il estime de son devoir , devoir de, je cite « gestion de la problématique liée au retour, DERADICALISATION » Ainsi donc ces criminels, égorgeurs, violeurs en masse, qui pratiquent la mutilation du vivant des personnes, qui pillent pour le compte de puissances régionales et sans doute aussi pour des collectionneurs occidentaux, qui démantèlent les usines syriennes pour les remonter en Turquie et j’en passe et des pires, cette engeance de la pire espèce qui soit et qui reçoit des secours médicaux au sein des hôpitaux israëliens, cette Horreur des Horreurs aurait droit en quelque sorte à une forme de désintoxication appelée ici déradicalisation suivie sans doute d’un recyclage professionnel. A vômir ! Mais que ce bon monsieur Féchino ne s’inquiète pas sur leur avenir professionnel, il est tout tracé, Monsieur Chocolat, président ukrainien issu d’un putch livre des armes à Daech. Ils ne reviendront pas en tout cas pas en Europe ces « p’tits gars qui font du si bon boulot ».
    On a encore besoin d’eux. Et s’ils revenaient ce serait dangereux ennuyeux pour leurs commanditaires, leurs instructeurs dont ils seraient à même de révéler l’identité. Personne n’a donc intérêt à ce qu’ils reviennent mais beaucoup ont encore besoin d’eux sur d’autres terrain d’opération. Alors en attendant, c’est les empêcher de partir commettre leurs saloperies, leurs crimes inommables qu’il faut. Mais ça, c’est une autre histoire. Que l’Histoire écrira peut-être un jour !

  • La fatigue aidant, des fautes de frappe m’ont échappées que j’aperçois maintenant.
    Lire : 6è ligne : anti russe et non ant russe
    avant-dernière ligne en partant de la fin de mon commentaire : d’autres terrains d’opération et non d’autre terrain d’opération.
    Il se peut qu’il demeure d’autres fautes, tant pis.

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