Révolution An V: La mystification de la Révolution 2.0 – Part 3/4

Révolution An V: La mystification de la Révolution 2.0 – Part 3/4 938 440 Ahmed Bensaada

« أحمد بن سعادة »

La «Ligue arabe» du Net

Comme mentionné précédemment, le second type de formations assurées par les organismes américains d’«exportation de la démocratie» et dont ont bénéficié les cyber-activistes arabes est relatif à la navigation dans le cyberespace. Il est clair que les médias sociaux et les nouvelles technologies ont eu un rôle de premier plan dans les révoltes arabes. Leur utilisation, qui s’avère être un outil de choix pour la lutte non violente, permet de contacter un nombre impressionnant de personnes en un temps record et d’échanger des données numériques et des informations de grande importance à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Les investissements massifs consentis par les institutions et le département d’état américains dans ce domaine se font dans le but d’améliorer les techniques de contournement de la censure étatique, de la géolocalisation des activistes lors de leur arrestation et l’envoi d’images et de vidéos pouvant montrer le visage «inhumain» des régimes autocratiques. En plus, ce qui attire l’attention depuis l’«été iranien», c’est la trop grande préoccupation étasunienne concernant les nouvelles technologies. Les multiples interventions du président Obama et de sa secrétaire d’état pour défendre la liberté d’accès à Internet et leur insistance pour que les régimes en prise avec les manifestations populaires n’interrompent  pas la navigation sur la toile avaient quelque chose de suspect.

Mme Clinton a même affirmé, le 15 février 2011, «qu’Internet est devenu l’espace public du XXI siècle» et que «les manifestations en Égypte et en Iran, alimentées par Facebook, Twitter et Youtube reflétaient la puissance des technologies de connexion en tant qu’accélérateurs du changement politique, social et économique »(1). Elle a aussi annoncé le déblocage de 25 millions de dollars «pour soutenir des projets ou la création d’outils qui agissent en faveur de la liberté d’expression en ligne», et l’ouverture de comptes Twitter en chinois, russe et hindi après ceux en persan et en arabe. D’autre part, les relations «complexes» entre le département d’État américain et Google ont été longuement discutées dans la presse. D’ailleurs, le fameux moteur de recherche a été qualifié «d’arme de la diplomatie américaine»(2).

Autre élément qui attire l’attention: la surmédiatisation de cyber-dissidents, leur association avec une révolution qualifiée de «facebookienne» et l’insistance sur leur non-appartenance à un quelconque mouvement politique. Ce ne sont donc que de jeunes personnes apolitiques qui utilisent les nouvelles technologies pour déstabiliser des régimes autocratiques ancrés dans le paysage politiques depuis des décennies. Mais d’où viennent ces jeunes et comment peuvent-ils mobiliser autant de personnes sans avoir bénéficié d’une formation adéquate ni être reliés à une organisation précise? En réalité, en plus de financer les ONG de la région MENA, les organismes américains d’«exportation de la démocratie» forment les cyber-dissidents de ces pays aux nouvelles technologies. Pour cela, ils utilisent des entités comme l’ «Alliance of Youth Movements» (AYM  devenue Movements.org depuis) qui se définit comme une organisation américaine à but non lucratif (d’après le site) qui affiche clairement sa mission :

  1. Identifier des cyber-activistes dans des régions d’intérêt
  2. Les mettre en contact entre eux, avec des experts et des membres de la société civile
  3. Les soutenir en les formant, en les conseillant et en leur procurant une plateforme pour initier les contacts et les développer dans le temps

Parmi les fondateurs de Movements.org, on trouve Jared Cohen, ancien conseiller de Condoleezza Rice et de Hillary Clinton et actuel directeur de Google Ideas, et Jason Liebman, qui a travaillé pour le Département d’État, le Département de Défense et Google (3). De plus, le directeur exécutif de l’AYM, David Nassar, a dirigé des programmes au Moyen-Orient pour le compte du NDI, de l’USAID et de l’IRI (4).

Les conférences annuelles organisées par l’AYM sont commanditées, entre autres, par le Département d’état américain et des compagnies comme Google, Facebook et Youtube. Trois sommets ont eu lieu: 2008 à New York, 2009 à Mexico et 2010 à Londres. Parmi les participants et conférenciers, on peut citer des personnalités de renom comme Dustin Moskovitz, cofondateur de Facebook, Jack Dorsey, créateur et président de Twitter ainsi que de nombreux représentants de Google, de YouTube, du Département d’État, de Freedom House, de l’IRI, du NDI, de la NED et de la Banque mondiale. Même le fameux Sherif Mansour de Freedom House faisait partie de la liste des participants. L’édition 2009 a été rehaussée par une intervention remarquée de Hillary Clinton en personne. Tout ce beau monde a partagé son expérience avec de jeunes cyberactivistes représentant 15 pays et provenant des 5 continents (5). Il a été rapporté que certains activistes égyptiens du Mouvement du 6 Avril ont participé à l’édition 2008 de l’AYM qui s’est tenu à New York. Sur place, ils se sont mis en réseau avec d’autres cyber-dissidents dans le monde, ont assisté à des ateliers sur l’utilisation des médias sociaux et ont été formés aux techniques permettant d’échapper à la surveillance étatique de la toile (6).

L’existence de tels sommets, organisés sous l’égide du Département d’État américain, où participent des personnalités américaines de très haut plan et auxquels sont conviés des cyber-activistes identifiés et pris en charge par les ambassades américaines montre l’intérêt et l’implication de l’administration américaine dans ce genre d’activités. D’autre part, la présence des leaders mondiaux dans le domaine des nouvelles technologies confirme les accointances entre ces entreprises, les organismes d’«exportation de la démocratie» et le gouvernement américain. En 2009, seize jeunes activistes égyptiens ont effectué un stage de deux mois à Washington organisé par Freedom House. Les militants ont reçu une formation en matière de défense des droits et ont rencontré des représentants du gouvernement des États-Unis, des membres du Congrès, des médias et de certains think tanks (7).

Dans le même ordre d’idée, Ron Nixon mentionne, dans un article publié dans le New York Times, qu’«un certain nombre de groupes et de personnes directement impliqués dans les révoltes et les réformes radicales de la région, y compris le Mouvement du 6 Avril en Egypte, le Bahrain Centre for Human Rights et des militants de base comme l’activiste yéménite Entsar Qadhi ont reçu une formation et du financement en provenance d’organisations comme l’IRI, le NDI et Freedom House »(8).

Plusieurs autres ateliers de formations ont été aussi organisés dans les pays arabes bien avant le «printemps». Cela a permis aux cyber-dissidents arabes de se côtoyer, de se connaître et de tisser des liens entre eux. C’est pour cette raison que le journaliste Pierre Boisselet a baptisé cette communauté de cybermilitants «La ligue arabe du Net»(9). Mentionnons, à titre d’exemple, les deux ateliers qui se sont tenus en 2009 au Caire, organisés respectivement par le gouvernement américain et par l’OSI de Soros et auxquels Slim Amamou était présent. Les cyber-activistes tunisiens et égyptiens ont pu échanger, de visu, leurs connaissances tout au long d’une semaine (10).

Un autre exemple d’événement permettant la rencontre de cyber-dissidents arabes est celui de la conférence qui a été tenue à Beyrouth en décembre 2009 et co-organisée par le cyber-activiste tunisien Sami Ben Gharbia. Il y avait, entre autres, Slim Amamou, le Mauritanien Nasser Weddady, le Bahreïni Ali Abdulemam et le Marocain Hisham Almiraat (Pseudonyme)(11). Slim Amamou, de son côté, reconnaît explicitement cette collaboration entre cyberactivistes arabes dans son entrevue accordée à Algérie-Focus (12). D’autres sources mentionnent que la collaboration entre les membres de «la ligue arabe du Net» remonte à 2008. Elle a commencé entre les Égyptiens et les Tunisiens mais s’est ensuite étendue aux Algériens, aux Libyens, aux Marocains et même aux Iraniens qui ne sont pas arabes, mais qui font partie, eux aussi, de la zone MENA (13).

Parmi les activistes égyptiens, certains ont été sous les projecteurs durant les derniers jours du régime Moubarak. L’un d’eux, Wael Ghonim en est une figure marquante. Il a été emprisonné pendant 12 jours et, après avoir été libéré, a accordé un entretien à une télévision égyptienne où il raconte sa captivité et s’effondre en larmes avant de quitter le plateau. Cette performance audiovisuelle a fait de ce cyber-dissident un héros malgré lui. Formé à l’université américaine du Caire, Wael Ghonim est un Égyptien vivant à Dubaï. Il travaille comme chef du marketing chez Google pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord et est marié à une américaine. Wael est un activiste récent dans le mouvement du 6 avril, mais il a travaillé étroitement avec Ahmed Maher (14). Information étonnante : le PDG de Google, Eric Schmidt, s’est dit «très fier de ce que Wael Ghonim avait accompli» (15), comme si «faire la révolution» faisait partie de la description des tâches d’un responsable du marketing d’une quelconque entreprise.

Les cyber-activistes et la liberté d’Internet

Pour un cyberactiviste, avoir les coudées franches sur Internet nécessite deux conditions: l’anonymat et le contournement de la censure. Pour permettre cela, le gouvernement américain finance (directement ou indirectement) des compagnies qui conçoivent les logiciels de contournement. L’exemple patent de ce type d’outil est le logiciel TOR qui est mis gratuitement à la disposition des cyber-activistes.

Développé par une compagnie américaine basée au Massachusetts, il permet la navigation anonyme sur Internet. « La mission de TOR est de permettre à des personnes d’exprimer leurs opinions de manière sécuritaire ou de partager de l’information dans les pays totalitaires », affirme une représentante de TOR (16) . Comme ce logiciel est distribué gratuitement (téléchargé plus de 36 millions de fois en 2010 seulement), qui finance alors son développement ? En se référant au site officiel, on apprend que TOR est subventionné par de nombreux commanditaires dont Google et le laboratoire de recherche de la marine américaine (NRL). Son principal bailleur de fonds n’y est pas identifié, mais Yves Eudes nous apprend que TOR a reçu des fonds fédéraux pendant plusieurs années (17).

Une des figures publiques de TOR est Jacob Appelbaum. Ce dernier a voyagé dans de nombreux pays arabes pour faire connaître son logiciel et donné des conférences sur son utilisation aux cyberactivistes. En pleine révolte tunisienne, il est personnellement intervenu pour aider les militants tunisiens à résoudre un problème de lenteur d’Internet (18). À noter qu’aussi étrange que cela puisse paraître, Jacob Appelbaum est également un membre actif de WikiLeaks (19).

Déjà, en janvier 2010, lors de son discours «Remarks on Internet Freedom», Hillary Clinton annonça que «nous (l’administration américaine) soutenons également le développement de nouveaux outils qui permettent aux citoyens d’exercer leurs droits de libre expression en contournant la censure politiquement motivée. Nous fournissons des fonds à des groupes à travers le monde pour s’assurer que ces outils se rendent à des gens qui en ont besoin dans les langues locales, et avec la formation dont ils ont besoin pour accéder à Internet en toute sécurité »(20).

L’importance du développement de systèmes informatiques «anticensure» pour l’administration se révèle par la création d’un service spécialisé au Département d’État, mais aussi par le déblocage de 30 millions de dollars pour des entreprises développant de tels outils (21). Un de ces outils actuellement en développement se nomme «Commotion», un logiciel « permettant la création de réseaux sans fil à haut débit 100 % autonomes, qui fonctionneront sur les fréquences Wi-Fi, sans s’appuyer sur aucune infrastructure existante – ni relais téléphonique, ni câble, ni satellite. Ils seront mouvants, horizontaux, entièrement décentralisés et échapperont à toute surveillance, car le trafic sera anonyme et crypté»(22). La première version du projet, qui dispose d’un budget annuel de 2,3 millions de dollars en plus d’une subvention du Département d’État de 2 millions de dollars, est attendue vers la fin 2012. Le projet «Commotion» est hébergé et financé par l’Open Technology Initiative (OTI), organisme présidé par nul autre qu’Éric Schmidt, le patron de Wael Ghonim. D’autre part, Jacob Appelbaum est partie prenante de ce projet car il a été recruté comme conseiller pour la mise au point de «Commotion»(23).

Passons maintenant à un événement très éclairant sur la relation entre les géants des médias sociaux et les cyber-activistes arabes et tout particulièrement égyptiens. Au plus fort des émeutes, le gouvernement égyptien, jugeant de la dangerosité d’Internet, décida de le couper. Ainsi entre le 28 janvier et le 2 février 2011, première mondiale, l’Égypte a été complètement isolée de la blogosphère. Pour permettre aux cyber-dissidents égyptiens de continuer à «documenter» les médias internationaux, Google et Twitter ont joint leurs efforts afin de mettre en place un système de secours qu’ils ont baptisé «Speak2Tweet». Cette solution, trouvée en un temps record, permet de transformer en messages Tweet des messages vocaux enregistrés par l’intermédiaire de téléphones fixes. En plus de la «prouesse» technique, trois numéros gratuits ont été fournis (24).

Comme quoi, rien ne peut arrêter la «révolution».

Notes
  1. Le Monde, «Hillary Clinton milite pour la liberté sur Internet», 16 février 2011, http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/02/16/hillary-clinton-milite-pour-la-liberte-sur-internet_1480855_651865.html
  2. «Google, les États-Unis et l’Égypte», Le Monde, 3 février 2011,  http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/02/03/google-les-etats-unis-et-l-egypte_1474508_651865.html
  3. Movements.org, «About», http://www.movements.org/pages/about/
  4. Alliance of Youth Movements, «Attendee Biography», Sommet 2010,  http://www.movements.org/page/-/Bio%20Book%20AYM%20Summit%202010.doc
  5. Ahmed Bensaada, «Arabesque américaine: Le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe», Op. Cit.
  6. Jenny O’Connor, «NGO: The Guise of Innocence», The South African Civil Society Information Service, 17 avril 2012, http://www.sacsis.org.za/wp-content/article/1269
  7. Ibid.
  8. Ron Nixon, «U.S. Groups Helped Nurture Arab Uprisings», The New York Times, 14 avril 2011, http://www.nytimes.com/2011/04/15/world/15aid.html?pagewanted=all
  9. Pierre Boisselet, «La “ligue arabe” du Net», Jeune Afrique, 15 mars 2011, http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2617p052-056.xml0/internet-facebook-hosni-moubarak-zine-el-abidine-ben-alila-ligue-arabe-du-net.html
  10. Evgeny Morozov, «Facebook and Twitter are just places revolutionaries go», The Guardian, 7 mars 2011, http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2011/mar/07/facebook-twitter-revolutionaries-cyber-utopians
  11. Pierre Boisselet, «La “ligue arabe” du Net»,Op. Cit.
  12. Algérie-Focus, «Interview de Slim404, le blogueur tunisien devenu ministre», Op. Cit.
  13. David D. Kirkpatrick et David E. Sanger, «A Tunisian-Egyptian Link That Shook Arab History», The New York Times, 13 février 2011, http://www.nytimes.com/2011/02/14/world/middleeast/14egypt-tunisia-protests.html?pagewanted=all
  14. Ibid.
  15. AFP, «Égypte: le PDG de Google « très fier » de ce qu’a accompli Wael Ghonim»,15 février 2011,http://www.france24.com/fr/20110215-egypte-le-pdg-google-tres-fier-qua-accompli-wael-ghonim
  16. Laura Onstot, «Jacob Appelbaum, WikiLeaks Researcher Detained By Feds, Defended by His Employer», Seattle Weekly, 3 août 2010, http://blogs.seattleweekly.com/dailyweekly/2010/08/employer_defends_seattle-based.php
  17. Yves Eudes, «Washington défend l’Internet libre…mais sous surveillance», Le Monde, 21 février 2011, http://www.lemonde.fr/international/article/2011/02/21/washington-defend-l-internet-libre-mais-sous-surveillance_1483056_3210.html
  18. Damien Leloup, «Les Tunisiens osent enfin parler, et cela, aucune censure ne l’arrêtera», Le Monde.fr, 10 janvier 2011, http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/01/10/les-tunisiens-osent-enfin-parler-entre-eux-et-cela-aucune-censure-ne-l-arretera_1463210_651865.html
  19. Laura Onstot, « Jacob Appelbaum, WikiLeaks Researcher Detained By Feds, Defended by His Employer », Op. Cit.
  20. Hillary Rodham Clinton, «Remarks on Internet Freedom», Washington, DC, 21 janvier 2010, http://www.state.gov/secretary/rm/2010/01/135519.htm
  21. Yves Eudes, «Washington défend l’Internet libre…mais sous surveillance», Op. Cit.
  22. Yves Eudes, «Commotion, le projet d’un Internet hors de tout contrôle», Le Monde, 30 août 2011, http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/08/30/commotion-le-projet-d-un-internet-hors-de-tout-controle_1565282_651865.html
  23. Ibid.
  24. Google Blog, «Some weekend work that will (hopefully) enable more Egyptians to be heard», 31 janvier 2011, http://googleblog.blogspot.ca/2011/01/some-weekend-work-that-will-hopefully.html

Ahmed Bensaada

Ahmed Bensaada, Docteur en physique, enseignant et essayiste installé au Canada depuis plusieurs années, il suit attentivement les mutations et bouleversements au Maghreb et au Moyen-Orient auxquels il a consacré plusieurs articles, colloques et conférences. Il est l'auteur de "Arabesque américaine: le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe" (2011), et coauteur de "La face cachée des révolutions arabes" (2012). Lauréat du prix du Premier Ministre du Canada pour l'excellence dans l'enseignement, il est auteur et coauteur de nombreux ouvrages pédagogiques pour l'enseignement des sciences (Chenelière Éducation, Montréal) ainsi que concepteur et administrateur du site éducatif québécois "Science Animée" (Cyberscol).

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