Le Chérif Hussein Ben Ali, un schizophrène, menteur, insignifiant, têtu, cupide et prétentieux 3/3

Le Chérif Hussein Ben Ali, un schizophrène, menteur, insignifiant, têtu, cupide et prétentieux 3/3 938 440 Jaafar Al Bakli

L’histoire de cet homme qui s’imaginait lancer une « Grande Révolution Arabe » mérite d’être contée à une époque où d’autres Cheikhs s’imaginant disposer de « vrais amis » se sont lancés à leur tour, à un siècle d’intervalle, dans ce qu’ils considéraient être une « Grande Révolution Arabe » non se faire castrer auparavant par les Ottomans.

Le jugement de Ryder Pollard, consul britannique à Djeddah

Imaginez un cheikh arabe, âgé, ambitieux, menteur, insignifiant, têtu, schizophrène, cupide et prétentieux, propulsé soudainement à un poste d’où il doit gérer des problèmes qu’il ne maîtrise pas. Vous aurez ainsi une idée du roi Hussein (1).

L’auteur de ce portrait condensé de la personnalité de Hussein Ben Ali, premier roi des Hachémites et fondateur de leur dynastie, n’est autre que le consul britannique à Djeddah, Ryder Pollard.

Ce portrait bref mais précis, dressé en 1922, était accompagnée d’une note détaillée adressée au ministre des Affaires étrangères britannique, narrant le degré de lucidité du Chérif, en fait les perturbations mentales d’un homme à qui les Anglais avaient confié ainsi qu’à ses deux fils trois royaumes arabes (Hedjaz, Irak et Jordanie).

La sénilité du Chérif Hussein avait atteint un degré tel qu’il se vantait devant ses visiteurs européens d’un cadeau du président Woodrow Wilson : Une baignoire couleur violette, que lui avait remise l’émissaire du président américain Charles Craine.

Le hic est que le palais du gouverneur sur les bords de la Mer rouge à Djeddah n’était pas équipé de canalisations pour l’évacuation des eaux usées, ni de conduite d’eau pour alimenter le palais en eau courante.

Se voulant ingénieux, le chérif installa la baignoire sur le toit du palais et la transforma en mini piscine, pour s’y prélasser, en plein air, devant ses visiteurs de la chaleur caniculaire en vigueur dans le secteur.

Le rapport du consul britannique sur l’état de schizophrénie du Chérif a définitivement mis un terme à un éventuel rôle qu’un Roi arabe aurait pu jouer avec efficacité pour modifier les rapports de force en Orient er redessiner la carte politique de la région en pleine recomposition dans la foulée de la chute de l’Empire ottoman, au terme de quatre siècles de servitude à l’égard de la sublime porte.

Hussein Ben Ali, porteur du titre prestigieux de Chérif de la Mecque, n’avait pas saisi l’exacte mesure du rôle qu’il lui incombait d’assumer. Il se considérait tout bonnement comme l’héritier de l’Empire britannique.

Les Occidentaux le considéraient tout au plus comme un instrument, un pion à utiliser selon les besoins de leur cause, qu’il était loisible de mettre à l’écart une fois sa besogne accomplie.

L’histoire de cet homme qui s’imaginait lancer une « Grande Révolution Arabe » mérite d’être contée à une époque où d’autres Cheikhs s’imaginant disposer de « vrais amis » se sont lancés à leur tour, à un siècle d’intervalles, dans ce qu’ils considéraient être une « Grande Révolution Arabe » non sans se faire auparavant castrer par les Ottomans.

Fait singulier, Chérif Hussein Ben Ali s’est jeté dans le giron de l’envahisseur britannique, en brandissant le « drapeau de l’arabité » pour faire pièce au « drapeau ottoman ». Ce Chérif là parlait toutefois l’arabe avec un fort accent persan. Une similitude avec son arrière petit fils.

(NDT : l’auteur fait allusion au Roi Abdallah II de Jordanie, dont la mère Tony Gardiner est anglaise).

Le fait est que le Chérif Hussein a vécu dans un pays non arabe. Le plus surprenant est que ce réfugié qui vivotait sur les rives du Bosphore est redevable de sa survie à la dynastie ottomane, dont elle assurera la consistance et la subsistance. Et voilà que celui qui baisait tous les jours les mains de ses bienfaiteurs se retournera contre eux et finira par leur mordre la main qu’il baisait quotidiennement.

La dynastie hachémite : Des clans en conflit ouvert

La dynastie hachémite était constituée de clans en conflit ouvert complotant les uns contre les autres pour la conquête d’un poste politique ou religieux que la coutume confiait depuis 800 ans à l’un des branches de la famille du prophète.

Le choix du « Chérif de la Mecque » relevait du pouvoir d’appréciation exclusif du Sultan ottoman. Le Chérif était délégué à La Mecque en tant que Wali ottoman. L’heureux élu se devait de témoigner de sa reconnaissance par le versement d’un tribut de servitude annuel, matérialisé par des lingots d’or dont la quantité était fixe unilatéralement par la Sublime Porte.

La nomination du Chérif Hussein « Wali ottoman de La Mecque » en contrepartie d’un bakchich consistant

Il était naturel que le Chérif tente sa chance dans la course au poste envié. Mais à la Cour ottomane les démarches étaient parsemées d’embûches, à la merci des humeurs d’une coterie, des sollicitations d’un garde ou des caprices d’un eunuque, sans compter les chausses trappes des autres clans de la famille hachémite en rivalité permanente les uns contre les autres. Un véritable parcours du combattant qui conduit l’impétrant à satisfaire les désirs les plus variés du Calife des Musulmans.

La Lutte est âpre, sans concession comme en témoignent les récits historiques de l’époque : Deux chérifs ont été destitués au cours de la 2e moitié du 19e siècle, un 3e a été assassiné et le vainqueur de cette compétition a ordonné le bannissement de la famille du Chérif Hussein en 1893.

En 1905, douze ans après le départ en exil de sa famille, le Chérif Hussein se replace dans la course, quand bien même il avait peu de chance de l’emporter. Un de ses proches réussit alors à soudoyer des dignitaires de la sublime porte en gratifiant les décideurs d’un somptueux cadeau : 70.000 livres or ottomans doublés d’un service complet d’orfèvrerie (2).

La chance finit par sourire au Chérif Hussein Ben Ali : le Sultan Abdel Hamid le nomme le 1 er Novembre 1908 Wali de La Mecque. Sans retard, le Chérif prit la mer et atteignit les rivages de Djeddah un mois plus tard, le 3 Décembre 1908.

Le chérif bon à faire office de « piège à rat »

Les préoccupations du Chérif ne se limitaient pas à amasser une fortune. Des informations sur des bouleversements survenus à la Cour ottomane lui parvenaient régulièrement à travers les récits des pèlerins, dont l’une avait trait à la mise à l’écart du Sultan Abdel Hamid, le 27 Avril 1909, soit quatre mois après son arrivée à La Mecque.

Mohammad Rachad V avait succédé à Abdel Hamid, un sultan faible sans réelle autorité, de sorte que le pouvoir réel s’est déplacé à Istanbul aux mains du parti des « Jeunes Turcs » et de l’armée. Se rendant brusquement compte qu’il échappait à la tutelle de la Sublime Porte, le Chérif Hussein s’est mis à exercer son pouvoir en toute indépendance.

Depuis La Mecque, il observait le démantèlement de l’Empire ottoman sur la foi des récits de pèlerins. Le dégagement des provinces chrétiennes de l’emprise ottomane (Grèce, Serbie, Bulgarie) a accéléré la décomposition ottomane, incitant les provinces musulmanes à suivre l’exemple des provinces chrétiennes.

La Bosnie-Herzégovine été happée par l’Empire austro hongrois, en 1908. La Libye occupée l’Italie, en 1911. L’Albanie déchiquetée entre les Grecs et les Serbes, en 1912. Auparavant la France avait occupé la Tunisie (1881), dans le prolongement de sa conquête de l’Algérie (1830), alors que l’Égypte relevait du quota britannique.

De leurs vastes colonies ne subsistaient aux mains des Ottomans que trois provinces : le Hedjaz, l’Irak et la Syrie. Les Turcs ont même dû prélever des garnisons affectées à la défense de l’Empire des troupes pour repousser les attaques menées par les Grecs depuis les îles de la Mer Egée et de l’île de la Crète, parallèlement à leur répression à la révolte des Arméniens. De sorte que les provinces arabes s’étaient quasiment vidées de toute présence militaire ottomane.

Le 28 Juillet 1914 éclatait la Première Guerre mondiale. La Turquie s’engagea trois mois plus tard aux côtés de l’Allemagne contre la Russie et la Grande Bretagne et leurs alliés, dont la France. À travers cette aventure militaire, son objectif était d’accéder à une stature dont elle espérait en sortir victorieuse, grâce à cette alliance internationale. Un échec aurait constitué sans nul doute le dernier clou à planter sur le cercueil de l’Empire turc.

En parallèle, les Anglais se sont empressés de mener des opérations militaires pour affaiblir les Turcs depuis leurs provinces arabes, le maillon faible de l’Empire ottoman. Alors que les Anglais engageaient leurs troupes coloniales d’outre mer sur le théâtre européen, ils incitaient, dans le même temps, les Arabes à se révolter et à se soulever contre la Turquie. Les Anglais ont porté leur choix sur le Chérif de La Mecque pour faire office de piège à rat dans « le Grand Jeu des Nations».

Les tractations entre le Chérif Hussein et Sir Arthur Mac Mahon : Chérif Hussein, « Calife des Musulmans », « Roi des Arabes »

Hussein Ben Ali pouvait être accepté par bon nombre d’Arabes en raison du prestige qu’inspirait son titre de « Chérif de La Mecque » tant sur le plan de la symbolique religieuse que politique, ainsi que des relations économiques qu’il entretenait avec les commerçants du Levant, un des points de passage des pèlerins en route vers Les Lieux Saints de l’Islam et une voie de transit de la route des Indes.

Pour ce faire, des émissaires anglais ont été dépêchés à Djeddah pour vanter au Chérif Hussein les mérites d’une telle alliance. D’un opportunisme à nul autre pareil, le chérif saisit la balle au bond, percutant immédiatement l’importance de cette occasion historique qui lui permettait d’accéder en peu de temps à l’échelle de la gloire et de la renommée.

Il dépêcha son fils Faysal à Damas pour tester les intentions des jeunes nationalistes arabes de Syrie. Celui-ci fit le constat que ces jeunes étaient assoiffés d’indépendance, très remontés contre Jamal Pacha « Al Saffah » (le bourreau) et pressés de se débarrasser de la tutelle turque.

Les contacts débouchèrent sur la conclusion du « Pacte de Damas » consignant le tracé des frontières de l’État arabe que les nationalistes projetaient d’édifier de Mersine-Adana (Turquie), au Nord, à Aden (Yémen), au Sud, et de Bassorah (Irak) à l’Est, au Sinaï (Égypte), à l’Ouest.

Les Arabes proposèrent alors aux Anglais un marché sur les bases suivantes : La reconnaissance des frontières de l’État arabe par les Anglais, et de sa pleine indépendance en contrepartie d’une alliance militaire avec la Grande Bretagne et la reconnaissance d’une préférence économique pour les Anglais sur les marchés arabes.

Dans la foulée de la conclusion du « Pacte de Damas », le Chérif Hussein dépêcha un émissaire auprès de Sir Arthur Mac Mahon, Haut Commissaire britannique en Égypte, pour lui remettre le mémorandum consignant les revendications arabes. Le mémorandum, en date du 14 juillet 1915, contenait des requêtes complémentaires de nature personnelle au bénéfice du Chérif, notamment qu’il soit reconnu le « Calife des Musulmans » dans le Monde arabe.

La correspondance entre le Chérif Hussein et Mac Mahon a porté sur dix lettres. Au terme de dix mois de tractations, le Haut Commissaire britannique concédait au Chérif Hussein le titre de « Calife des Musulmans » sur le plan arabe mais s’abstenait de reconnaître les frontières du futur état, telles que proposées par le Chérif. Autrement dit, les Anglais reconnaissaient aux Arabes le droit à un état virtuel, en contrepartie d’un engagement effectif arabe dans une guerre réelle.

25.000 livres sterling, le salaire mensuel du « Calife des Musulmans »

En marge des négociations, le Chérif Hussein réclama aux Anglais un budget mensuel de 25.000 livres sterling, somme exorbitante pour l’époque, en vue de subvenir à ses besoins, ainsi qu’un ravitaillement en farine, en sus des armes, des munitions et des conseillers. Il réclama en outre qu’il soit intronisé « Roi des Arabes » et que ce titre soit dévolu de droit aux membres de sa branche familiale. Les Anglais firent droit à cette requête.

Le fiasco de la « Grande Révolution arabe »

Une fois le marché conclu, Hussein Ben Ali proclama du haut de son palais à La Mecque la « Grande Révolution Arabe », le 2 juin 1916, au matin, appuyant sa proclamation d’un coup de feu de son fusil. En réponse, des dizaines de coups de feu furent alors tirés par ses partisans des tribus bédouines, en signe d’allégeance et d’acquiescement.

En fait, il est apparu que que les bédouins étaient plus appâtés par la devise anglaise, la farine, les armes et les munitions que par un souci d’indépendance ou un désir de liberté ou encore par un quelconque sentiment d’appartenance à l’arabisme.

Concrètement, les bédouins du Chérif n’étaient pas en mesure de faire front à l’armée turque. Dès l’annonce de « Grande Révolution Arabe », Istanbul expédia un corps de bataille de Damas à Médine, via le chemin de fer du Hedjaz pour mater les mercenaires, tuant dans l’oeuf la « Grande Révolution Arabe ».

L’Automne du Chérif Hussein de La Mecque

La rivalité entre Ibn Séoud et le Chérif Hussein était vive ; S’y greffait un lourd contentieux frontalier opposant le gouvernorat de Najd au « Royaume des pierres » -le Hedjaz- dirigé par le « Calife des Musulmans » à propos des oasis de Tourba.

Décidé à purger ce contentieux par les armes, le Chérif Hussein envoya son fils Abdallah, futur roi de Jordanie, à la tête d’une armée régulière de 2.000 hommes, soutenue par une force supplétive de 5.000 bébouins appuyés par 10 pièces d’artillerie de campagne et par 20 canons et mitrailleuses.

Face aux Hachémites, Ibn Séoud a massé mille combattants wahhabites, plaçant à leur tête Sultan Ben Nijad, le chef des Ikhwanes, la confrérie religieuse avec laquelle il avait fait alliance.

Les Anglais complotaient avec le Chérif contre les Turcs, mais conspiraient avec les Français contre lui.

Le rapport des forces penchait avantageusement en faveur des Hachémites. Abdallah s’empara de l’oasis de Tourba, confiant que nul ne se hasarderait à tenter à le défier sur ce terrain. Pourtant, par une nuit sans lune, alors que les troupes hachémites plongeaient dans un sommeil profond, les wahhabites prirent d’assaut par surprise la position hachémite.

Le raid fatal eut lieu à l’aube du 25 mars 1919. Fatal aux Hachémites car les Wahhabites se mirent à décapiter à tour de bras sur leur passage tous ceux qu’ils qualifiaient dejà de « renégats ». Une mare de sang irrigua ce jour là les palmiers dattiers de l’oasis.

L’armée hachémite quasiment anéantie, Abdallah se résolut à prendre la fuite en compagnie des rares officiers survivants … en sous vêtement. La Grande Bretagne ordonna à Ibn Séoud de stopper net son invasion du Hedjaz, lui demandant de se retirer de l’oasis et de se conformer strictement à ses ordres. Mais le désastre hachémite était irrémédiable au point que des diplomates britanniques ont été jusqu’ à mentionner dans leur note diplomatique la crainte que le Chérif Hussein ne perde la raison.

Les tendances sadiques du Chérif Hussein

Dans une note à ses supérieurs, Lawrence Gravitt Schmidt (3), vice consul britannique à Djeddah, relatera un incident dont il a été témoin, qui s’est produit sur le toit de la caserne militaire de Djeddah. Un incident révélateur du degré de sadisme du Chérif Hussein se produisit sous ces yeux.

Un soir de l’été de l’an 1920, comme il est d’usage en été dans cette ville caniculaire, les habitants prenaient l’air frais sur les toits de leurs maisons pour humer un peu d’air frais à l’effet d’atténuer les rigueurs de la chaleur suffocante en cette période de l’année.

Voulant distraire un des ses hôtes britanniques, le chérif ordonna à un de ses esclaves de lui procurer une distraction. L’esclave rapporta un grand signe entravé par des chaînes. Le chérif se mit alors à exciter l’animal en le dirigeant vers un homme réputé pour sa couardise. Saisi d’une peur panique, l’homme se mit à courir dans tous les sens cherchant à s’abriter derrière les chaises et les invités, au point de songer par moment à se précipiter du toit de la caserne haute de 4 étages.

Lawrence Gravitt Schmidt notera à ce propos : « J’ai observé le chérif Hussein tout au long de cette séquence lugubre, les yeux brillants de plaisir et la bouche salivant de bonheur».

Les observations de Ronald Straws

Pour sa part, le consul Robert Straws relate dans ses mémoires une de ses conversations téléphoniques avec le Chérif. « La Ligne était mauvaise, des fritures rendaient la conversation inaudible.

Agacé, le chérif ordonna brusquement à l’opérateur de la centrale téléphonique de couper toutes les liaisons de la province du Hedjaz pour une durée de trente minutes, exceptée la sienne. L’opérateur s’exécuta sur le champ. Le langage que le Chérif emprunta ce jour là était indigne de quelqu’un qui porte le titre de « Calife des Musulmans».

La nervosité du chérif était telle qu’il expédiait au cachot quiconque lui déplaisait. Un fouet à la main, il se rendait régulièrement au cachot, situé au sous sol de son palais. Et là, il se défoulait en fouettant les misérables qu’il planquait à l’abri des regards.

Le jour où il se proclama « Calife des Musulmans », le 5 Mars 1925, nul ne le prit au sérieux. Beaucoup se sont moqués de lui. Sa cause était entendue et sa fin toute proche.

Ses fils Fayçal (Irak) et Abdallah (Jordanie) lui refusent l’asile dans leur royaume

Abandonné de tous, y compris de ses enfants, Fayçal et Abdallah, pour lesquels la Grande Bretagne avait aménagé deux trônes, l’un à Bagdad et l’autre à Amman, le « Calife des Musulmans » faisait l’objet d’une détestation quasi générale au Hedjaz. Même les Anglais se sont détournés de lui, las de son obstination et de ses demandes incessantes.

Ibn Saoud lança ses troupes à l’assaut de Taef (dans le Hedjaz), le 4 Septembre 1924, commettant une effroyable boucherie, massacrant quantité de personnes sans défense.

Le « Calife des Musulmans » ne leva même pas le petit doigt pour défendre ses fidèles. En pleine déconfiture, plus préoccupé à se procurer de la mélasse d’Autriche que de défendre sa population, il perdra ainsi toute légitimité au regard de ses sujets.

Cédant à la forte pression des notables du Hedjaz mécontents de son comportement irresponsable, le Chérif se désista de son trône au profit de son 3 me fils ALI.

Le 3 octobre 1924 il ratifia son renoncement au trône. Indésirable au Hedjaz il sollicita l’asile auprès de ses deux fils. Contrairement à tous les usages, les deux fils, dans une surprenante unanimité refusèrent à leur père l’asile. Le chérif n’avait plus d’autre choix que de prendre le chemin de l’exil.

L’exil à Chypre : Une retraite chapeau de 800.000 Livres sterling-or

Indésirable au Hedjaz, les Anglais lui trouvèrent finalement un point de chute : l’Île de Chypre. Le Chérif appareilla, 16 octobre 1924, à destination de l’Île d’Aphrodite.

À son départ, ses esclaves poussèrent un grand cri de soulagement, épuisés qu’ils étaient de la lourde cargaison qu’ils avaient transbordée à bord du bateau du chérif : une quantité de malles cadenassées, lourdement chargées contenant 800.000 livres sterling or. Une retraite chapeau en somme, reliquat de sa collecte de taxes sur le pèlerinage sur 16 ans, majorés du reliquat de l’aide financière britannique octroyée du temps du lancement de la « Grande Révolution arabe».

Références
  1. Robert Lancey « Le Royaume » Traduction en langue arabe Dahhane Al Atwane page 101
  2. Ibidem page 43
  3. Ibidem page 100

Pour aller plus loin, ci joint l’autre face hideux des monarchies arabes : Les Wahhabites

Illustration

Les fils du Chérif Hussein, Ali, Abdallah et Faycal

Jaafar Al Bakli

Universitaire tunisien, chercheur sur les questions de l’Islam, spécialiste de l’histoire politique des pays arabes, notamment les pays du Golfe.

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Un commentaire
  • dommage on aimerai connaître la valeur des sommes évoquées tout au long de l’article aujourd’hui

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