Étude critique d'un ancien dirigeant baasiste syrien de la guerre de juin 1967 à l'occasion de la commémoration de la défaite arabe

Étude critique d'un ancien dirigeant baasiste syrien de la guerre de juin 1967 à l'occasion de la commémoration de la défaite arabe 938 440 La Rédaction

Par Habib Haddad, ancien dirigeant baasiste, membre du pole démocratique et patriotique de l’opposition syrienne. Adaptation en version française par René Naba, Directeur de www.madaniya.info

La défaite arabe lors de la guerre de juin 1967 a inversé l’ordre des priorités dans le combat arabe, substituant le mot d’ordre d’«effacer les séquelles de l’agression» au thème mobilisateur absolu des Arabes depuis leur indépendance et la création de l’État hébreu : La Libération de la Palestine et la restitution des droits nationaux spoliés des Palestiniens».

Tels sont deux des principaux enseignements tirés par M. Habib Haddad, ancien membre du commandement régional (section Syrie) du parti Baas, 1965-1970, ancien ministre syrien, sur les conséquences stratégiques de la défaite arabe de la guerre de juin 1967, dans une étude critique, la première du genre d’un ancien dirigeant syrien, dans un texte adressé à notre site.

Note de la Rédaction

1- Le contexte

A- La 3e guerre de juin 1967

La 3e guerre israélo-arabe s’est déroulée du lundi 5 au samedi 10 juin 1967 et opposa Israël à trois pays arabes (Égypte, Syrie et Jordanie).
Cette guerre a été déclenchée comme une «attaque préventive» d’Israël contre ses voisins arabes, à la suite du blocus du détroit de Tiran aux navires israéliens par l’Égypte le 23 Mai 1967 ; une mesure que les Israéliens avaient préalablement annoncé qu’ils considéreraient comme un casus belli.

En moins d’une semaine, l’État hébreu tripla son emprise territoriale : l’Égypte perdit la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï, la Syrie est amputée du plateau du Golan et la Jordanie de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.

Plus symbolique encore que la défaite arabe a été la prise de la vieille ville de Jérusalem. Depuis lors, Israël considère cette ville comme sa capitale, sans la reconnaissance de la plus grande partie de la communauté internationale.

Un des multiples épisodes du conflit israélo-arabe, la guerre de juin 1967, par ses conséquences, influence encore aujourd’hui la géopolitique de la région.

Si Israël s’est depuis retiré de certains territoires annexés, le Sinaï et Bande de Gaza, d’autres ont été annexés par l’État juif, le plateau du Golan et Jérusalem-EST ; deux mesures non reconnues par la communauté internationale, alors qu’une partie de la Cisjordanie est toujours occupée et que le périmètre Naplouse-Ramallah sert de siège à l’autorité palestinienne depuis la conclusions des accords israélo-palestiniens d’octobre 1993.

B- Le glissement à gauche du part Baas

En septembre 1963, le premier congrès régional du parti Baas en Syrie consacre la montée en force des régionalistes aux dépens des chefs historiques du parti et des militaires aux dépens des civils.

Ces adeptes d’un socialisme plus affirmé sont encadrés par Youssef Zouayyen (sunnite), Noureddine Al-Atassi (sunnite) et Ibrahim Makhos (alaouite) qui ont tous les trois participé à la guerre d’indépendance algérienne.

En octobre 1963, le 6ème Congrès National du Baas consacre la radicalisation du parti avec l’introduction de nouveaux concepts: démocratie populaire et nationalisations. De même, le rôle des militaires apparaît dans toute son importance, ainsi que les liens qui unissent le parti et l’armée, le premier assurant la formation idéologique de la seconde.

Si Michel Aflak est reconduit à son poste de secrétaire général, il fait figure de rescapé de la vieille garde et disparaît des instances dirigeantes. Le Cabinet dirigé par Salah Bitar est remplacé par une équipe plus radicale rassemblée autour du général Amine el-Hafez.

Au début de l’année 1964, le Frères Musulmans appellent à la protestation contre le nouveau régime considéré comme un régime athée. Ils sont les alliés de la bourgeoisie syrienne sunnite durement touchée par la vague de nationalisations. Des troubles se déclenchent à Banyas, opposant sunnites et alaouites, puis s’étendent à Hama, Homs, Idlib et le reste du pays. Le 25 avril 1964, une vigoureuse riposte du Baas ramène le calme en Syrie sans qu’il soit possible d’évaluer le nombre de victimes.

Une Constitution provisoire est promulguée. Devant l’ampleur des oppositions, le Baas déclare l’Islam religion d’État et le capitalisme partenaire économique. Le pouvoir législatif est dévolu au CNCR et le pouvoir exécutif à un Conseil présidentiel (praesidium) composé de 5 membres : Amine el-Hafez (président du Conseil présidentiel), Salah Bitar (vice-président), Mansour el-Atrache, Mohammed Oumrane et Noureddine Atassi.

Salah Bitar est de nouveau appelé à former un gouvernement dans lequel la vieille garde est largement représentée. Une ligne politique modérée est annoncée pour rassurer les différentes composantes de la société syrienne. La propriété privée est maintenue et la bourgeoisie invitée à participer à la vie économique. L’amnistie accordée aux protestataires ramène la paix.

Pourtant, la modération affichée par le régime se dissipe vite, et, en octobre 1964, la Syrie est le seul pays de la région à interdire aux compagnies étrangères d’exploiter ses richesses pétrolières. Les nationalisations de tous les secteurs d’activité économique sont imposées par un pouvoir qui se resserre de plus en plus autour des militaires, alaouites pour la plupart.

Ainsi, au sein du praesidium, les modérés Salah Bitar et Mansour el-Atrache sont remplacés par le docteur Youssef Zouayyen.
En avril 1965, le 8e Congrès national du Baath désavoue la vieille garde du parti : Michel Aflak est révoqué du poste de secrétaire général et remplacé par l’irakien Mounif Razzaz, une personnalité modérée. Au cours des mois qui suivent, la Direction nationale du parti entre en conflit contre la Direction régionale syrienne dominée par les militaires et l’aile gauche.

Le 23 août, un Conseil national de la révolution est constitué en Syrie, qui rassemble toutes les tendances radicales parmi les dirigeants, les syndicats et autres associations. Il est chargé de rédiger une Constitution. Le docteur Youssef Zouayyen est chargé de former un gouvernement.

C- Le coup d’état du 23 Février 1966

Le coup d’Etat du 23 février 1966 coupe court à la tentative de restauration du pouvoir civil sur le pouvoir militaire dans la direction du pays. Des troupes d’élites proches des militaires baathistes instaurent le couvre-feu et ferment l’aéroport et les frontières.
La vieille garde du Baath arrive à s’enfuir, Michel Aflak à Chypre et Salah Bitar à Beyrouth. Noureddine Atassi, sunnite, devient président de la République et secrétaire général du parti Baas. Youssef Zouayyen est chef du gouvernement et Ibrahim Makhos occupe les fonctions de vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.
Mais la réalité du pouvoir est entre les mains des militaires qui occupent la moitié des quatorze sièges de la direction régionale du Baath. Salah Jédid en est le secrétaire adjoint. Hafez el-Assad devient ministre de la Défense tout en gardant ses fonctions de commandant de l’Aviation.

Ahmad Swaydani est nommé chef d’état-major et Abdel Karim el-Joundi devient ministre de la Réforme agraire.
Progressivement, le nouveau pouvoir lance des grands travaux financés par l’URSS et les pays du bloc socialiste. L’Occident s’inquiète de voir la Syrie devenir le plus solide allié de l’Union Soviétique en Orient.

Dans les capitales arabes, les nouveaux dirigeants de Damas inspirent la méfiance. Cependant ils réussissent à se rapprocher de Nasser par l’entremise de l’URSS : la Syrie et l’Egypte signent un traité de coopération militaire le 4 novembre 1966, par lequel les deux pays s’engagent à se porter secours en cas d’agression.

Début septembre 1966, les druzes sont écartés de l’armée et de l’administration suite au coup d’Etat manqué du colonel Salim Hatoum: il retient prisonniers les principaux cadres du pouvoir qu’il a invités à déjeuner dans son fief de Soueïda. Hafez el-Assad, qui n’a pas répondu à l’invitation, flairant sans doute un guet-apens, les libère.

Les alaouites s’imposent en Syrie. Salah Jédid et Abdel Karim al-Joundi s’engagent dans une surenchère verbale contre Israël, entraînant l’Egypte dans une montée des tensions qui aboutit le 5 juin 1967 à la guerre. A l’opposé, Hafez el-Assad fait preuve d’une grande modération.

A l’aube du 9 juin, après avoir refusé le cessez-le-feu à deux reprises, Damas finit par l’accepter. Le 10 juin, la ville syrienne de Kuneitra tombe aux mains des Israéliens. Le gouvernement syrien se réfugie à Homs et laisse la capitale aux Phalanges ouvrières qui investissent les dépôts d’armes pour équiper la population. Amine el-Hafez et d’autres prisonniers politiques sont libérés pour qu’ils puissent prendre part à la guerre.

La guerre prend fin le 11 juin 1967. Le plateau du Golan est conquis par Israël. Le régime syrien refuse d’assister au sommet arabe de Khartoum fin août 1967, mais il approuve le triple refus des dirigeants arabes à Israël (Non à la reconnaissance d’Israël, Non à des négociations directes de paix, Non à la normalisation) et rejette la résolution 242 du Conseil de Sécurité, tout comme il refusera en 1970 le plan de paix du secrétaire d’Etat américain William Rogers et la mission de paix de Gunnar Jarring, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU.

D- le mouvement rectificatif de Hafez Al Assad

Dans la foulée du septembre noir jordanien (septembre 1970), Hafez Al Assad, réticent à une intervention militaire en Jordanie aux côtés des Fedayines palestiniens procède à un mouvement rectificatif en Novembre 1970 et évacue l’aile gauche du parti baas. Le trio au pouvoir, Noureddine Al-Atassi, Youssef Zouayen et Ibrahim Makhos trouvent refuge en Algérie. Depuis lors le clan Assad père et fils Hafez et Bachar monopolisent le pouvoir, soit depuis 47 ans, dont 17 pour Bachar.

Fin de la note de Rédaction de Madaniya.

Ci joint un condensé de cette étude dont l’intégralité de 27 pages en arabe est jointe en annexe. Son étude se limite à la défaite de juin 1967 qu’il a vécu en tant que témoin et acteur. Elle ne traite en aucun cas de la séquence dite du «printemps arabe» et de la guerre islamo-atlantiste contre la Syrie.

Texte de M. Habib Haddad

«Par son ampleur et ses conséquences, la défaite arabe lors de la guerre de Juin 1967 passera à la postérité comme l’une des catastrophes majeures non seulement du Monde arabe, mais aussi du Mouvement de Libération nationale Arabe en ce qu’il constitue un maillon important d’une cascade de revers politiques et militaires.

Inaugurée par le désastre de 1948, complété par l’échec de l’Union syro-égyptienne réalisée sous Nasser (1958-1961), prolongé par la neutralisation des effets positifs de la guerre d’octobre 1973 (destruction de ligne Bar Lev) avec la signature des accords de paix de Camp David (1978 et le traité de paix égypto-israélien (1979 ) et son complément le traité de paix jordano-israélien (Accords de Wadi Araba), cette succession de désastres déboucheront sur trois faits majeurs :

  • Le dégagement de l’Égypte, la première puissance militaire arabe du champ de bataille contre Israël, ainsi que la Jordanie, soit deux des trois pays du camp de bataille.
  • La neutralisation politique du Mouvement de Libération National Palestinien, via les accords israélo-palestiniens d’Oslo (Octobre 1993) et la mise sous la coupe de la puissance occupante de la nouvelle «Autorité Palestinienne», vidant de sa substance le combat national palestinien par son renonciation à la lutte armée.
  • L’invasion américaine de l’Irak, dix ans plus tard, point culminant de ce mouvement de confinement du Monde arabe, débouchera sur la destruction de ce pays, point de jonction entre le Proche et le Moyen orient.

Les raisons de la défaite

A- Les causes profondes

1- Le Monde arabe a ignoré la politique des étapes, se bornant à refuser toutes les résolutions internationales (Résolutions de l’AG 181 et 194 portant création de deux états), sans mettre en œuvre une politique cohérente en vue de traduire dans les actes et les faits cette opposition de principe. En contre point, Israël souscrivait à ces résolutions, tout en s’employant en sous main à vider de leur substance de telles résolutions.

2- Le Monde arabe contemporain pâtit de la prééminence de la pensée religieuse, de la pesanteur de l’idéologie populiste, sans la moindre mise en perspective historique.

3- La priorité accordée aux contradictions secondaires au détriment des contradictions principales: L’incarcération à Damas de Georges Habbache, chef du Mouvement Nationaliste Arabe, tombeur du protectorat britannique d’Aden est à cet égard significatif de tels errements. M. Habbache, proche du courant panarabisme nassérien, a été incarcéré deux ans de 1965-1967, car il professait une idéologie rivale du panarabisme baasiste, alors qu’il constituait une figure respectée du combat national arabe, matérialisé par la libération du Sud-Yémen du colonialisme britannique.

(NDLR: dans le même ordre d’idées, Yasser Arafat, chef du mouvement national palestinien «Fatah», sera, lui aussi incarcéré en Syrie, accusé d’être un agent à la solde des Égyptiens, les grands rivaux idéologiques du Baas).

B- Les causes proches

1- L’absence d’une approche critique dans les analyses des faits, au profit d’une approche idéologique. Et la croyance naïve que le processus révolutionnaire allait forcément de l’avant, -la fameuse métaphore de la «marche de l’histoire»- et qu’il ne saurait y avoir de trêve avec les ennemis politiques en ce qu’ils étaient en contradiction avec l’élan révolutionnaire.

2- La convition ancrée du commandement syrien du parti Baas dans le fait de détenir la vérité absolue, s’estimant seul en mesure d’édifier un avenir meilleur pour la nation. La direction syrienne a ainsi mis en route un plan de mobilisation des forces vives du pays pour pallier les conséquences de la défaite, sans juger opportun de référer au peuple pour solliciter son avis.

«Plutot que d’associer le peuple au pouvoir, le commandement syrien a lancé une campagne d’arrestation préventive dans l’ensemble des provinces syriennes visant particulièrement les figures de la bourgeoisie et des forces réactionnaires. 370 personnes avaient été arrêtées au cours de cette campagne.

«L’absence d’une analyse globale de tous les facteurs ayant abouti à la défaite. Certes, l’opposition égyptienne et syrienne ont fait porter, à juste titre la responsabilité de la défaite sur les régimes politiques en vigueur dans les deux pays, dressant hâtivement le constat de la fin du rôle pilote de la petite bourgeoise dans la conduite du combat libératoire arabe, sans aller au delà de cette affirmation.

«La guerre s’est déclenchée dans un contexte de surenchère nationaliste entre Damas et Le Caire, alors que l’armée égyptienne était épuisée par cinq ans de guerre au Yémen (1962-1967) dans un environnement montagneux hostile, que les relations syro-égyptiennes reprenaient progressivement leur cours normal après deux fortes secousses: l’effondrement de l’Union syro égyptienne (1961) et de l’alliance tripartie (Egypte-Syrie-Irak) de 1963.

En ce qui concerne l’Égypte : une dualité du pouvoir, la grande cause de la défaite.

«Nasser a été surpris par l’état d’impréparation de l’armée, dont il avait confié le commandement et la gestion à son ami le maréchal Abdel Hakim Amer. La dualité du pouvoir en Égypte a incontestablement constitué la grande cause de la défaite. L’armée égyptienne était sous l’autorité directe du maréchal Amer, ou plutôt sous la coupe de son clan, qui alimentait régulièrement la présidence égyptienne des notes optimistes et rassurantes, sans rapport avec la réalité du niveau d’équipement et de préparation des forces armées égyptiennes.

Le maréchal se suicidera au lendemain de la défaite. (CF à ce propos les mémoires du Docteur Mourad Ghaleb, ancien ministre égyptien des affaires étrangères, et ancien ambassadeur d’Egypte au près de l’Union soviétique).

«Contrairement aux affirmations courantes, la guerre de juin 1967 n’a pas résulté d’une préméditation de l’Égypte ou de la Syrie, mais ua constitué une agression caractérisée de la part d’Israël en concertation avec Israël, dans le cadre des guerres préventives menées par l’État Hébreu depuis sa création en vue de satisfaire ses objectifs à long terme: le démantèlement du bloc arabe.

«Le septembre noir jordanien (1970), le massacre des palestiniens par l’armée jordanienne et le démantèlement des infrastructures de l’OLP en Jordanie, «une opération qui a considérablement affecté le combat palestinien et les capacités de combat du mouvement national arabe», de même que le siège de Beyrouth, en 1982, qui a entraîné la perte du sanctuaire palestinien au Liban ainsi que la destruction de l’Irak (2003), relèvent de cette politique.

«La défaite arabe de la guerre de juin 1967 a été incontestablement une catastrophe majeure pour le Monde arabe en même temps que le principal facteur de l’épreuve persistante qu’endure le peule syrien depuis cette date», conclut l’auteur.

À l’arrivée au pouvoir de Hafez al Assad, en 1970, M. Habib a dû s’exiler en Algérie puis aux États-Unis. M. Habib Haddad a été un compagnon de route de près de 60 ans de Hassan Aloudat, figure de proue de l’opposition démocratique syrienne, décédé en avril 2016.06

Illustration

Poste de contrôle / ONU à Quneitra, dans la zone démilitarisée du Golan, le 8 mars 2013 [AFP/Archives]

Version originale

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