Déchéance de la nationalité … Quand la politique s'en mêle et s’emmêle !

Déchéance de la nationalité … Quand la politique s'en mêle et s’emmêle ! 938 440 Jean François Fechino

Un combat d’arrière garde et de courte vue

Annoncée lors du dernier Congrès de Versailles, juste après les attentats meurtriers du 13 novembre 2015, en même temps que l’état d’Urgence, personne n’avait alors relevé cette mesure, plus symbolique qu’efficace. Puis, par on ne sait quel jeu médiatico-politique, le Président est revenu dessus en voulant faire inscrire dans la Constitution cette mesure. Une mesure qui déplaît fortement à la Garde des Sceaux au point où elle s’en ouvertement déclaré contre lors d’un interview radiophonique et démentie dans les heures qui venait par le Président, son Premier Ministre et le Conseil des Ministres.

Pourtant les Français, globalement approuve. Au point que les Républicains enjoignent le Président à persister dans cette idée et le Front National vient surenchérir. Aie! Comment des députés de Gauche vont-ils pouvoir oser voter une mesure en même temps que la Droite et pire… horreur… que l’extrême droite?

Une mesure inefficace et poudre aux yeux…

Plus inefficace que ça, tu meurs… Imaginez que les apprentis au djihad soient impressionnés, voir retenus par cette mesure semble particulièrement stupide à n’importe quel observateur, même pas averti.

S’ils portent leur soit disant combat contre la société française, ce n’est pas par admiration de son modèle mais bien parce que, aujourd’hui, ils la refusent, la nient, la renient et la conchient… Alors, s’ils détiennent la nationalité Française ou Belge, ou Espagnole ou tout autre nationalité, ils s’en tamponnent! S’ils détiennent une double nationalité, généralement d’un pays d’origine des parents comme la Tunisie, le Maroc, l’Algérie… ils n’apprécient pas plus les régimes politiques de ces dits pays et, là-bas, se livreraient aux mêmes exactions… avec plus de risques qu’ici. Et de cette nationalité là, ils s’en tamponnent aussi!

En réalité, le problème de nationalité, de nationalisme, est devenu un débat totalement obsolète, d’arrière garde, bref un pis-aller qui est fait pour occuper nos brillants esprits totalement déboussolés devant la nouveauté du monde qui s’ouvre à eux.

Combat d’arrière garde dans lequel tout le monde plonge pour éviter de trouver des vraies solutions à des problèmes que ces mêmes classes politiques, médiatiques et économiques ont sciemment laissé se créer sans vouloir les régler. Alors, comme personne n’a de solution, ont utilise des concepts érodés, éculés… cela évite de chercher des solutions, tous ensemble, dans une forme d’Union Sacrée…

Qui peut dire ce qui arrivera dans 20 ou 30 ans ?

Bien entendu, on comprend l’enjeu énoncé par le gouvernement. Pour un binational pris la main dans le sac du terrorisme, ce dernier est condamné en France, y purge sa peine puis sera ensuite expulsé vers le pays de sa seconde nationalité.

Sympa pour les copains… qui vont devoir, dans 20, 25, 30 ans et plus, recueillir sur leur sol des éléments sortis de 30 ans d’isolement, qui n’auront jamais vécu dans le dit pays et qui pourraient être assoiffés de vengeance… Mais qui peut dire que ces pays auront toujours la même politique? La même disposition d’esprit par rapport à la France, au terrorisme et à ces individus en particulier?

Qui aujourd’hui, au gouvernement et dans l’opposition peut se targuer de jouer les Madame Soleil et lire dans la boule de cristal le devenir du monde dans 30 ans?

N’est-ce pas là une question intéressante à se poser et que personne n’ose mettre sur le tapis ?

Une réponse inadaptée et à courte vue…

Oui, je sais, je viens sciemment troubler le jeu bien établi de la Droite et de la Gauche face à un malaise qui les prend soudain, au détour de je ne sais quel lendemain de fête où l’on a mal aux cheveux. Oui, je sais, je suis le responsable d’un Institut étranger au sol français qui se targue de veiller sur la Paix, la Justice et les Droits de l’Homme et ne doit pas se mêler de politique nationale ou nationaliste. Et pourtant… ce sujet et dans le plein champ de nos combats. Un combat quotidien contre le terrorisme dont les enjeux actuels dépassent largement les escarmouches politico-politiciennes franco-françaises et d’arrière-garde.

Face au terrorisme, il faut savoir apporter une réponse qui dépasse ses propres frontières. Il faut une réponse unanime et globale. Il ne peut être question de tirer la couverture à soi, de jouer dans son petit pré-carré. Les égoïsmes, les nationalismes et le repliement sur soi ne sont ni des réponses ni de véritables politiques anti-terroristes. Bien au contraire. Toutes ces soit disant politiques sont les réponses attendues et espérées par ces terroristes. Elles font leurs jeux, elles leur font plaisir!

Nos politiques, aujourd’hui, restent un tantinet trop obnubilés par les échéanciers électoraux et n’ont rien d’autre à proposer qu’effacer ce que les autres ont fait. Alors comment peuvent-ils oser venir proposer des politiques coercitives qui dépassent largement leurs temps de pouvoir et peuvent mettre ou remettre en jeu les relations internationales et les équilibres régionaux à si longue échéance?

Après tout… ils ont tout fait pour créer ces apprentis sorciers que l’on nomme aujourd’hui pompeusement «terroristes» mais qui sont en réalité des bandits de grands chemins, anarchistes… A eux, à trouver une réponse adaptée, moderne et efficace pour les punir, quand la Société les aura mis sous les verrous…

Jean François Fechino

Jean-François FECHINO est le directeur de l’Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l’Homme, une ONG genevoise ayant un statut EcoSoc. Consultant international spécialisé dans l'évaluation des dégâts gouvernementaux causés par les armements à base d'uranium appauvri. Expert en “remédiation des terrains post-conflits” et en “nouveaux armements” auprès des Nations Unies, il a signé différents rapports sur des zones de conflits comme l’Afghanistan, l’Irak ou Gaza. Sensibilisé depuis de nombreuses années aux problématiques de la Responsabilité Sociétale des Entreprises, tout en développant une activité de conseil il est largement investi dans le monde associatif. Aujourd’hui, il partage son expertise, ses expériences avec l’équipe de l’IIPJHR. L’Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l’Homme (IIPJHR) est une ONG de droit genevois disposant du statut EcoSoc. L’Institut développe une réflexion en matière d’anticipation aux atteintes des Droits de l’Homme dans trois domaines : Les nouvelles crises: Actuellement celle liée aux départs de combattants étrangers pour le djihad (impact sur les familles, moyens de recrutements, gestion de la problématique liée au retour, déradicalisation...). Les nouvelles technologies: L’Institut travaille sur la problématique des données personnelles, notamment sur la question de leurs utilisations mercantiles ou à des fins de surveillance et sur la question de la protection des utilisateurs ainsi que l’évolution de la législation qu’elle soit internationale ou nationales.. Les nouveaux armements. L’Institut s’est également saisi du dossier relatif aux drones à usage sécuritaire (dérivé des programmes militaires) dont plusieurs programmes sont en cours d’élaboration et d’adoption par de nombreux pays.. L’Institut organise des conférences sur ces thématiques en marge des sessions du Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies à Genève et des ateliers dans ses locaux. Les équipes de l’Institut développent aussi ces différentes thématiques au travers de déclarations écrites et orales destinées aux membres du Conseil des Droits de l’Homme. L’IIPJHR est également Observateur International des processus électoraux et participe à de nombreuses missions et rapports afin d’ aider les gouvernements, les partis politiques et les citoyens à accéder à une vie plus démocratique.

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