Syrie : Les imprécations de Mouaz Al Khatib contre les incendiaires des bus d'Alep

Syrie : Les imprécations de Mouaz Al Khatib contre les incendiaires des bus d'Alep 938 440 René Naba

Dernière mise à jour le 20 décembre 2016

M. Mouaz Al Khatib, ancien Président de la Coalition des Forces de l’opposition et de la Révolution, a accusé les puissances régionales d’avoir instrumentalisé la religion pour «diaboliser l’Islam et détruire la Syrie».

«Je veux cracher le morceau. L’incendiaire des bus (affectés au transports des personnes évacuées des zones de combat dans le secteur d’Alep), n’est pas un idiot, mais un criminel authentique», a-t-il déclaré dimanche sur sa page Facebook, dont l’intégralité du texte en arabe pour le locuteur arabophone se trouve sur ce lien.

«De telles organisations ne sont pas de création ex nihilo. Elles constituent des instruments au service de puissances régionales, dont j’avais mentionné le rôle il y a trois ans et demi, dont le pire méfait a été d’avoir diabolisé l’Islam et détruit la Syrie dans toutes ses articulations, notamment en engageant la jeunesse dans un combat et en les poussant vers une mort certaine», a-t-il ajouté.

«Les étrangers ont vendu aux Syriens de l’illusion, contribuant à détruire toute structure islamique équilibrée afin d’imposer l’idéologie du Takfir, de l’égorgement et du sang. Sans les sommes considérables dont ils disposent, ils n’auraient ni influence ni audience», a-t-il poursuivi.

Un autre opposant syrien notoire s’est livré au même constat d’une manière plus explicite: L’ancien prisonnier politique syrien, Michel Kilo, transfuge communiste vers les pétromonarchies, le constatera sans ambages: «L’Arabie saoudite est un pays qui ne connaît ni la démocratie, ni les Droits de l’Homme. Un pays à qui fait défaut le sens de l’arabité et de l’Islam. L’Arabie saoudite et les autres pétromonarchies du Golfe souhaitent la destruction de la Syrie et non l’instauration de la démocratie dans ce pays, proclamera l’ancien commensal du prince Bander Ben Sultan, le commandant en chef des djihadistes durant la première phase de la guerre de Syrie.

Mouaz al-Khatib, né en 1960 à Damas, est un ingénieur et un imam sunnite. Homme politique syrien, il a été président de la Coalition Nationale des Forces de l’opposition et de la Révolution (CNFOR) de sa création le 11 Novembre 2012 au 21 Avril 2013. Il avait démissionné de son poste en signe de protestation contre les ingérences du Qatar dans les délibérations de son organisation.

Son message Facebook fait suite à la diffusion d’une vidéo d’un activiste d’Alep dénommé Mohamad Al Khatib, montrant une manifestation de joie des djihadistes à la suite de l’incendie des bus.

«Fatah al Sham», anciennement Jabhat An Nosra, la franchise d’Al Qaida en Syrie, avait incendié dimanche les «bus verts» affectés au transport des civils avant l’évacuation des personnes enclavées dans les villages de Kfarya et Al Foua, dans le secteur d’Idlib, en vue d’entraver l’accord de cessez le feu négocié entre la Russie, la Turquie et l’Iran, à l’arrière plan d’un résolution française au Conseil de Sécurité réclamant l’envoi d’observateurs internationaux pour la supervision de l’opération d’evacuation.

Pour aller plus loin sur ce sujet

 

René Naba

Journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l'AFP, puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, responsable de l'information, membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme et de l'Association d'amitié euro-arabe. De 1969 à 1979, il est correspondant tournant au bureau régional de l’Agence France-Presse (AFP) à Beyrouth, où il a notamment couvert la guerre civile jordano-palestinienne, le « septembre noir » de 1970, la nationalisation des installations pétrolières d’Irak et de Libye (1972), une dizaine de coups d’État et de détournements d’avion, ainsi que la guerre du Liban (1975-1990), la 3e guerre israélo-arabe d'octobre 1973, les premières négociations de paix égypto-israéliennes de Mena House Le Caire (1979). De 1979 à 1989, il est responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l'AFP[réf. nécessaire], puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, chargé de l'information, de 1989 à 1995. Auteur de "L'Arabie saoudite, un royaume des ténèbres" (Golias), "Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l'imaginaire français" (Harmattan), "Hariri, de père en fils, hommes d'affaires, premiers ministres (Harmattan), "Les révolutions arabes et la malédiction de Camp David" (Bachari), "Média et Démocratie, la captation de l'imaginaire un enjeu du XXIme siècle (Golias). Depuis 2013, il est membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme (SIHR), dont le siège est à Genève. Il en est en outre vice-président de l'International Center Against Terrorism (ICALT), Genève; Président de l'association caritative LINA, opérant dans les quartiers Nord de Marseille, et Président d'honneur de 'Car tu y es libre", (Quartier libre), œuvrant pour la promotion sociale et politique des zones péri-urbaines du département des Bouches du Rhône, dans le sud de la France. Depuis 2014, il est consultant à l'Institut international pour la Paix, la Justice et les Droits de l'Homme (IIPJDH) dont le siège est à Genève. Depuis le 1er septembre 2014, il est chargé de la coordination éditoriale du site https://www.madaniya.info et animateur d'une chronique hebdomadaire sur Radio Galère (Marseille), jeudi de 16H-18H.

Tous les articles de René Naba