Arabie saoudite, Etats Unis, Israël : Follow The Money !

Arabie saoudite, Etats Unis, Israël : Follow The Money ! 938 440 Haytham Manna
Prologue: L’Iran et non Israël, l’ennemi principal des Arabes.

Le Golfe ne constitue pas à proprement parler un Front Militaire bénéficiant d’un soutien populaire en mesure de mener une guerre totale contre l’Iran. Tout au plus une gigantesque base flottante américaine, dont l’Iran, en application de la «Politics of Fear», sert de prétexte pour éponger les surplus de pétrodollars.

Cf à ce propos, Le Golfe, une gigantesque base flottante américaine :

L’Iran, un croquemitaine pour éponger les déficits financiers américains

Se fondant sur une théorie conceptualisée en 2011 par un journaliste de la mouvance de la confrérie des Frères Musulmans, l’Arabie saoudite a décrété que la sécurité nationale arabe, particulièrement des pétromonarchies du Golfe, commandait de désigner l’Iran et non Israël comme l’ennemi principal des Arabes, induisant un bouleversement radical des données géostratégiques régionales.

NDT ((La paternité de cette théorie revient à Zouheir Salem, ancien porte-parole des Frères Musulmans de Syrie. Cette thèse a été popularisée et amplifiée par les médias saoudiens. A titre d’illustration, le journaliste saoudien Mohammed Aal Al-Sheikh a ainsi soutenu dans sa chronique du quotidien saoudien Al-Jazirah, en date du 8 Mars 2016, que «de nos jours, l’Iran est l’ennemi n° 1 de l’Arabie saoudite et des pays du Golfe, supplantant l’ennemi historique: Israël. «Tout citoyen du Golfe qui n’est pas de cet avis est un traître», ajoute-t-il.

Estimant que l’Iran exploite le problème palestinien pour «s’infiltrer profondément au cœur du monde arabe, déchirer son tissu arabe et pousser la société arabe à soutenir son plan expansionniste». Il considère que «les Palestiniens ne devraient attendre aucun salut de l’Iran». Il avertit les chiites du Golfe qu’ils ne sont que «de simples pions aux yeux de l’Iran, qui les utilise pour promouvoir ses aspirations nationales».

Ce renversement de priorité a trouvé son illustration la plus extrême dans la Fatwa décrétée par un dignitaire religieux saoudien rendant licite le meurtre du président syrien Bachar Al Assad, de préférence à un Israélien. Dans une interview à la chaîne saoudienne «Al Arabiya», dimanche 26 Février 2012, ce dignitaire, Cheikh Raed Al Karni a considéré que l’assassinat de Bachar Al Assad est «plus impératif que le meurtre d’Israéliens».

A l’intention du locuteur arabophone pour de plus amples développements, cf le quotidien pan arabe «Al Quds Al Arabi» en date du 27 février 2012.

Qu’un dignitaire religieux préconise le meurtre peut surprendre, qu’il soit de surcroît raciste en édictant ses préférences, et que les autorités de tutelle de son pays n‘aient pas jugé bon de le sanctionner, voire de lui adresser un simple rappel à l’ordre, donne la mesure de la déviance mentale de la dynastie wahhabite.)) Fin de la NDT

Certes, la promotion de l’Iran au rang d’ennemi principal des Arabes, a généré une césure entre le discours officiel arabe et le bon sens populaire de la population arabe, à qui il est loisible de constater de visu quotidiennement, l’anéantissement progressif des Palestiniens, leur éradication de toute présence sur le sol de leurs ancêtres, et dont la population de la zone sent confusément qu’elle pourrait être la prochaine victime d’Israël.

Le soutien aveugle des Etats Unis à cette entité a favorisé au sein du leadership israélien l’éclosion d’un discours fait de morgue et de suffisance, suscitant, par contrecoup, une réaction d’autodéfense des populations des pays de la zone, qui se sont mis à la recherche de nouveaux alliés protecteurs auprès des puissances régionales (Turquie, Iran) ou des puissances internationales (Russie et Chine) pour résister à tous ceux qui se dressent contre eux dans leur projet d’extermination du peuple palestinien et d’anéantissement du projet d’état palestinien.

Mesure-t-il, ce prince du Golfe, l’ampleur de l’humiliation ressentie par les Arabes et les Palestiniens au spectacle d’Ivanka Trump, fille du président américain, pérorant sur la Liberté, la Démocratie et les Droits de l’homme, au moment même où soixante Palestiniens tombaient sous les balles israéliennes lors d’une manifestation pacifique à Gaza en signe de protestation contre l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem?

Ivanka Trump, celle-là même qui s’est convertie au judaisme lors de son mariage avec Jared Kushner, porteur de la double nationalité américaine et israélienne.

I – Le Conseil de Coopération du Golfe

Depuis sa fondation le 25 Mai 1981, le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) a observé une politique de coopération et de coordination entre ses six membres (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Koweït, Qatar, Sultanat d’Oman), de manière satisfaisante en dépit des divergences qui existaient entre eux.

Cette coopération s’est développée dans la foulée du raid taliban contre le symboles de l‘hyperpuissance américaine, le 11 septembre 2001, en raison de l’implication de 14 ressortissants saoudiens sur les 19 membres dans cette opération terroriste qui a déclenché une flambée islamophobe à travers le Monde.

L’apparente harmonie qui régnait au sein de ce syndicat des pétromonarchies pro américain du Golfe a volé en éclat en 2011, au déclenchement du printemps arabe, réduisant à néant 31 ans de réalisations.

A – Bahrein:

L’archipel de Bahreïn, qui abrite le quartier général de la 5ème flotte américaine à Manama, dont la zone de compétence s’étend sur la zone Golfe arabo-persique/Océan Indien, se caractérise par la grande maturité politique des acteurs de la vie politique, notamment son opposition, toujours soucieux de prévenir toute interférence extérieure dans leurs revendications.

A l’instar du soulèvement populaire de Tunisie et d’Egypte, Bahreïn a été en proie à une agitation populaire de nature pacifiste et civique au début de la séquence dite du «printemps arabe» en raison du rétropédalage opéré par le pouvoir, la dynastie Al Khalifa, envers la politique d’ouverture qu’il avait initié dans la première décennie du XXI me siècle.

Dès le début des troubles, l’armée saoudienne est intervenue pour mater la contestation, pourchassant sans répit aussi bien les activistes que les associations de défense des droits de l’homme, les réprimant sans merci.

Mieux l’opposition bahreinie a été accusée de connivence avec une puissance étrangère, en l’occurence l’Iran, elle, qui s’est constamment souciée de se maintenir à distance du jeu des puissances régionales. Mais cette accusation n’était pas innocente, car elle visait à discréditer l’opposition en suggérant qu’elle était aux ordres de l’Iran par sectarisme.

La grande majorité de la population de Bahreïn est chiite, alors que la dynastie Al Khalifa, qui gouverne le pays depuis le retrait britannique en 1970, est sunnite, minoritaire.

L’ensemble du dispositif de libéralisation du pays initié par le pouvoir a ainsi été supprimé en deux ans grâce à une sévère politique de répression programmée.

Pour aller plus loin sur ce sujet:

B- Le Qatar

Les deux Hamad, l’Emir Hamad Ben Khalifa et son cousin et premier ministre Hamad Ben Jassem (HBJ) ont voulu mettre à profit le soulèvement populaire tunisien qui a abouti en janvier 2011 à l’éviction du Président Ben Ali du pouvoir, pour se propulser au rang de grands parrains régionaux.

Leur gestion du conflit libyen, notamment leurs manœuvres visant à obtenir la caution des pays arabes à une intervention de l’Otan en Libye a incité les pays occidentaux à accorder un blanc seing au Qatar pour rééditer en Syrie le scénario libyen, via leur alliance avec Nicolas Sarkozy (France), Recep Teyyeb Erdogan (Turquie) et la confrérie des Frères Musulmans.

Toutefois la mégalomanie des dirigeants du Qatar, leurs bévues répétées ont conduit les Etats-Unis à leur retirer le dossier syrien et à le confier à l’ancien ambassadeur du royaume saoudien à Washington, Bandar Ben Sultan, le propre fils du ministre saoudien de la défense. A l’époque chef des services de renseignements saoudiens, Bandar Ben Sultan, dénommé le «prince des ténèbres», aura recours, lui aussi, aux services des djihadistes, empruntant les mêmes méthodes, usant des mêmes moyens que les «2 Hamad», avec des nuances toutefois.

Le soulèvement syrien était orchestré depuis deux pc communs à l’Otan et aux pétromonarchies du Golfe, l’un pour le Nord de la Syrie, situé dans la zone frontalière syro-turque, l’autre pour le sud de la Syrie, située dans la zone frontalière syro-jordanienne. Des PC chargés de superviser les opérations militaires en cours ainsi que le ravitaillement en armes et en hommes des groupements islamistes.

Sur le rôle de la Turquie, base arrière du recrutement des djihadistes, ce lien:

Sur le rôle de la Jordanie, ce lien:

En dépit de cette coordination, la coalition islamo-atlantiste a échoué à doter ses servants d’une force de frappe efficace, d’un commandement commun centralisé ainsi que d’une direction politique crédible.

Sur ce lien, la sanction de l’échec

L’échec de la coalition a ouvert la voie à la montée en puissance des groupements djihadistes et à leur expansion non seulement en Irak, mais aussi en Syrie et dans les pays limitrophes, conduisant la coalition islamo-atlantiste à modifier sa stratégie pour lancer une «guerre contre le terrorisme».

Cette guerre consistait à combattre les groupements terroristes pour châtier leurs débordements et calmer en même temps la colère de l’opinion occidentale. Mais pour ménager leurs alliés pétromonarchiques, les Etats-Unis ont établi une fausse distinction entre groupements terroristes et groupements djihadistes, selon le degré de leur proximité et de leur docilité avec les pétromonarchies. Les groupements du djihadisme islamiste étaient considérés comme des «alliés objectifs» de la stratégie atlantiste.

L’échec de la stratégie islamo-atlantiste et le triomphe du djihadisme, sur ce lien

C- L’Arabie Saoudite

Il était important de rappeler ces faits pour comprendre l’arrière plan du conflit entre l’Arabie saoudite et le Qatar et, partant, le processus de désintégration du Conseil de Coopération du Golfe qui a abouti à ce que quatre pays arabes (Egypte, Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis) se décident à imposer des sanctions au Qatar. L’ironie de la situation est que le Qatar subit désormais des sanctions identiques à celles qu’il a infligées à la Syrie, dans le cadre de la Ligue arabe, durant sa gestion du conflit syrien (2011-2013).

L’Arabie saoudite ne pouvait tolérer le moindre parasitage du Qatar, alors qu’elle était engagée dans une épreuve de force interne visant à la recomposition des centres du pouvoir à Ryad. Elle ne pouvait supporter, non plus, la moindre dissonance des autres pétromonarchies sur les questions régionales, tant la guerre du Yémen que le conflit avec l’Iran.

La guerre fratricide entre les deux seuls pays au monde se réclamant du wahhabisme, l’Arabie saoudite et le Qatar, a provoqué de considérables dégâts au titre de dommages collatéraux au sein des tribus pratiquant la transhumance, dont le seul tort est d’avoir été au mauvais endroit, au mauvais moment, de même que les hommes d’affaires, les étudiants et les familles bénéficiant de la double nationalité.

A propos de la guerre Arabie saoudite-Qatar, ce lien

Les déclamations du prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane (MBS) sur les promesses de réforme du Royaume n’ont pas trouvé grand écho au sein de la société, tant la césure est grande entre un pouvoir foncièrement autocratique et une société à forte aspiration démocratique.

La sévère répression des activistes saoudiens dans le domaine de la défense des droits de l’homme en constitue le symptôme. Selon PADDA, l’association de protection des défenseurs des droits de l’homme dans le Monde arabe, l’Arabie saoudite se place au 1er rang pour le nombre des activistes des droits de l’homme détenus dans les prisons du Royaume, suivi comme de juste par le Bahrein (1).

II- L’Iran

Le Golfe est le théâtre d’une guerre frontale et directe contre le Yémen, d’une guerre indirecte contre le Qatar . Les pétromonarchies sont elles en mesure de supporter une 3me guerre contre l’Iran? Au profit de qui et dans quel but?

Le régime iranien n’est pas un ange et ne constitue pas un exemple. Toutefois tous les pays musulmans ont fait figurer dans leur constitution, pour autant qu’ils en disposent, la mention selon laquelle «l’Islam est la religion d’état».

L’Iran considère néanmoins que le pays relève d’une confession spécifique et que le principe du Velayet-el Faqih (Le gouvernement de la docte, selon le chiisme duodécimain) confère un primat du religieux sur le politique. Le pays est certes régi par un système électoral, mais contrebalancé par des contre pouvoirs matérialisés par la prééminence du Guide suprême et des «Gardiens de la Révolution».

Au delà de ces considérations, force est d’admettre que l’Iran et la Corée du Nord constituent de parfaits exemples de régime totalitaire, étymologiquement parlant selon la conception stalinienne du pouvoir, au même titre d’ailleurs que la conception du totalitarisme propagée par le théoricien des groupements islamistes, le pakistanais Abou A’ala Al Mawdudi.

Vu sous cet angle, toute tentative d’exporter ce modèle peut être perçu comme une menace pour les démocraties. Sauf que l’Iran est un état ancien, ancré dans l‘histoire des vieilles civilisations. Depuis la fondation de la République Islamique, en février 1979, le leadership iranien a privilégié l’intérêt supérieur du pays sur toute autre considération dans une démarche identique à celle empruntée par le président islamiste turc Recep Tayeb Erdogan.

Sous les présidents Hachemi Rafsandjani et Mohamad Khatami, l’Iran a fait preuve d’une parfaite maîtrise des données stratégiques internationales. Sous le magistère de ce tandem, l’Iran a mené victorieusement la bataille visant à aboutir à la conclusion d’un accord international sur le nucléaire iranien.

Tout le monde d’ailleurs garde présent à l’esprit les critiques formulées à l’encontre du groupe des négociateurs iraniens, Mohamad Jawad Zarif et Ali Akbar Salehi, par le clan des conservateurs iraniens.

Le peuple iranien a fait la démonstration que le changement du régime politique dans le pays ne saurait provenir que de l’intérieur du pays et non du fait d’une intervention étrangère. Cela a été le cas avec le mouvement constitutionnaliste qui s’est manifesté en Iran, il y a plus d’un siècle, confirmé sous le gouvernement de Mohamad Mossadeg, artisan de la première nationalisation des installations pétrolières dans le tiers monde (1953), et par la Révolution Islamique (1979), marquée par la chute de la dynastie Pahlévi.

Toute approche présentant l’Iran come un ensemble homogène formaté par les «Gardiens de la Révolution» et leur chef, le Général Qassem Souleymani, chef de la «Jerusalem Brigade», est sans rapport avec la réalité. Elle constitue de ce fait une approche erronée.

De même, réduire les centres du pouvoir en Iran à une répartition entre le pouvoir religieux et le pouvoir politique (QOM) relève d’une explication simpliste. Les changements en Iran résultent d’une action interne. Toute tentative visant à provoquer un changement de régime depuis l’extérieur aboutira immanquablement à prolonger le status-quo.

III- Les Etats-Unis

Depuis leur défaite au Vietnam, en 1975, les Etats Unis n’ont plus jamais mené une guerre contre un pays fort. Situé sur son flanc méridional, Cuba en est l’exemple le le plus significatif. Les interventions militaires américaines depuis lors ont été dirigées contre des pays déstabilisés, en phase de désintégration.

Le temps des «guerres de six jours» ou des «guerres de vingt jours» est révolu, y compris à Gaza et dans le sud du Liban en ce que dans ce genre de conflit, si la date du début des hostilités est connue, la date de la fin ne l’est pas. Que serait-ce alors avec un pays de l’importance de l’Iran.

Les pays du Golfe ont fat l’objet d’une agression de la part de l’Irak, avec son invasion du Koweît, en 1990, alors que, paradoxalement, les pétromonarchies avaient soutenu Saddam Hussein dans sa guerre contre l’Iran (1979-1989). Les séquelles de cette agression demeurent vivaces encore de nos jours.

Doubaï a prospéré en tant que plaque tournante du commerce régional du fait de la stabilité dont a bénéficié la zone du Golfe et les pétromonarchies ont pu résister aux crises économiques mondiales (krach bancaire de 2008) du fait même de cette stabilité, un facteur déterminant dans l’expansion économique de cette zone stratégique du système énergétique mondial.

Dans cette perspective, quel intérêt ont les pétromonarchies à compromettre cette stabilité et leur développement pour les beaux yeux de l’extrême droite israélienne?

Donald Trump a décrété la guerre économique contre l’Iran et s’apprête à mettre sur pied une coalition comparable par son ampleur à la coalition occidentale de la 2me Guerre mondiale (1939-1945).

En Iran, comme auparavant en Irak, les sanctions économiques contre ces deux pays n’ont fait qu’accentuer les privations de la population, sans atteindre le pouvoir.

Se pose la question de savoir si l‘Union Européenne sera en mesure de présenter un front homogène et solidaire pour se protéger de l’unilatéralisme de Donald Trump. Une auto protection en quelque sorte en ce que la politique du président américain fait peser de sérieuses menaces sur le continent européen.

  1. Les pays européens sont ils en mesure de rejeter les sanctions américaines qui visent également des entreprises et des contrats conclus entre les Européens et l’Iran? De défendre les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU relatives à l’accord sur le nucléaire iranien de manière à circonvenir les effets du retrait américain de cet accord au seul plan américain?
  2. L’équipe de Donald Trump–Mike Pompeo (Département d’État), Gina Haspel (CIA), Jared Kushner (gendre présidentiel), James Mattis (Défense)- est-elle en mesure de mener le combat présidentiel en lui assurant le soutien de l’Establishment, en même temps qu’un soutien populaire?
  3. L’Establishment israélien pense-t-il vraiment pouvoir mener avec succès une guerre contre l’Iran, que son succès sera garanti et que cette guerre demeurera sans conséquences pour l’état hébreu?
  4. Les pays de l’axe de la guerre (Etats-Unis, Arabie saoudite, Israël) envisagent-ils de mener en Syrie une guerre par procuration contre l’Iran. Autrement dit, de se désengager des engagements de Vienne visant à mettre un terme à la guerre de Syrie pour lui substituer une guerre sans fin sur plusieurs années.?
  5. Enfin, dernière et non la moindre des questions: Le prince héritier saoudien MBS pense-t-il vraiment que l’alliance tripartie (Etats Unis, Israel, Arabie saoudite) constitue réellement un pacte de stabilité pour le royaume, ou au contraire, place-t-elle les pétromonarchies du Golfe à portée de canon pour de guerres interminables qui n’épargneront rien ni personne?
IV- La précédente expérience des néo conservateurs de l’ère George Bush jr – Dick Cheney (2000-2008).

Pour répondre à la question de savoir si les Européens sont en mesure de constituer un Front anti Trump, il importe de se remémorer la séquence George Bush-Dick Cheney (2000-2008) préludant à la guerre d’Irak en guise de riposte biaisée au raid taliban du 11 septembre 2001 contre les symboles de l’hyperpuissance américaine.

A cette époque, les néo conservateurs américains se sont opposés aux réformes visant à améliorer le fonctionnement de l’ONU et à consolider la Cour Pénale Internationale en vue d’aménager une forme de «sécurité humaine».

Ils vont s’appliquer à terroriser les gouvernements pour les soumettre à leur propre vision du Monde, portant ainsi atteinte aux fondements même des principes régissant la paix et la sécurité dans le Monde.

– Les résolutions 1422 et 1487 du Conseil de sécurité de l’ONU exonèrent de toute poursuite pénale pour crimes de guerre les troupes américaines opérant dans le cadre des opérations de maintien de la paix.

– La réintroduction de la culture du pavot et de la production de la drogue à grand échelle, de même que l’instauration de la torture en Afghanistan à un niveau jamais atteint depuis le retrait soviétique d’Afghanistan en 1989.

– La mise en vigueur de la «RENDITION!», la sous traitance de l’interrogatoire musclé des prisonniers par des pays tiers alliés des Etats-Unis. Un système qui s’est accompagné de la construction de prisons clandestines en Europe, au Moyen Orient, ainsi que la transformation du camp de Guantanamo (Cuba) en prison de haute sécurité.

– Conclusion d’accords bilatéraux avec des pays cosignataires du Traité fondateur de la Cour Pénale Internationale en vue de leur imposer la clause d’exemption de poursuites pénales au bénéfice des militaires américains opérant dans ces pays.

– Invasion de l’Irak, sans la moindre couverture juridique internationale et sa régularisation a posteriori par le Conseil de Sécurité.

– Cautionner et Avaliser le Décret N° 17 de Paul Bremer, 1er pro consul américain en Irak, plaçant les troupes d’occupation américaines en Irak, hors juridictions irakiennes, en leur accordant le bénéfice de l’extra territorialité.

– Opposition à la constitution d’un «Comité International chargé de la supervision de l’usage de l’Internet» au Sommet Mondial de l’Informatique (2012) dont l’objet était précisément de prévenir l‘hégémonie d’un pays sur ce secteur.

– Imposition d‘une définition de la torture propre aux Américains qui a abouti à contourner la définition figurant dans la «Convention Internationale pour la Prévention de la Torture et des Peines ou Traitements Inhumains ou dégradants».

La définition américaine est désormais la suivante: Infliger un dommage corporel entraînant un handicap d’un ou plusieurs membres d’un corps. En l’absence d’un tel handicap, les méthodes d’interrogatoire de même que les instruments utilisés pour obtenir des aveux ne relèvent pas de la définition de la torture et ne constituent en aucun cas une infraction aux lois américaines, au Droit international ou à toute autre convention internationale en vigueur dans ce domaine.

La position américaine porte aussi sur la comparution arbitraire, le principe de la non présentation d’une personne devant le juge, frappant de caducité le sacro-saint principe de l’HABEAS CORPUS, pour la première fois dans l’histoire contemporaine des Etats Unis.

Sur le plan économique, l’administration américaine a pisté, unilatéralement, les transactions financières et bancaires de 7.800 établissements bancaires et cambiaires à travers le Monde, imposant d’autorité aux établissements la fourniture de la totalité des relevés bancaires et des transactions financières de la totalité des associations caritatives du Monde musulman.

Ce contrôle arbitraire a entraîné la fermeture de centaines d’associations caritatives musulmanes et le gel des avoirs financiers de centaines d’autres associations, dont la mission principale, faut-il le rappeler, est de se substituer généralement aux défaillances des états pour la fourniture d’une assistance alimentaire, médicale et matérielle aux plus nécessiteux.

– Contraindre toute ONG (organisation non gouvernementale) bénéficiant du soutien privé ou public américain de s’abstenir de toute coopération avec toute partie sur laquelle pèse la suspicion de terrorisme de la part de l’administration américaine.

-Extrader, hors procédure judiciaire (extradition extra judiciaire), toute personne désignée par l’administration américaine, sans la présentation de la moindre preuve de son implication dans des activités répréhensibles.

– Mainmise directe ou indirecte des chefs de file du courant néo-conservateur américain sur les principaux centres de décision que cela soit à l’ONU (John Bolton) ou à la Banque Mondiale (Paul Wolfowitz) et les autres organismes annexes.

Les Etats-Unis ont payé au prix fort, tant sur le plan politique qu’économique, le prix de cette politique, qui a mis un terme, au titre de dommage collatéral, à la carrière politique du premier ministre britannique Tony Blair, leur partenaire dans l’équipée irakienne. Cette politique a généré un anti-américanisme virulent dans le Monde musulman.

Elle a, par contrecoup, consolidé les groupements djihadistes, plutôt que de réduire leur rôle et leur influence. Du fait des erreurs américaines, elle a renforcé dans le même temps le rôle de l’Iran en Irak, par effet d’aubaine, et, accéléré le retour sur la scène internationale de la Fédération de Russie et de la Chine.

V- Le retrait américain du nucléaire iranien: une dette électorale à l’encontre de trois milliardaires américains pro-israéliens: Sheldon Adelson, Bernard Marcus et Paul Singer.

Il importe de savoir également que le retrait américain de l’accord international sur le nucléaire iranien ne résulte pas d’une décision stratégique de Donald Trump, mais répond largement à son souci d’honorer d’une créance électorale, de s’acquitter d’une dette en quelque sorte, à l’égard de trois milliardaires américains hyper pro-israéliens: le casinotier Sheldon Adelson, Bernard Marcus, (immobilier) et Paul Singer, fondateur du fonds «Elliot Management Corporation», réputé pour sa rapacité au point d’être qualifié de «fonds vautour». Sheldon Adelson, un proche du premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et ses deux autres collègues ont largement financé la campagne présidentielle de Doland Trump.

A propos de Paul Singer et des fonds vautours en Afrique, ce lien

Toutes les tentatives de Donald Trump de faire passer en douceur cette transaction se sont révélées vaines, ne recueillant ni l’adhésion de l’Establishment, ni un soutien populaire.

Eli Clifton (The Nation Institute), contributeur du site «The investigative Fund», dans une étude intitulée «Follow The Money» explique la décision de Donald Trump sur l’Iran par cette expression hautement significative. «Suivez la trace de l’argent», autrement dit du financement électoral de magnat de l’immobilier.

Eli Clifton soutient que Donald Trump se heurtait à une vive résistance des personnalités importantes de son proche entourage (le ministre de la Défense, James Mattis, le président de la commission des Affaires étrangères de la chambre des représentants, Ed Ross- Républicain de Californie, de même que les trois principaux alliés européens de l’Amérique (Allemagne, France, Royaume Uni), ainsi que plus des 2/3 des Américains qui ne s’imaginaient pas que le président allait se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien, selon un sondage CNN effectué mardi 8 Mai 2018, le jour même de l’annonce du retrait américain (2).

Sheldon Adelson et Bernard Marcus sont deux membres de la coalition de Likoud du Parti Républicain, autrement dit des adhérents au parti d’extrême droite israélienne au sein d’un parti américain.

Leur pari sur Donald Trump leur a généré de substantielles retombées: Alliance totale des Etats-Unis avec Israël, transfert de l’ambassade des Etats Unis vers Jérusalem, prélude à l’officialisation de la mort du projet de création de deux Etats: Israël- Palestine.

Dans ce contexte, il est important de rappeler la position du tandem Adelson Marcus sur l’Iran: Le casinotier préconisait un bombardement nucléaire préventif assorti d’une menace de changement de régime à Téhéran, en prélude à des négociations portant sur la renonciation définitive de l’Iran à son programme nucléaire.

Bernard Marcus a, pour sa part, résumé sa position, dans une interview à Fox Business en 2015 par cette formule lapidaire: «l’Iran c’est le diable».

L‘Etat profond américain, le département de la Défense, l’establishment militaire, les groupes de pression non sionistes se laisseront-ils entraîner dans une politique qu’ils n’approuvent pas, alors que les chercheurs américains pointent régulièrement du doigt l’instabilité caractérielle d’un président englué dans des scandales sexuels pour poser la question de son aptitude à gouverner et partant de son maintien au pouvoir.

VI – Israël

L’establishment militaire israélien constitue le principal centre de décisions pour tout ce qui a trait aux questions de sécurité et de la guerre dans ce pays.

A son accession au pouvoir, en 1974, au lendemain de la guerre d’octobre 1973 marquée par la destruction de la ligne Bar Lev, Ytzhak Rabin, avait clairement défini la position de l’establishment sur ce sujet: «Il y a des questions qui ne sauraient être traitées par la Knesset ou par les partis politiques, mais par des personnes qualifiées, dotées d’une expertise en la matière», avait-il dit péremptoire.

Il paraît difficile, de prime abord, que l’establishment militaire israélien se range derrière un premier ministre corrompu et corrupteur qui n’appartient pas de surcroît à leur caste, pour se lancer dans une aventure incertaine aux résultats non garantis.

L’idée d’une guerre de grande envergure et de longue durée ne suscite guère d’enthousiasme en son sein, qui n’écarte toutefois pas l’hypothèse d’une guerre par procuration en Syrie.

L’avenir de la Syrie ne figure pas parmi les préoccupations des trois pays de l’Axe de la guerre (Etats Unis, Israël Arabie saoudite). Washington joue la carte de la présence militaire américaine en Syrie à l’’EST de l’Euphrate pour obtenir des gages. La position saoudienne est impulsive et réactive. Israël, lui, est hostile à l’idée que la Syrie retrouve sa position de «pays du champ de bataille», quelque soit d’ailleurs le nom du gouverneur qui dirigera le pays.

VII- Le dialogue surréaliste entre un officier saoudien et un chef djihadiste: Que le nombre des martyrs s‘élève à 800.000.

A un responsable djihadiste de Jaych Al Islam qui lui soumettait un projet d’accord mis au point par les Russes pour favoriser le dégagement des combattants islamistes de Douma, dans la périphérie de Damas, où ils étaient assiégés, l’officier de sécurité saoudien intima l’ordre de «combattre à tout prix… autant se faire que peut».

Réponse du djihadiste: «Les pertes seront considérables».

Réplique glaçante d’horreur de l’officier saoudien: «Celui qui a offert 500.000 martyrs peut se permettre d’offrir 800.000 martyrs».

Sauf que la générosité du saoudien se fait du sang des autres. De la vie des autres. Une telle rigidité saoudienne est d’autant plus surprenante que les martyrs potentiellement sacrifiés en abondance n’étaient pas Saoudiens, mais des combattants syriens et des autres nationalités arabes ou des ressortissants des pays musulmans. Pensait-il compenser ainsi sa raideur par des dédommagements financiers aux familles des victimes? Par des exhortations compensatoires de la chaîne saoudienne Al Arabiya exaltant leur sacrifice? Cela aurait-il suffit ?

La dynastie wahhabite a-t-elle jamais évalué le coût humain et matériel de son engagement direct dans la guerre de Syrie?

Epilogue

1-L’Iran, à n’en pas douter, conditionnera son retrait de Syrie à une réintégration des Etats Unis à l’accord international sur le nucléaire iranien et à la levée de l’embargo qui frappe le pays depuis près de 40 ans. Dès lors que l’alliance tripartite posera comme pré-condition à la cessation des hostilités en Syrie le retrait iranien, Téhéran cherchera à intégrer ce point dans une transaction globale impliquant au préalable la satisfaction de ces propres conditions. Nul en effet à Téhéran, aucune faction, ne saurait souscrire à un retrait militaire de Syrie, où les troupes iraniennes ont combattu victorieusement pendant 7 ans, sans de très fortes compensations et de solides garanties.

2-Il paraît aléatoire de miser sur une vaste offensive militaire israélienne de longue durée.

3- Le maintien des troupes américaines à l’Est de l’Euphrate, après la défaite de Daech, dans le cadre d’une alliance avec les Unités de Protection du Peuple Kurde, placera ipso facto les militaires américains en position de confrontation directe non seulement avec l‘armée gouvernementale syrienne et ses alliés, mais aussi avec les tribus arabes et les formations syriennes pro turques, voire même l’armée turque, pourtant partie intégrante du dispositif de l’Otan.

La décision de 70 tribus arabes de la riche plaine centrale de la Syrie de déclarer une guerre de guerilla contre la présence des «envahisseurs américains, français et turcs», le 1 er juin 2018, pourrait refroidir quelque peu les ardeurs belliqueuses des occidentaux, faisant resurgir le cauchemar de Beyrouth, avec le double attentat contre les ambassades américianes et françaises à Beyrouth, l’assassinat de l’ambassadeur de France Louis Delamare, et le double attentat contre les PC français et américains, en 1983 et 1984, faisant plus de 300 morts.

4- La connivence dont la Turquie a bénéficié de la part des puissances internationales et régionales dans le cadre de l’opération «Rameau de l’Olivier» a aiguisé les appétits du président Erdogan qui caresse désormais le projet de lancer une grande offensive dans la zone frontalière en vue de mettre un terme au contrôle militaire exercé sur près de 400 km de la frontière commune par les partisans d’Abdallah Ocalan, le chef du PKK de Turquie, emprisonné depuis une dizaine d’années. Avec pour objectif sous-jacent établir une zone turkmène dans ce secteur, en vue de faire pièece aux Kurdes de Syrie.

(NDT Rameau de l’Olivier est le nom de code de l’intervention turque dans le secteur Kurde d’Afrine, le 21 Janvier 2018, en vue d’établir un cordon de sécurité de 30 km dans la zone frontalière syro turque).

5- Il n’existe aucune possibilité d’une intervention quadripartite arabe (Egypte, Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis) en Syrie, du fait de l’engagement des pétromonarchies dans la guerre du Yémen, de l’instabilité qui règne à Bahreïn, d’une transition délicate en Arabie saoudite, des difficultés internes de l’Egypte qui l’ont empêché déjà de s‘engager au Yémen.

6- La poursuite de la guerre en Syrie fait peser des risques d’une déstabilisation des zones limitrophes du pays (Turquie, Irak mais aussi Jordnaie, Liban et Israël).

Ultime question

Le prince héritier saoudien Mohamad Ben Salman se posera-t-il un jour la question, et la posera-t-il aussi à ses compatriotes- de savoir si l’alliance tripartite (Etats Unis, Arabie Saoudite, Israël) sert elle effectivement la sécurité nationale arabe.

L’alliance tripartite constitue-t-elle réellement un facteur de stabilité et de prospérité? Ou place-t-elle les pétromonarchies, particulièrement l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis, au seuil de nouvelles guerres impitoyables?

Une guerre qui ne dégagera aucune perspective de progrès et de stabilité ni pour les gouvernants ni pour les gouvernés.

Cette dernière question mérite à elle seule une étude circonstanciée à laquelle l‘auteur de ce rapport s’est attelé déjà.

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1- Ci joint la liste non exhaustive communiquée par Selon PADDA, l’association de protection des défenseurs des droits de l’homme dans le Monde arabe des 25 activistes détenus dans les prisons saoudiennes:

1- Walid Aboul Khayr

2- Abdel Aziz Al Chbili

3- Mohamad Al Qahtani

4-Abdallah Al Hamed

5- Abdel rahman Al hamed

6- Fadel Al Mounassef

7- Sleimane Al Rachoudy

8- Abdel Karim Al Khodr

9- Fawaz Al Harbi

10- Raef Badaoui

11- Saleh al Achouane

11- Zouheir Katibi

12- Ala’ Barnaji

13- Nazir Al Majed

14- Issa Al Nikayhi

15- Issa Kouchka

16- Mohamad Al Oteibi

17- Abdallah al Ahaoui

18 – Mohamad Al Rabiha

19- Ibrahim Al Moudaymikh

20- Lajine Al Hazloul

21- Aziz al Youssef

22- Imane Al najajr

23- Noura Faquih

2- Eli Clitton: Follow The Money- Three Billionaires paved way to Trump’s Iran deal withdrawal. Mays 8 2018

  • https://lobelog.com/three-billionaires-paved-way-for-trumps-iran-deal-withdrawal/

Illustration
@banksy

Haytham Manna

Haytham Manna, Président du mouvement Qamh (Valeurs, Citoyenneté, Droits) en Syrie. Membre dirigeant de la Conférence Nationale Démocratique de Syrie. Co-président du Conseil Démocratique de Syrie, coalition de l'opposition démocratique et patriotique syrienne, est Président de «The Scandinavian Institute For Human Rights (SIHR-Institut Scandinave des Droits de L’homme). En exil en France depuis 35 ans, il s'oppose à tout recours à la force pour le règlement du conflit syrien. Son frère a été tué par les services de sécurité syriens et son cousin torturé au début du «printemps syrien», en 2011. Il est l’auteur de trois ouvrages «Islam et Hérésie, l’obsession blasphématoire», «Violences et tortures dans le Monde arabe», tous deux aux Éditions l’Harmattan, ainsi qu'un troisième ouvrage «Le Califat d Da'ech». Titulaire d’un diplôme sur la médecine psychosomatique de l’Université de Montpellier, il a exercé au sein de l’équipe médicale du professeur Philippe Castaigne au Laboratoire du Sommeil (Département de neurophysiologie) du groupe hospitalier Pitié Salpêtrière à Paris. Haytham Manna siège au comité directeur de Justicia Universalis et de l’Institut égyptien des études des droits de l’homme, titulaire des plusieurs distinctions honorifiques dans le domaine des droits de l’homme: Medal of Human Rights-National Academy of Sciences-Washington (1996), Human Rights Watch (1992).

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