Cuba : Fidel Castro In Memoriam

Cuba : Fidel Castro In Memoriam 2048 1399 René Naba

Il y a 17 ans, Fidel Castro renonçait  à la présidence de Cuba. Né le 13 août 1926 à Birán (dans la province de Holguín), il est mort le 25 novembre 2016 à La Havane.

Le dirigeant cubain avait quitté le pouvoir le 19 février 2008, après un règne de près de 50 ans. À 81 ans, le dirigeant cubain avait fait valoir qu’il ne se sentait plus  en forme pour diriger le pays. Son frère Raul Castro, 76 ans, lui a succédé .

Retour sur ce personnage de légende. Papier diffusé à l’occasion du 9ème anniversaire de son décès.

Fidel Castro a annoncé mardi 19 février 2008 son retrait de la direction de la Révolution cubaine au terme d’un demi-siècle d’un militantisme actif, confinant par moment à l’épopée de par les bouleversements stratégiques que son leadership a induit pendant un demi-siècle en Amérique latine et au-delà en Afrique.

Secondé par de brillants lieutenants, des figures de légende, Ernesto Che Guevara de la Serna, mythique icône de la Révolution mondiale, tué en Bolivie en 1967, ainsi que Camilo Gorriarán Cienfuegos, le voltigeur de pointe de l’armée révolutionnaire, le commandant de l’avant, à la tête de la Colonne n°2 «Antonio Maceo» qui opérera la percée décisive vers La Havane, dont il s’emparera le 2 janvier 1959, à 27 ans, Fidel Castro aura donné un souffle latino-africain à sa dynamique révolutionnaire.

Atteint d’un cancer, selon la presse nord-américaine, le Lider Maximo avait le même âge que la Reine d’Angleterre mais au parcours sensiblement différent. Il apparaît ainsi, rétrospectivement, comme l’un des plus célèbres rescapés politiques de l’histoire contemporaine.

Il a décidé de céder le pouvoir à la veille de la célébration en 2009 du cinquantenaire de la révolution cubaine.

Par un spectaculaire rétablissement, le doyen absolu des contestataires de l’ordre américain est désormais assuré d’avoir marqué l’histoire de son pays par une capacité de survie politique sans pareille, malgré toutes les opérations de déstabilisation de son puissant voisin.

L’arrivée au pouvoir de la génération de la relève politique latino américaine -Hugo Chavez au Venezuela, Evo Morales en Bolivie, Lulla au Brésil et Michelle Bachelet au Chili-, apparaît ainsi comme l’ultime camouflet infligé à l’hégémonie américaine par l’ancien barbudos de la Sierra Maestra, en dépit des grandes erreurs et des excès de son régime.

La revanche de tous les suppliciés de la répression américaine de Che Guevara à Salvadore Allende à Camillo Torres.

Illustration

Fidel Castro, une colombe sur l’épaule, lors d’un discours fait à la jeunesse le 8 janvier 1989 à La Havane. afp.com/RAFAEL PEREZ

René Naba

Journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l'AFP, puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, responsable de l'information, membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme et de l'Association d'amitié euro-arabe. De 1969 à 1979, il est correspondant tournant au bureau régional de l’Agence France-Presse (AFP) à Beyrouth, où il a notamment couvert la guerre civile jordano-palestinienne, le « septembre noir » de 1970, la nationalisation des installations pétrolières d’Irak et de Libye (1972), une dizaine de coups d’État et de détournements d’avion, ainsi que la guerre du Liban (1975-1990), la 3e guerre israélo-arabe d'octobre 1973, les premières négociations de paix égypto-israéliennes de Mena House Le Caire (1979). De 1979 à 1989, il est responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l'AFP[réf. nécessaire], puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, chargé de l'information, de 1989 à 1995. Auteur de "L'Arabie saoudite, un royaume des ténèbres" (Golias), "Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l'imaginaire français" (Harmattan), "Hariri, de père en fils, hommes d'affaires, premiers ministres (Harmattan), "Les révolutions arabes et la malédiction de Camp David" (Bachari), "Média et Démocratie, la captation de l'imaginaire un enjeu du XXIme siècle (Golias). Depuis 2013, il est membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme (SIHR), dont le siège est à Genève. Il en est en outre vice-président de l'International Center Against Terrorism (ICALT), Genève; Président de l'association caritative LINA, opérant dans les quartiers Nord de Marseille, et Président d'honneur de 'Car tu y es libre", (Quartier libre), œuvrant pour la promotion sociale et politique des zones péri-urbaines du département des Bouches du Rhône, dans le sud de la France. Depuis 2014, il est consultant à l'Institut international pour la Paix, la Justice et les Droits de l'Homme (IIPJDH) dont le siège est à Genève. Depuis le 1er septembre 2014, il est chargé de la coordination éditoriale du site https://www.madaniya.info et animateur d'une chronique hebdomadaire sur Radio Galère (Marseille), jeudi de 16H-18H.

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