Dernière mise à jour le 3 mars 2015
Rencontre Haytham Manna – Staffan Di Mistura à Genève et lancement du courant politique syrien « Qamh »
Genève – L’envoyé spécial de l’ONU en Syrie, M. Staffan Di Mistura a procédé à un échange de vues avec Haytham Manna sur les préparatifs en cours en vue de la tenue d’un congrès de l’opposition démocratique syrienne à la mi avril.
M. Manna a présidé la délégation du côté syrien en sa qualité du président du comité du suivi chargé de préparer la tenue d’un congrès de l’opposition démocratique syrienne, à la mi avril dans la capitale égyptienne. Deux autres personnalités syriennes, Dr Liqua’a Abou Oujjieb et Hasmig Ajian ont pris part à la réunion qui s’est tenue lundi 2 mai dans l’après midi à Genève.
Un collectif des forces politiques et de personnalités patriotiques syriennes » s’était réuni au Caire du 22 au 24 janvier à l’invitation du « Conseil Égyptien des Affaires Étrangères » en vue de dégager une feuille de route reflétant le plus largement possible les vues de l’opposition en vue d’unifier les efforts visant à réactiver la solution politique, conformément au « Communiqué de Genève » et les résolutions des Nations unies y afférentes.
Le communiqué précisait en outre la tâche impartie aux participants de la réunion de janvier. À savoir : La préparation à un congrès national syrien se tenant au Caire, au printemps prochain, ainsi que la constitution d’une commission chargée du suivi des contacts avec les composantes de l’opposition syrienne, préalablement à la tenue de la conférence, faire le point des résultats de la rencontre du Caire en liaison avec des parties arabes régionales et internationales en vue de parvenir à un règlement politique souhaité conformément au « Communiqué de Genève ».
L’émissaire de l’ONU a fait part de sa satisfaction des efforts déployés en vue de la tenue du congrès d’avril. Il a exposé concernant Alep considérant que le règlement du blocus de cette ville du nord de la Syrie, frontalière de la Turquie, pouvait servir de point de départ à un règlement d’ensemble dans toutes les provinces syriennes.
M. Manna a, de son côté, fait part de la disposition du groupe du Caire d’organiser dans un très proche avenir une rencontre à cet effet entre l’équipe de l’émissaire de l’ONU pour la Syrie et des personnalités ayant de l’influence sur le terrain dans tous les zones de conflit ou soumis à blocus. Le gel des combats à Alep étant un préalable
Les points de vue des deux parties étaient parfaitement concordantes sur les dangers des groupements djihadistes et leur rôle destructeur tant au niveau de l’homme que de l’infrastructure, que de la culture que de la civilisation.
Staffan de Mistura est un diplomate suédois naturalisé italien en 1999. En Italie, il a été ministre délégué aux Affaires étrangères du 27 mars au 28 avril 2013 après avoir été secrétaire d’État depuis le 29 novembre. Le 10 juillet 2014, il a été nommé envoyé spécial de l’ONU en Syrie, en remplacement de l’algérien Lakhdar Brahimi.
Lancement du courant Qamh (Blé) acronyme de Qyam (Valeurs), Mouwatana (concitoyenneté) et Houqouq (Droits) ; pour l’édification d’un pays libre qui assume la pleine protection de ses citoyens
En prévision de la tenue du congrès de l’opposition démocratique du Caire, à la mi avril, des opposants syriens ont annoncé la formation d’un nouveau courant politique « Qamh », qui signifie blé en arabe mais qui constitue, en fait, l’acronyme de valeurs professés par cette nouvelle formation politique : Qyam (Valeurs), Mouwatana (concitoyenneté) et Houqouq (Droits).
Ce mouvement civil pacifique s’engage ainsi dans l’arène, d’une manière unifiée, par fidélité à la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie pour l’édification d’un état démocratique et civil… en vue de :
- Mener le combat pour l’édification d’un pays libre qui assume la pleine protection de ses citoyens
- Défendre les valeurs humaines
- Approfondir une meilleure connaissance des cultures tant arabes que musulmanes qu’universelles.
- Ancrer la légalité internationale des droits de l’homme dans les cœurs et les esprits.
- Jeter un pont à tous les hommes libres d’Orient et de l’Occident en vue d’édifier une humanité plus juste, une société civile démocratique
- Créer un réseau de relations internationales dégagé de toute emprise, domination ou exploitation.
Le CNCD ?
Il va leur être bien difficile de réunir une opposition démocratique exilée distincte des CNS-5 étoiles-ASL otanasiés (ou passés EI, al Nusra « bon boulot », etc).
Manna disait à l’Humanité en 2012 : « En Syrie, les groupes armés et le pouvoir ont éradiqué la résistance civile ».
Dans le même interview : « L’acte militaire a pris le dessus sur un discours politique capable de regrouper et de créer une solution pacifique à court terme en Syrie. »
Quelle légtimité va-t-il maintenant construire, contre al Assad qui est de fait le rempart à la fois contre les terroristes dits islamistes, et contre les visées géopolitiques néfastes du bloc occidental ?
A mon sens, tout espoir de paix est positif a priori. Mais changer le gouvernement, cela devrait passer quand même par un choix proposé aux syriens de Syrie, plutôt que par un soutien des puissances extérieures, non ?