Dernière mise à jour le 13 mars 2023
Interview de René Naba à la Patrie News, propos recueillis par Mohamad Abdoun
Ce papier est publié à l’occasion du 61ème anniversaire des accords d’Evian (18 mars 1962).
Principaux titres
- L’Algérie, pays hôte du dernier sommet arabe, fait office de chef d’orchestre de la diplomatie arabe, une fonction dont il doit se servir comme tremplin à son accession au BRICS en vue de faire entendre la voix du Monde arabe au sein du nouveau groupement multipolaire.
- Le Hirak a dépéri en vertu des lois propres à la dynamique contestataire.
- Sur le plan international, l’Italie s’est substituée à l’Espagne en tant que partenaire énergétique de l’Europe de l’Algérie, sur fond de réduction de la voilure diplomatique française dans l’arrière cour de l’Algérie.
- Sur le plan interne algérien, la régression culturelle française est inexorable.
- Les commissions mixtes franco-algériennes sur l’histoire de la colonisation de l’Algérie, un contresens historique, contre productif.
- La vérité historique de la colonisation de l’Algérie est inscrite dans la chair des Algériens, dans leur mémoire, et dans les stigmates que porte de l’Algérie et nulle part ailleurs.
- Sans le Décret Crémieux, qui a conféré la nationalité française aux juifs algériens, Eric Zemmour n’aurait pas pollué le débat public français de son islamophobie, ni souillé l’image internationale de la France de son pétainisme revanchard.
- La corruption: une plaie béante qui gangrène l’Algérie que le président Abdelmadjid Tebboune s’emploie à éradiquer.
- BRICS: La Syzygie entre l’Algérie, d’une part, la Chine et la Russie, d’autre part, est parfaite. L’alignement des planètes (Soleil, terre, Lune), est particulièrement favorable.
Question La Patrie News: Quelles perspectives s’offrent à l’Algérie après le sommet arabe du 1er Novembre 2022?
Réponse René Naba:
Sachons raison garder. Le sommet arabe d’Alger a amorcé un lent mouvement de reconstitution d’un processus de concertation inter-arabe après deux décennies d’auto-destruction engagées par les pétromonarchies arabes, de connivence avec l’Otan et les islamistes en chair à canon, dans la séquence dite du «printemps arabe» pour le plus grand bénéfice d’Israël et les pays occidentaux. Une séquence, à tous égards, calamiteuse qui a abouti à la reptation collective monarchique envers l’État hébreu. Ne nous faisons donc pas trop d’illusions. Il faudra beaucoup plus qu’un sommet pour engager le Monde arabe dans la voie de sa résurrection tant ce groupement géopolitique se trouve dans un état pitoyable.
Toutefois, ce sommet a constitué un tour de force de la diplomatie algérienne et l’Algérie a repris sa vitesse de croisière au terme d’une période agitée par le règne crépusculaire d’Abdel Aziz Bouteflika et le Hirak. Depuis le 1er Novembre 2022, l’Algérie, pays hôte du dernier sommet arabe, fait office de chef d’orchestre de la diplomatie arabe, une fonction dont il doit se servir comme tremplin à son accession au BRICS en vue de faire entendre la voix du Monde arabe au sein du nouveau groupement multipolaire ayant vocation à faire pièce à l’hégémonie occidentale.
Question La Patrie News: Vous estimez que l’Algérie a repris sa vitesse de croisière?
OUI. Plusieurs éléments fondent mon jugement:
Au delà du succès diplomatique algérien, (sommet arabe d’Alger, neutralisation du statut d’observateur d’Israël au sein de l’Union Africaine), de l’embellie économique du fait de la crise énergétique mondiale consécutive à la guerre d’Ukraine, le Hirak a dépéri en vertu des lois propres à la dynamique contestataire en ce qu’un mouvement statique porte en lui les germes de son dépérissement du fait d’une posture exclusivement déclamatoire, en contradiction avec un mouvement qui se doit d’être mu par une dynamique de conquête de pouvoir.
https://www.madaniya.info/2022/03/18/le-grand-retour-de-lalgerie-sur-la-scene-internationale
A propos du Hirak
https://www.madaniya.info/2020/07/01/qui-sont-les-tenors-autoproclames-du-hirak-algerien/
Atout supplémentaire: L’Algérie envisage de doubler ses exportations de gaz en 2023. 100 milliards de mètres cubes de gaz contre 56 en 2022. Un objectif qui reflète l’euphorie régnant actuellement dans la filière du gaz algérien.
Sur le plan international, sur fond de réduction de la voilure diplomatique française dans l’arrière cour de l’Algérie, –le Sahel, sanction des jongleries françaises dans la zone, tant en Libye que via son alliance avec le Qatar au Nord Mali–l’Italie s’est substituée à l’Espagne en tant que partenaire énergétique de l’Algérie pour l’Europe occidentale.
Pour rappel, le refus de l’Algérie de coopérer avec la France au sein du G5 du Sahel a provoqué l’échec militaire français au Mali, parallèlement à la montée de la contestation anti française tant au Mali, qu’au Burkina Faso, en Centrafrique, voire même au Sénégal.
Question La Patrie News: Le 19 Mars coïncide avec le 61 ème anniversaire des accords d’Évian, quelles réflexions vous inspirent cette commémoration? Et accessoirement quel commentaire vous inspire le tapage médiatique fait en France à la suite de l’édition par l’Algérie d’un billet de 20.000 dinars libellé en langue anglaise?
Les accords franco-algériens d’Évian ont constitué un énorme malentendu historique. Pour les Algériens, ils marquaient en fait la répudiation de 132 ans de colonialisme.
Pour la France, survenant huit ans après la perte du Vietnam, Évian a été vécu comme un bradage, déclenchant, corrélativement, 61 ans de diatribes ininterrompues anti algériennes de la part d’une fraction de classe politique française, inconsolable à la perte de ce joyau de l’empire et davantage tentée par les séductions de la diplomatie marocaine de la Mamounia.
La vénalité et le racisme ont constitué un poison mortel pour la France. De même que l’ingratitude quand on songe que les «indigènes» algériens ont été d’importants contributeurs à l’effort de guerre français, à deux reprises en un même siècle à l’occasion des deux guerres mondiales, de même qu’à la reconstruction de la France.
La contribution de l’Algérie à la défense de la France et à sa reconstruction.
La présence d’une importante communauté algérienne en France, de l’ordre de 500.000 personnes, ne résulte pas tant exclusivement de l’hospitalité française, mais des besoins de la France en «chairs à canon» et en main d’œuvre pour se défendre et se reconstruire.
L’Algérie, à elle seule, a fourni durant la 1ère guerre mondiale (1914-1918) 173.000 combattants musulmans, soit 10 pour cent de la population algérienne de l’époque, dont 23.000 ont été tués, et 76.000 travailleurs ont participé à l’effort de guerre, en remplacement des soldats français partis au front.
Pour la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945): La première armée d’Afrique qui débarqua en Provence (sud de la France), le 15 août 1944, avait permis d’ouvrir un deuxième front en France après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. Cette armée de 400.000 hommes comptait 173 000 arabes et africains dans ses rangs. De juin 1940 à mai 1945, cinquante cinq (55 000) Algériens, Marocains, Tunisiens et combattants d’Afrique noire furent tués.
Durant la campagne d’Italie, marquée par la célèbre bataille de Monte Cassino, qui fit sauter le verrou vers Rome, et, à ce titre, célébrer comme la grande victoire française de la II me guerre mondiale, sur les 6.255 soldats français tués, 4.000, soit les deux étaient originaires du Maghreb et parmi les 23.5000 blessés, 15.600, soit le tiers étaient du Maghreb. Ahmad Ben Bella, un des futurs chef de file de la guerre d’indépendance algérienne et premier président de l’Algérie indépendante, figurait parmi les blessés de la bataille de Monte-Cassino.
La France paie le prix de sa politique erratique et d’une lecture sélective de son histoire: le Code de l’indigénat, contraire au principe républicain de l’égalité des citoyens, n’avait pas sa raison d’être dans les 3 départements français que constituait l’Algérie, et sans le Décret Crémieux, qui a conféré la nationalité française aux juifs algériens, Eric Zemmour, –ce juif arabe selon l’historien Benjamin Stora, qui se déclare néanmoins juif berbère par phobie de l’arabité–, n’aurait pas pollué le débat public français de son islamophobie, ni souillé l’image internationale de la France de son pétainisme revanchard.
Dans le même ordre d’idées, la constitution de commissions paritaires franco-algériennes pour la recherche de la vérité sur l’histoire de l’Algérie constitue un contresens historique contre-productif dans la mesure où elle porte exonération du bourreau de ses turpitudes.
A Oradour sur Glane, durant la 2ème Guerre Mondiale, il n’y a pas eu de commission mixte franco -allemande pour enquêter sur cette tragédie. Il ne saurait y avoir de commission mixte franco-algérienne pour enquêter sur Sétif et Guelma, pas plus que sur les enfumades des grottes aux premiers temps de la colonisation de l’Algérie, ni non plus sur les tortures et les viols durant la guerre d’indépendance.
((NDA: Samedi 10 juin 1944: la vie du paisible bourg limousin d’Oradour-sur-Glane est anéantie en quelques heures par une action brutale, méthodique et délibérée d’une partie de la division Waffen SS Das Reich, en représailles à des actions de la Résistance française).
La commission paritaire reviendrait à mettre sur un pied d’égalité le colonisateur et le colonisé, le bourreau et sa victime.
La vérité historique de la colonisation de l’Algérie est inscrite dans la chair des Algériens, dans leur mémoire et dans les stigmates que porte l’Algérie et nulle part ailleurs.
Pour aller plus loin sur ce thème, cf ce lien:
https://www.madaniya.info/2022/11/01/france-algerie-la-signification-du-choix-de-la-date-du-1-er-novembre-comme-declencheur-de-la-revolution-algerienne/
Conséquence de cette furie anti algérienne: la régression culturelle française a été inexorable en Algérie.
L’apparition de l’anglais sur la monnaie algérienne à la date hautement symbolique du 1er Novembre 2022, jour anniversaire du déclenchement de la guerre d’indépendance, s’inscrit dans le cadre d’une politique volontariste d’Alger de faire plus de place à cette langue, y compris au détriment du français et à partir de l’année scolaire 2022-2023 l’anglais est enseigné dès la troisième année de la primaire, alors que jusque-là il l’était à partir du collège.
Le mouvement avait déjà été amorcé subrepticement à l’Aéroport international Houari Boumediene d’Alger: les déambulations dans les couloirs de cet aéroport révèlent que toutes les signalisations sont écrites en double langue Arabe et ANGLAIS. Nulle trace du français.
Le président Emmanuel Macron l’a admis à Djerba, lors du sommet de la Francophonie qui s’est tenu dans l’île tunisienne les 19 et 20 novembre 202 en évoquant la « réalité » du déclin de la langue française dans le monde. Avec 321 millions de locuteurs, le français est la cinquième langue la plus parlée dans le monde. Mais, encore souvent associée à la colonisation au Maghreb ou en Afrique subsaharienne, elle décline régulièrement.
« Il faut être lucide. Dans les pays du Maghreb, on parle moins français qu’il y a vingt ou trente ans. C’est une réalité. La francophonie a un peu reculé», a déclaré le président français. La place du français dans le monde a effectivement reculé, et laissé peu à peu place à l’anglais et surtout à d’autres influences, notamment russes, a-t-il ajouté. Face à un « retour des impérialismes » ou une « partition du monde », qu’il redoute, le chef de l’État français entend refaire du français une langue universelle de paix et de démocratique.
En fait le français ne régresse pas uniquement au Maghreb, mais également au Liban, le point d’ancrage traditionnel de la France au Moyen orient. Le dernier camouflet en date de la francophonie au Liban a été l’édification de la nouvelle Université Saint Georges des Grecs orthodoxes à Achrafieh, dans le quartier chrétien de Beyrouth, à l’enseignement exclusivement en anglais.
La place du français a beaucoup régressé notamment en raison des facilités d’embauche pour les locuteurs anglophones notamment dans les pétromonarchies et en Asie. A l’indépendance du Liban, 75 pour cent des libanais étaient francophones et 25 pour anglophones.
En 2022, la tendance est radicalement inversée. Un tel chiffre est plus éloquent que le plus long des discours.
https://algerie54.dz/2023/02/27/france-afrique-4/
Question La Patrie News: Dans votre précédente interview à notre publication vous aviez mentionné le deal discret conclu entre la France et l’Algérie (pétrole contre rapatriement des capitaux algériens en France). Qu’en est-il?
La rente de situation parasitaire des pays occidentaux, résultante de la fuite des capitaux du tiers monde.
La corruption est une plaie béante qui gangrène l’Algérie que le président Abdelmadjid Tebboune s’emploie à éradiquer menant une action sur le plan interne, la chasse aux corrupteurs et leur condamnation par la justice, et, sur le plan international, la restitution des capitaux placés principalement dans les pays occidentaux.
La corruption en Algérie est un phénomène économique et social important dont les causes résidaient dans le système de gouvernance autoritaire du pays, et qui touche tous les secteurs économiques et tous niveaux de la société. En 2021, l’Algérie était à la 117 e place du classement de l’ONG Transparency International, loin derrière ses voisins maghrébins la Tunisie (70e) et le Maroc (87e).
Près de 40 dirigeants algériens ont été traduits en justice dans le cadre de la lutte contre la corruption, parmi lesquels deux anciens premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdel Malek Salam, alors que le propre frère de l’ancien président Abdel Aziz Bouteflika, Saïd Bouteflika, croupit en prison.
Parallèlement, mettant à profit les besoins énergétiques des pays occidentaux du fait de la guerre d’Ukraine, l’Algérie a entrepris des démarches auprès de ces pays en vue de récupérer les capitaux algériens placés à l’étranger en fraude, dans le cadre de sa lutte contre l’évasion des capitaux.
Les pays concernés sont notamment les suivants: France, Espagne, Suisse, Royaume Uni, Italie, Irlande, États Unis, Chine, Panama, Canada et Émirats Arabes Unis. 210 requêtes ont été adressées en ce sens en 2020 et 2021 aux pays concernés, dont 43 ont connu un dénouement en faveur de l’État algérien. L’Algérie a pu ainsi récupérer de la France 44 biens fonciers dont certaines résidences fastueuses. Selon les estimations les plus généralement admises, la fuite des capitaux algériens vers les pays occidentaux s’élèverait à huit milliards de dollars.
L’Algérie paraît ainsi soucieuse d’assainir sa vie politique et de priver les pays occidentaux d’une rente de situation parasitaire, résultante de la fuite des capitaux du tiers monde. Se référant aux estimations de la CNUCED, Me Fabrice Marchisio, avocat spécialisé dans le recouvrement d’actifs frauduleux, précise que 400 milliards de dollars ont fui l’Afrique entre 1970 et 2005 vers d’autres continents et se fondant sur les estimations de la banque Mondiale, il indique que le montant des détournements des dictateurs arabes déchus lors du «printemps arabe», Hosni Moubarak (Égypte), Zine El Abidine Ben Ali (Tunisie) et Mouammar Kadhafi (Libye) serait d’une ampleur oscillant entre 100 milliards et 200 milliards, une variation qui intègre dans ses estimations des actifs dissimulés.
(Me Fabrice Marchisio est membre du cabinet Asset Tracing and Recovering/Cabinet Cotti, Vivant, Marchisio and Lazurel. Interview au journal Le Figaro 12 septembre 2011.)
De son côté, l’ancien ambassadeur libyen en Arabie saoudite, Mohamad Saad Al Kachatte a assuré que «la chute de Tripoli et la liquidation du Colonel Kadhafi ont marqué le début du pillage de la Libye». Soixante-dix tonnes d’or (70 tonnes) entreposés dans les diverses caches de la Banque centrale libyenne ont été pillées, alors que les capitales occidentales mettaient la main sur les avoirs libyens à l’étranger estimées à 170 milliards de dollars» et que le gigantesque arsenal de la capitale lui aussi sera à son tour pillé par les islamistes libyens pour servir à équiper les groupements terroristes en Syrie et au Sahel’, a ajouté le diplomate libyen.
C’est dire l’ampleur du problème et l’urgente nécessité d’y remédier et d’assainir la situation afin de déblayer la voie à la candidature de l’Algérie au BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) pour devenir le pivot de ce groupement contestataire à l’hégémonie occidentale sur le flanc sud de l’Otan.
Sur ce lien la déclaration du diplomate libyen sur le pillage de la Libye
https://www.madaniya.info/2022/10/10/libye-le-portable-lerreur-fatale-du-colonel-kadhafi/
La problématique de la candidature de l’Algérie au BRICS
L’Algérie a présenté sa candidature au BRICS, en novembre 2022, et sa demande devrait y être examinée lors du prochain sommet du BRICS en 2023 en Afrique du Sud. La candidature algérienne ne devrait pas poser des problèmes en ce que ce pays entretient les meilleures relations avec les deux pays pivots de cette alliance contestataire à l’hégémonie occidentale.
La Chine est en effet le premier exportateur en Algérie, supplantant la France et son premier partenaire commercial et l’Algérie constitue la vitrine de l’armement russe en Méditerranée occidentale sur le flanc sud de l’OTAN
Des trois pays du Maghreb central (Algérie, Maroc, Tunisie), l’Algérie occupe et de loin la position de partenaire privilégié de la Chine, tant pour des raisons historiques que pour des affinités politiques. Un partenariat scellé du temps des guerres de libération post coloniales, quand la Chine s’appliquait à briser le blocus occidental dont elle était l’objet et l’Algérie menait sa guerre d’indépendance contre le pouvoir colonial français. Le Maroc, d’une manière affirmée, la Tunisie, d’une manière plus ductile se rangeant dans le camp pro atlantiste.
Pays le plus riche, le plus développé économiquement, doté de l’armée la plus puissante à égalité avec l’Afrique du sud, son partenaire et frère d’armes dans le combat pour la libération de l’Afrique, le plus grand par sa superficie, de surcroît frontalier de sept pays (Maroc, Tunisie, Libye, Mali, Mauritanie, Niger et RASD), l’Algérie occupe une position centrale au Sahara et ambitionne d’être au centre du jeu d’autant plus impérieusement qu’elle est chez elle au Sahara et dispose d’une frontière commune de 1.800 km avec le Mali soit infiniment plus que la totalité du métrage de la France avec ses pays limitrophes (Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Suisse).
De surcroît, l‘Algérie est avec la Russie l’un des deux principaux ravitailleurs en gaz de l’Europe occidentale, laquelle veut réduire sa dépendance de ces deux pays situés hors de la sphère atlantiste.
Sur la relation Russie – Algérie
https://www.madaniya.info/2022/12/15/les-remontrances-du-president-algerien-houari-boumediene-a-ladresse-des-dirigeants-sovietiques/
https://www.afrique-asie.fr/algerie-russie-visite-detat-de-tebboune-a-moscou/
Sur la relation Chine – Algérie
https://www.renenaba.com/le-franchissement-du-rubicon-sur-lifriqiya/
La Syzygie entre l’Algérie, d’une part, la Chine et la Russie, d’autre part, est parfaite. L’alignement des planètes (Soleil, terre, Lune) est particulièrement favorable.
La visite du président chinois Xi Jinping en Arabie saoudite, en décembre 2022, de même que les manœuvres conjointes russo algériennes sur le territoire algérien au lieu hautement symbolique de Hammaguir ont été vécues comme une humiliation pour l’Occident, en pleine guerre d’Ukraine, en ce que ce chassé croisé a constitué une préfiguration des futures lignes de forces de la diplomatie internationale.
Dans le prolongement de l’important défilé militaire algérien organisé en juin 2022, à l’occasion du 60ème anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie, un exercice militaire conjoint a été programmé entre la Russie et l’Algérie. Pour la première fois, l’exercice Vostok 2 s’est déroulé sur le sol algérien à Hammaguir, dans la wilaya de Béchar (Sud-Ouest). Cet exercice militaire tactique a rassemblé 50.000 parachutistes russes et algériens. Première manœuvre conjointe sur le territoire algérien, le “Bouclier du désert” faisait suite à l’exercice d’octobre 2021, qui s’était déroulé en Ossétie du Nord, dans la Fédération de Russie. Hammaguir est un lieu hautement symbolique. À quelques encablures de la frontière marocaine, le site est resté sous contrôle français jusqu’en 1967, plusieurs années après l’indépendance de l’Algérie.
Terme ultime de la reconfiguration planétaire en cours, ce processus intervient alors que la France se débat dans les remugles de son histoire, à l’arrière plan d’un débat nauséabond sur le voile, la burqa, le «séparatisme», «le grand remplacement», «l’équipe de France black black black risée de l’Europe» qui propulse néanmoins à l’Académie Française l’auteur de cette saillie raciste, Alain Finkielkraut, des «territoires perdus de la République» du seul pays se réclamant de la laïcité mais néanmoins un des principaux soutiens des groupements terroristes islamistes dans les guerres contre la Libye et la Syrie. Un débat cyclique. Un débat inépuisable mais si épuisant pour un pays animé d’une vision invraisemblablement égocentrique, la France, en ce qu’il révèle et sa fragilité et la friabilité de sa société.
Pour aller plus loin sur ce thème, cf ce lien
https://www.renenaba.com/france-identite-nationale/
A coup sûr, à l’admission de l’Algérie au BRICS, couleront dans les chaumières françaises de larmes amères sur cette nouvelle perte de l’ancien joyau de l’Empire français, l’ancien soutier de la Métropole.
Bonjour Monsieur René Naba
Merci René pour tous vos article, ça fait un bail que je vous lis, depuis votre site rene.naba.com et maintenant sur madaniya info depuis sa création.
A propos de l’Algérie, mon pays, en ce moment c’est beaucoup de visites yankee et je dois dire que je n’aime pas trop ces allées venues américaines U.S
Il n’ y a rien de bon à attendre de cet hégémon qui veut continuer à dominer le monde et imposer aux autres sa loi de cow-boy.
J’espère que l,Algérie fera partie des BRICS et se détournera de ceux qui veulent continuer à diriger ce monde sans partage
Salam !