Équilibrer la promotion des droits de l’homme et la lutte contre le terrorisme

Équilibrer la promotion des droits de l’homme et la lutte contre le terrorisme 2560 2009 René Naba

Texte de l’intervention de René Naba au colloque organisé à Genève le 24 septembre 2024, par International Center Against Terrorism (ICALT), dont l’auteur en est le vice-président, et Inter-Cultural and Inter Religious Forum (FICIR).

« La liberté d’information est un leurre, si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce n’est pas les faits eux-mêmes qui font l’objet du débat. » Hannah Arendt.

« La propagande est à la démocratie, Ce que la violence est à la dictature ». Noam Chomsky


Pour Équilibrer la promotion des droits de l’Homme et la lutte contre le terrorisme, il importe de disposer d’une vision claire de ces deux phénomènes et non d’une vision biaisée en vue de criminaliser les uns et les ostraciser et exonérer les autres de leurs turpitudes, en vue de les magnifier.

Les paramètres de départ

Primo : Les États-Unis et l’Union européenne, c’est-à-dire le bloc atlantiste, contrôlent 90% de l’information de la planète et sur les 300 principales agences de presse, 144 ont leur siège aux États-Unis, 80 en Europe et 49 au Japon. Les pays pauvres, où vit 75% de l’humanité, possèdent 30% des médias du monde.

Deuxio : Israël représente le 3ème pays par ordre d’importance en termes de couverture médiatique, en unité de bruit médiatique (UBM), derrière les États-Unis (300 millions d’habitants) et la Chine (1,5 milliards d’habitants). Malgré les conditions de sa naissance controversée, Israël a réussi à occuper le devant de la scène médiatique, captant constamment l’attention de l’opinion occidentale, réussissant le tour de force de placer sur la défensive tous ses contradicteurs.

Les médias contestataires de l’ordre hégémonique occidental, Press Tv (Iran), Russia Today et la chaîne libanaise Al Mayadeen de Ghassane Ben Jeddo, un ancien d’Al Jazeera, sont de peu de poids face à ces mastodontes.

Une tendance accentuée par le fait que toutes les grands chaînes transfrontières arabes sont, toutes, adossées à des bases militaires atlantistes : la chaîne du Qatar, Al Jazeera à la base du Centcom à Doha, la saoudienne Al Arabia de Doubaï, à la base aéronavale française d’Abou Dhabi.

Il en ressort de ce constat que l’Occident détient le monopole du récit médiatique. A ce titre, il dispose de la capacité de façonner l’opinion mondiale dans un sens conforme à ses intérêts et ses objectifs. Sauf à s’incliner devant le diktat occidental, aucun opposant, si prestigieux soit-il, ne saurait être audible encore moins crédible.

Le langage comme marqueur d’identité culturelle : Le contrôle du contenant et du contenu

Le bloc occidental maîtrise non seulement le contenant (les vecteurs) mais également le contenu (le langage) de sorte que la liberté d’information, un des fondements de la démocratie, existe, mais uniquement pour ceux qui en maîtrisent les codes. La bataille de Gaza en apporte quotidiennement la preuve.

L’individu n’est pas un moulin à paroles. Les mots ont un sens et ne constituent pas une enfilade de paroles verbales. Les mots ne sont pas neutres, ni innocents. Les mots tuent parfois. Cela est encore plus vrai pour les États, particulièrement en période de guerre, comme en témoigne l’accusation d’antisémite, utilisée désormais comme arme de destruction massive pour neutraliser toute critique à l’égard d’Israël.

Guerre psychologique autant que guerre sémantique, la guerre médiatique vise à soumettre l’auditeur récepteur à la propre dialectique de l’émetteur, en l’occurrence la puissance émettrice en lui imposant son propre vocabulaire, et, au-delà, sa propre conception du monde.

Dans ce contexte, le langage est un marqueur d’identité culturelle de la même manière que les empreintes digitales, le code génétique, les mesures anthropométriques sont des marqueurs biologiques et physiques.

L’accent, l’usage des termes, le ton révèlent l’identité culturelle de l’être. Sous une apparence trompeuse, des termes généraux, lisses et impersonnels, le langage est codifié et pacifié. Il devient alors un redoutable instrument de sélection et de discrimination.

Le langage est connoté. La Langue substitue aux mots de l’émancipation et de la subversion, ceux de la conformité et de la soumission. L’on prône la flexibilité au lieu de la précarité, dans un pays qui a érigé la rente de situation en un privilège à vie, notamment au sein de la haute fonction publique. Les Énarques ont une rente de situation à vie, mais quiconque ose relever cette incongruité est accusé de faire le lit du « populisme ».

De l’Islam et du terrorisme

A la faveur des attentats terroristes qui ont secoué les pays occidentaux depuis le début du 2me millénaire, aux Etats Unis, le 11 septembre 2001, et en Europe, contre l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo et contre le Bataclan à Paris, à Bruxelles, à Londres et en Espagne, l’islamophobie est devenue un fait prégnant du débat public européen, particulièrement en France qui abrite la plus importante communauté musulmane d’Europe. Sur le bilan du terrorisme, cf ce lien :

Troquant leur judéophobie séculaire contre une islamophobie à forts dividendes électoraux, l’alliance entre l’extrême droite européenne et Israël est ainsi apparue comme une imposture morale de l’alliance des descendants des victimes du génocide hitlérien avec les héritiers spirituels de leurs anciens bourreaux.

L’Islamophilie, précurseur paradoxal de l’Islamophobie

Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître l’islamophilie a été précurseur de l’Islamophobie. https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2023/03/15/quand-l-occident-affichait-son-islamophilie_6165620_6038514.html

Il fut un temps pas si lointain, en effet, où le musulman barbu était activement courtisé dans la sphère occidentale. Le musulman était beau, paré de toutes les vertus et il était de bon chic prendre la pose avec un barbu, surtout s’il était coiffé d’un turban et armé d’une kalachnikov.

Les djihadistes de la décennie 1980 étaient ainsi gratifiés du glorieux titre de « combattants de la liberté » dans la mesure où leur guerre coïncidait furieusement avec les objectifs de l’OTAN. Ce fut le cas en Afghanistan dans la décennie 1980, dans la guerre anti- soviétique d’Afghanistan, puis en Bosnie, en Tchétchénie et même, dans la décennie 2010, en Libye et en Syrie où la France, seul pays au monde se réclamant de la laïcité, fera alliance avec la Turquie et le Qatar, parrains de la confrérie des Frères Musulmans, pour détruire ces deux pays arabes à structure républicaine, sans endettement extérieur.

L’Europe, base arrière aux « combattants de la liberté » de l’époque afghane

Sous l’aile protectrice américaine, l’Arabie saoudite a déployé la plus grande ONG caritative du monde à des fins prosélytes, à la conquête de nouvelles terres de mission, dans la décennie 1970-1980, particulièrement l’Europe, à la faveur du boom pétrolier et de la guerre d’Afghanistan.

Ce déploiement arachnéen s’est développé par un usage intensif de la politique du chéquier.

Pour une poignée de dollars, l’Europe en perdra son âme. Elle succombera aux charmes discrets des pétrodollars pour devenir la principale plate-forme de l’Empire médiatique saoudien, le principal refuge des dirigeants islamistes désignés depuis à la vindicte publique, réussissant même le tour de force d’abriter davantage de dirigeants islamistes que l’ensemble des pays arabes réunis. Soixante dirigeants islamistes résidaient en Europe occidentale depuis la guerre anti soviétique d’Afghanistan, dans la décennie 1980, en sus des deux chefs de file de la confrérie des Frères Musulmans, Saïd Ramadan (Égypte) en Suisse, et Issam Al Attar (Syrie) à Aix La Chapelle.

La contribution de l’Occident au progrès de l’Humanité

L’Occident, nul ne saurait le nier, a apporté une contribution majeure au progrès de l’humanité, mais il a, dans le même temps, sinistré la planète dans des proportions considérables.

Les découvertes dans le domaine de la médecine et de la science, des mathématiques, de l’astrophysique, de même que dans les télécommunications, les transports maritimes et aériens, l’exploration sous-marine et de l’Espace, notamment, se sont accompagnés, dans le même temps et dans les mêmes proportions de désastreuses mesures sinistrant la planète du fait d’initiatives hasardeuses avec la prédation économique de la planète avec les conquêtes coloniales, corrélativement à l’extermination de la civilisation Inca, en Amérique latine, des Amérindiens, en Amérique du Nord, à la traite négrière déportant près de 15 millions africains hors de leur environnement naturel ainsi que la vitrification nucléaire de Hiroshima et Nagasaki -Japon 2945), les expérimentations atomiques françaises de Reggane (Sahara-Algérie) et du Pacifique, du bellicisme  de leurs dirigeants –les deux Guerres mondiales du XX me siècle ont causé la mort de 120 millions de personnes–.

Dans cette perspective, force est d’admettre que les grandes figures tutélaires du XX me siècle auront été des personnalités du tiers monde basané :

  • Mahatma Gandhi, l’apôtre de la non-violence, vainqueur du colonialisme britannique.
  • Nelson Mandela, le vainqueur de l’apartheid sud-africain et promoteur de la nation « Arc en Ciel »
  • Aimé Césaire, le martiniquais, co-auteur du concept de négritude avec son collègue sénégalais Léopold Sédar Senghor, le thème libératoire de l’Afrique vers son indépendance.
  • Enfin, Frantz Fanon, le psychanalyste martiniquais qui a décrypté avec une précision clinique le complexe du colonisé et partant le traumatisme des « damnés de la terre ».

La tétanie des pays occidentaux face au fait juif

Le génocide juif n’est pas l’unique génocide du XXe siècle, ni le premier, redoutable honneur tristement revendiqué par les Arméniens de Turquie, ni le dernier (Cambodge et Rwanda 1995), ni l’unique génocide de l’histoire de l‘humanité, ni le plus important, un titre qui peut être légitimement revendiqué, de par sa durée, par les Amérindiens d’Amérique et par l’Afrique, au point de constituer, par leur ampleur, non un génocide, mais un véritable sociocide, un anéantissement de la société indigène.

Unique pays au monde, avec le Kosovo, à avoir été créé par une décision de l’ONU, Israël est aussi l’unique pays au monde à refuser de se soumettre au contrôle de la légalité internationale, un des trois pays au monde à avoir assassiné un dirigeant de premier plan de l’ONU, en mission de paix en Palestine, le comte Folk Bernadotte, un acte qui vaut à Israël d’être qualifié par le politologue américain Jeremy R. Hammond d’ « État voyou » .

Se féliciter de la propulsion au pouvoir de la frange la plus radicale de l’extrême droite israélienne et ostraciser les formations paramilitaires arabes ou islamistes, alors que tant le Likoud que le Hamas ne prévoient pas dans leur charte, le premier, la reconnaissance de la Palestine, le second, Israël, et que les «Fous de Yahvé» auront épinglé sur leur tableau de chasse l’ancien premier ministre, Itzhak Rabin, le négociateur des accords israélo-palestiniens d’Oslo, signe patent d’une volonté de paix, une cible qu’aucun intégriste palestinien, arabe ou musulman, n’aurait jamais rêvé d’atteindre.

La présence de surcroît d’un influent lobby juif américain aux États-Unis, la première puissance militaire du Monde, se superposant à la concordance de la plus grande métropole juive au Monde avec la plus grande métropole américaine, New York, le siège des grandes banques, des grands médias et de l’industrie du divertissement, expliquent le primat du fait juif dans le récit médiatique international, la criminalisation corrélative de toute pensée critique à l’égard d’Israël et la tétanisation de son auteur.

Le devoir de vérité ne constitue donc pas, selon une analyse chauvine, une pantalonnade assimilable « aux sanglots de l’homme blanc », mais un devoir de courage moral. Dans ce contexte, il convient d’admettre que si la question juive revêt une importance particulière en Europe, c’est principalement en raison du fait que les deux pays qui passaient pour les plus civilisés de l’époque -l’Allemagne et la France- ont massacré leurs propres concitoyens du fait de leur origine ethnico-religieuse.

Osons l’affirmation : Si les Juifs avaient été des Iroquois d’Amérique du Nord, des Aztèques, des Incas, des Guaranis d’Amérique latine, ou encore des Zoulous, des Bassas-Bamilékés, des Songhaïs ou des Soninkés d’Afrique, voire même des Arabes, particulièrement des Palestiniens, gageons que l’Occident n’aurait jamais sanctuarisé ce problème. L’orchestration d’une concurrence mémorielle sur des sujets de grandes souffrances ne relève pas de la victimologie. Elle révèle la pathologie de son auteur.

Les statistiques sélectives d‘Éric Zemmour, un islamophobe rabique

Dans ce contexte, un islamophobe rabique, Éric Zemmour, un pied noir revanchard nostalgique du vichysme, prend ainsi la liberté de se livrer à des statistiques ethniques sur la criminalité au sein de la population immigrée de France, omettant soigneusement la criminalité en col blanc, sensiblement égale à celle des Africains et des Arabes, dans le souci évident de stigmatiser l’émigration ultra marine, située hors de la sphère judéo chrétienne et gréco latine.

Pis, il omettra soigneusement, dans sa démonstration, les scandales planétaires dont ses coreligionnaires s’en sont rendus coupables à l’instar de Harvey Weinstein (Cinéma-Hollywood), Robert Madoff (Banque New York), Dominique Strauss Kahn (Sofitel-FMI France), Robert Maxwell (Média-Royaume Uni), enfin le pédo criminel et milliardaire américain Jeffrey Epstein.

Quiconque aurait l’outrecuidance de soulever cet aspect du problème, courrait le risque d’être accusé d’antisémite, tant il est vrai que l’accusation d’antisémitisme est l’arme de destruction absolue pour neutraliser toute critique à l’égard d’Israël et de ses sympathisants à travers le Monde. Sur ce sujet, cf ce lien :

Cette tétanie explique sans la justifier le consentement des « grandes démocraties occidentales » aux massacres à ciel ouvert qui se déroulent depuis près d’un an à Gaza.

Le silence occidental à Gaza est un silence coupable à résonance coloniale. Alors que la guerre s’étend au Liban, les sociétés occidentales restent trop passives face au massacre des Palestiniens pour contraindre leurs dirigeants à sanctionner Israël. Comme si elles refusaient de voir leurs propres crimes dans le miroir de la colonisation que leur tend Israël. (Carine Fouteau-Mediapart 6 octobre 2024) Sur ce sujet, cf ce lien :

Un impératif absolu : Une vision claire des Droits de l’Homme et de la lutte contre le terrorisme

Pour équilibrer la lutte contre le terrorisme et la promotion des Droits de l’Homme, il importe donc une vision claire de ces deux phénomènes.

Or, l’idée dominante dans le schéma occidental est que les Droits de l’Homme sont l’apanage de l’Occident, une affaire d’occidentaux, et le terrorisme, exclusivement le fait des pays du sud global.

Cela peut être vrai dans beaucoup de cas. L’inverse est tout aussi vrai. A titre d’exemple, l’invasion américaine de l’Irak, en 2003, s’est faite sans l’accord de l’ONU, impulsée par la stratégie du « choc et de l’effroi ». Autrement dit, l’effroi, la terreur infligée à la population irakienne, innocente pourtant des agissements de ses dirigeants. Il en a été de même de la vitrification de Hiroshima (400.000 morts) victimes innocentes de la soldatesque japonaise… Sans parler de l’expulsion de 2.000 habitants des îles Chagos, pour y aménager la base anglo-américaine de Diego Garcia, dans l’Océan indien, encore moins de la boucherie à ciel ouvert des Israéliens à Gaza. Dans ce contexte, déclarer le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, «persona non grata» constitue le comble de l’outrecuidance, de la déflagration mentale et de la déliquescence morale.

Au-delà du sentiment de culpabilité des Occidentaux du fait du génocide hitlérien et de la collaboration vichyste, le soutien inébranlable des États-Unis à l’État hébreu en tant que meilleur gardien des intérêts stratégiques occidentaux dans cette zone pétrolière, en même temps que le protecteur des pétromonarchies, les ravitailleurs du système énergétique mondial constituent les deux leviers est à l’impunité israélienne. 55% des vétos brandis par les Américains au Conseil de sécurité des Nations unies ont été en faveur d’Israël.

De surcroît, la plus grande démocratie occidentale, les États-Unis, et l’unique démocratie du Moyen-Orient, Israël, n’ont pas souscrit au Traité portant création de la Cour pénale internationale et bénéficient, de ce fait, d’un privilège de juridiction qui leur épargne toute comparution.

Ce fait suffit, dans leur esprit, à leur garantir une impunité, mais démontre par là même leur mépris du droit international quand bien même ces deux pays se revendiquent comme démocrates.

Mieux, Israël n’a jamais souscrit à la « Déclaration Universelle des Droits de l’homme », texte fondamental du Droit international et en adoptant la loi « Israël état nation du peuple juif » a cessé d’être de faction une démocratie pour devenir une ethnocratie

Pour favoriser une convergence entre la promotion des Droits de l’homme et la lutte contre le terrorisme, il ne saurait y avoir de privilège de juridiction, mais une soumission à la loi commune, aussi bien les grands états que les petits.

Un principe d’égalité qui devrait s’appliquer aux 193 membres de l’ONU, et non aux membres de l’OTAN et de l’OTASE, plus le Japon, qui constituent, jusque-là, dans le jargon diplomatique, la « communauté internationale ».

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René Naba

Journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l'AFP, puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, responsable de l'information, membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme et de l'Association d'amitié euro-arabe. Auteur de "L'Arabie saoudite, un royaume des ténèbres" (Golias), "Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l'imaginaire français" (Harmattan), "Hariri, de père en fils, hommes d'affaires, premiers ministres (Harmattan), "Les révolutions arabes et la malédiction de Camp David" (Bachari), "Média et Démocratie, la captation de l'imaginaire un enjeu du XXIme siècle (Golias). Depuis 2013, il est membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme (SIHR), dont le siège est à Genève et de l'Association d'amitié euro-arabe. Depuis 2014, il est consultant à l'Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l'Homme (IIPJDH) dont le siège est à Genève. Editorialiste Radio Galère 88.4 FM Marseille Emissions Harragas, tous les jeudis 16-16H30, émission briseuse de tabous. Depuis le 1er septembre 2014, il est Directeur du site Madaniya.

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