Tel Aviv, le nouveau lieu de pèlerinage de l’opposition off shore syrienne. 2/2

Tel Aviv, le nouveau lieu de pèlerinage de l’opposition off shore syrienne. 2/2 938 440 René Naba

«Pleure maintenant comme une femme un royaume que tu n’as su défendre, ni en tant qu’homme, ni en tant que Roi». Apostrophe de la sultane Aicha à son fils Bouabdil, lors de la chute de Grenade.

Devant cette débandade, d’autres membres de l’opposition off shore syrienne, redoutant vraisemblablement un sursaut de leur conscience, ont préféré pratiquer la fuite en avant.

Tel Aviv, l’ancienne Tall Al Rabih, la colline du printemps de Palestine, paraît devoir être ainsi la destination préférée des paumés de l’opposition off shore syrienne, spéculateurs affairistes en quête d’honorabilité, opposants en quête de visibilité, tirs au flanc en quête de notorieté.

Une cohorte de microcéphales nullement soucieuse des effets de cette curée sur l’image du Monde arabe, de la trace qu’elle laissera à la postérité, de la place qu’elle occupera dans l’histoire, du jugement des générations futures à son égard, ont fait acte d’abdication devant leur bourreau.

1- Bassam Tibi ou les ravages d’une dérive sectaire.

Le dernier en date des «Bourgeois de Calais» n’est autre qu’un universitaire, Bassam Tibi, enseignant à la «Georg-August University of Gottingen», en Allemagne, qui se livra, sans vergogne, poings et pieds liés, à l’ennemi de son pays d’origine, en parfait supplétif des équipées atlantistes contre le Monde arabe.

Hôte de la «Jewish New Syndicate», Bassam Tibi se rendit en Israël, en février 2018, cautionnant ainsi par sa présence l’annexion de Jérusalem en même temps que les thèses les plus extrêmes de l‘establishment de l’État Hébreu: «La Syrie est devenue une colonie iranienne. Les Alaouites du clan Assad ont tué les sunnites qui ne considèrenent pas Israël comme une menace (…)

«Depuis l’invasion américaine de l’Irak, en 2003, l’Iran s’est déployée de sorte que le Moyen orient fait l’objet d’une compétition entre sunnites et chiites. Dans cette confrontation, les chiites sont les plus forts car l’Arabie saoudite n’est pas en mesure de faire face à la menace iranienne», a t-il déclaré dans son intervention au centre Begin Sadate de l’Université de Bar Ilan.

Un morceau d’anthologie que cette intervention, une parfaite illustration de la cécité politique résultante d’une dérive sectaire. Ce professeur de Relations Internationales semble avoir oublié que la phagocytose de la Palestine a pré existé au danger chiite:

-Que l’Iran s’est déployée en Irak par effet d’aubaine résultant de l’échec de la stratégie américaine dans ce pays, laquelle en décapitant le pouvoir bassiste a sapé dans le même temps les assises du pouvoir sunnite en Irak;

-Que la prétendue mainmise iranienne sur la Syrie découle principalement de la guerre par procuration menée par l’OTAN et ses alliés, les pétromonarchies arabes, les incubateurs du terrorisme islamique, contre son pays natal, l’ultime pays du champ de bataille, avec le Liban, à n’avoir pas pactisé avec Israël.

-Que la Syrie en paie lourdement le prix de ce fait et demeure, en dépit des innombrables pressions mulitformes, la plateforme de ravitaillement stratégique du Hezbollah libanais, le vainqueur de la guerre asymétrique contre l’État Hébreu. Selon le bout de la lorgnette, la vue varie.

Réputé pour ses travaux sur l’intégration des Musulmans en Europe, ce syrien d’origine, allemand de fraiche date, aurait dû se pénétrer des écrits de son collègue israélien Zeev Sternhell, spécialiste du fascisme, selon lequel «En Israël pouse un racisme proche du nazisme à ses débuts», avant d’entreprendre son voyage à Canossa.

Ci joint la tribune de Zeev Sternhell au journal Le Monde

Au vu de sa prestation israélienne, cet universitaire, jadis honorable, apparaît comme un parfait exemple de «l’Islam des Lumières» régulièrement célébré par Bernard Henry Levy dans les colonnes de sa «Règle de J», pour peu que l’impétrant se plie aux règles et au jeu du fer de lance de la stratégie médiatique israélienne sur le théâtre européen.

Le récit de la prosternation de Bassam TIBI devant ses nouveaux maitres israéliens sur ce lien pour le lectorat arabophone

2 – Ghassane Abboud: De l’humanitaire en guise de couverture à l’espionnage pro israélien

Millionnaire mutlicartes, propriétaire d’un groupe de presse «Orient Media», d’une compagnie de voitures de transports publics en Belgique et d’une fondation philantropique dévouée aux œuvres humanitaires en Syrie, Ghassane Abboud, c’est là son premier titre de gloire, se targue d’avoir assuré la couverture par sa chaîne l’intégralité de la première conférence de l’opposition off shore syrienne tenue à Paris en juillet 2011.

Cette conférence qui devait donner le coup d’envoi à la guerre de destruction de la Syrie, a été marquée par la participation des Frères Musulmans syriens, sous le parrainage de personnalités parmi les plus pro israéliens de l’échiquier politique français, notamment Laurent Fabius, non l’homme du scandale du sang contaminé, ni non plus le petit télégraphiste des Israéliens dans le dossier du nucléaire iranien, mais le thuriféraire de Jabhat An Nosra, ainsi que Bernard Kouchner, le transfuge socialiste du Sarkozysme, «un tiers mondiste, deux tiers mondain», et l’inévitable Bernard Henry Lévy, le «détecteur des salopards» d’un monde dont il occupe une place de choix.

Ci joint d’ailleurs le compte rendu de cette réunion dans la revue du philosophe du botulisme «La Règle du Jeu»

Du «mur bienveillant» au «bon voisinnage»

Sous couvert de philantrophie, l’homme d’affaires syrien a instrumentalisé sa chaîne de télévision «Orient News», précédemment connue comme la télévision «Al Mashreq TV», pour tisser des liens avec les Israéliens. S’inspirant de la politique inaugurée par Israël à destination des Syriens sinistrés par la guerre, sous le mot d’Ordre de «Mur Bienveillant», l’astucieux et opportuniste multicartes a lancé un programme «Bon voisinnage» sur sa chaîne, destiné à informer son auditoire sur l’assistance humanitaire et médicale fournie par les Israéliens aux Syriens victimes de la guerre.

Une occasion pour lui de se doter d’un important repertoire téléphonique, doublé d’un banque de données humaines et d’un relevé topograhique pour le compte des ennemis de son pays. Autant d’élements utiles à Israël pour sa pénétration de la société syrienne et sa manipulation dans la guerre psychologique contre la Syrie.

La coopération souterraine avec Israël avait commencé en juin 2013. Des réunions de coordination se tenaient régulièrement entre le faux humanitaire et des représentants politiques et sécuritaires israéliens, destinées à affiner les demandes de ses employeurs bénévoles. La dernière en date a eu lieu le 19 juillet 2017 à Madrid.

Tout baignait pour le philantrope espion au point que sa chaîne s’était hissée à un rôle prescripteur au sein d’une opinion syrienne désemparée par le cours de la guerre….jusqu’au jours où les ONG internationales nourries de fortes suspcisions à son égard refusèrent toute coopération avec l’homme et ses activités. L’affaire aurait pu en rester là, mais sans compter sur la guerre entre Qatar et ses voisins pétromonarchiques.

Drappé d’une dignité outragée, le Qatar, via son journal «Al Arabi Al jadid» dévoilera cette supercherie à la face du Monde, non pas tant par attachement à la cause arabe, mais pour de basses considérations.

Ghassane Abboud avait fait fait fortune à Doubai, principauté des Emirats Arabes Unis, où sa chaîne de télévision «Orient.News» disposait de son siège social. Et ce fait là relevait d’un crime impardonnable au regard du Qatar, objet d’un blocus de trois autres monarchies (Arabie saoudite, Bahreïn et Emirats Arabes Uni). Une occasion pour le Qatar de dénoncer les turpitudes d’un affairiste ayant fait allégeance aux Emirats, au-delà, les multiples facettes hideuses de des Emirats dans leur ensemble.

Comme quoi la guerre inter-monarchique peut indirectement servir la cause de la vérité, même indirectement, dont Ghassane Abboud n’aura été que la victime collatérale

Le récit de cette mystification sur ce lien pour le lecteur arabophone

3 – Bourhane Ghalioune, la leçon de sagesse tardive du grand brûlé politique de la guerre de Syrie

Premier cas de fêlure mentale parmi les supplétifs français de l’opposition off shore syrienne, Bourhane Ghalioune, grand brûlé politique de la guerre de Syrie, dans un éditorial remarqué paru dans «Al Arab al Jadid» tancera les «Judas de Syrie» en ces termes: «Ceux qui s’imaginent pouvoir tirer profit de leur collaboration avec Israël se bercent d’illusions. Israël s’en servira sans contrepartie».
Parole d’expert en ce que Bourhane Ghalioune aura été chronologiquement le premier à déraper.

Recrue de choix de l’administration française, propulsé à la tête de l’opposition off shore syrienne par Alain Juppé sur recommandation de l’universitaire arabisant Bruno Levallois, sa première proclamation, signe de ses profondes convictions démocratiques, a porté sur la première mesure symbolique qu’il prendrait au début de son mandat présidentiel, à savoir la rupture des relations stratégiques avec le Hezbollah et de la relation spéciale de la Syrie avec l’Iran.

Imprudent, l’homme tout heureux de sa célébrité médiatique nouvelle, a pris cet engagement, en l’absence de toute certitude sur l’issue de la guerre, sans la moindre garantie de son accession au pouvoir, sans la moindre consultation populaire.

Sa déclaration au Wall Street Journal a plongé dans une profonde consternation ses parrains français en ce qu’elle a révélé prématurément les objectifs sous-jacents de la campagne de Syrie.

Au palmarès de la honte figurent en outre: Kamal Labwani, Issam Zeitoun, Sirwan Kajjo, Mohamad Izzat Khattab, un délinquant financier, Mounzer Safadi, agent de liaison syro-druze d’Israël auprès des groupements djihadistes de Syrie, ainsi que Farid Ghadri et Radwane Zyadeh, pour les États-Unis, ainsi que HANI MATTar, un employé de la FINUL (Force Intérimaire des Nations Unies au Liban, espion à la solde d’Israël.

Ah si tous ces cloportes pouvaient s’imaginer un instant le mépris qu’inspirent aux Israéliens leurs compatriotes originaires des pays arabes, les sépharades, juifs comme eux, mais arabes. Pour s’en convaincre il suffit de lire ce témoignage de première main, sur le lien ci joint:

4 – Les monarchies arabes comme précurseurs

De la dynastie wahhabite qui a bradé la Palestine en échange d’un trône, au Roi Hassan II du Maroc, qui a placé les dirigeants arabes sur écoute pour le compte des Israéliens, en contrepartie de la collaboration du Mossad à la capture du chef historique de l’opposition démocratique marocaine Mehdi Ben Barka, au Roi de Jordanie qui émargeait sur le budget de la CIA, à la cohorte des suplétifs arabes des équipées occidentales en terre arabe………cinq siècles après la chute de Grenade, l’écho de l’apostrophe de la sultane Aîcha à son fils vaincu Bouabdil résonne à nouveau dans la mémoire des peuples arabes en lutte.

Au sommet du Mont Palud, Boabdil, dernier roi musulman d’Espagne qui signa la reddition de Grenade, le 2 janvier 1492, se retourna une dernière fois pour contempler la ville qu’il perdit pour toujours et lâcha un soupir et une larme. C’est alors que la sultane Aïcha, sa mère, qui l’accompagnait dans son exil avec les grands qui composaient jadis sa cour, l’apostropha en ces termes: «Pleure maintenant comme une femme un royaume que tu n’as su défendre ni en tant qu’homme, ni en tant que Roi!».

L’expérience le prouve et l’histoire l’enseigne: Une alliance d’un faible à un fort tourne toujours à l’avantage du fort. Cela a été le cas de l’intrumentalisation de l’Islam sunnite par l’Otan contre l’Union soviétique, au plus fort de la guerre froide américano soviétique (1945-1980), cela est le cas des supplétifs syriens envers Israël.

Pour aller plus loin sur ce thème, ces deux liens :
La dynastie wahhabite et le bradage de la Palestine

Hassan du Maroc et Hussein de Jordanie, la CIA de l’un et le Mossad de l’autre

Ci joint la liste des principaux judas de Syrie, avec leurs exploits

A- des dirigeants de l’opposition off shore par Israel, un blanchissement de leurs turpitudes

B- L’espionnage pro israélien, un métier d’avenir

C – La normalisation par la théologie de l’Église maronite

René Naba

Journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l'AFP, puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, responsable de l'information, membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme et de l'Association d'amitié euro-arabe. Auteur de "L'Arabie saoudite, un royaume des ténèbres" (Golias), "Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l'imaginaire français" (Harmattan), "Hariri, de père en fils, hommes d'affaires, premiers ministres (Harmattan), "Les révolutions arabes et la malédiction de Camp David" (Bachari), "Média et Démocratie, la captation de l'imaginaire un enjeu du XXIme siècle (Golias). Depuis 2013, il est membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme (SIHR), dont le siège est à Genève et de l'Association d'amitié euro-arabe. Depuis 2014, il est consultant à l'Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l'Homme (IIPJDH) dont le siège est à Genève. Editorialiste Radio Galère 88.4 FM Marseille Emissions Harragas, tous les jeudis 16-16H30, émission briseuse de tabous. Depuis le 1er septembre 2014, il est Directeur du site Madaniya.

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