La confrérie des Frères Musulmans à l’épreuve de la normalisation israélo-arabe 1/2

La confrérie des Frères Musulmans à l’épreuve de la normalisation israélo-arabe 1/2 1920 1016 René Naba

Dernière mise à jour le 7 octobre 2024

Le Hamas revendique son indépendance par rapport aux Frères Musulmans.

Maroc: «L’Ordre de Mohamad» à l’artisan du «Muslim Ban»… Chapeau bas au «Commandeur des Croyants», sans doute la martingale gagnante du «Président du Comité Al Qods» pour la cause palestinienne.

Tuile supplémentaire: L’intégration d’Israël au CENTCOM a projeté la confrérie dans une impasse idéologique absolue en ce qu’il signe, dans l’ordre symbolique, l’alignement des parrains des «frérots» à la stratégique israélo-américaine.

La normalisation collective arabe paraît devoir placer les Frères Musulmans devant un redoutable défi, conduisant d’ores et déjà le Hamas à prendre ses distances tant vis à vis de la confrérie que de cette reptation généralisée.

La revendication de l’indépendance de la branche palestinienne de la confrérie constitue un fait sans précédent dans les annales de la nébuleuse islamiste, s’apparentant à un bouleversement de l’ordre d’une révolution copernicienne. Elle risque de provoquer un séisme au sein de la Confrérie et de saper sa crédibilité en la privant de son principal argument de propagande: le combat pour la Palestine.

Cette décision a été dévoilée dans un entretien off que le chef du mouvement islamiste palestinien, Ismail Haniyeh a eu avec des dirigeants libanais proches de la résistance anti-israélienne, lors de son dernier séjour à Beyrouth, et que le directeur du quotidien libanais Al Akhbar M. Ibrahim Al Amine, révèle dans les colonnes de son journal, en date du 28 décembre 2020, rompant la confidentialité de la conversation.

De surcroît, la ratification de l’accord de normalisation Maroc-Israël par le premier ministre islamiste Saadeddine Al Othmani, de même que la réaction timorée de Rachef Ghannouchi, le chef du parti islamiste An Nahda de Tunisie, a fait craindre au nouveau chef du Hamas, Ismail Haniyeh, une nouvelle erreur stratégique de la confrérie, comparable à son alignement sectaire sur les pétromonarchies dans la guerre contre la Syrie, à l’effet de la discréditer définitivement.

Ci joint, l’intégralité de la déclaration de M. Ismail Haniyeh.

«Le Hamas ne constitue pas un membre organique de l’organisation mondiale des Frères Musulmans. Nous avons une grande cause qui s’appelle la Palestine. Nous ne pouvons plus nous déterminer sur des événements qui se produisent à travers le monde sans tenir compter de leurs répercussions sur la cause palestinienne», a notamment déclaré le chef du bureau politique du Hamas.

«La position du Hamas a gagné en clarté. Nous ne déterminerons pas notre position en fonction de l’attitude d’une personne, d’un gouvernement ou d’un état à l’égard des Frères Musulmans. Certes, nous prenons en considération cet élément. Mais notre position sera dictée par l’attitude de ce gouvernement ou cet état à propos de la résistance à l’occupation israélienne».

Égypte: Une grande puissance régionale ayant la plus grande proximité géographique avec la principale base de la résistance palestinienne, Gaza.

M. Haniyeh a fait cette mise au point à propos des contacts entretenus par le Hamas avec Le Caire, alors que l’Égypte mène une sévère répression à l’encontre des Frères Musulmans égyptiens.

«Hamas, non seulement considère l’Égypte comme une grande puissance régionale, mais également la grande puissance régionale ayant la plus grande proximité géographique avec la principale base de la résistance palestinienne, Gaza.

«L’intérêt de la résistance palestinienne est d’entretenir des relations directes et constructives avec le gouvernement égyptien, de manière à assurer la protection des intérêts de la résistance à Gaza, et, partant les intérêts des Palestiniens», a-t-il fait valoir.

Al Akhbar explique que M. Haniyeh a fait cette déclaration d’une grande netteté afin que les autres formations relevant de la confrérie prennent conscience de la «spécificité» du Hamas au sein de ce mouvement.

Au delà de l’Égypte, le Hamas a procédé à une redéfinition de ses relations sur le plan régional, engageant un dialogue intensif avec l’Iran et le Hezbollah, de même que la Syrie, via la formation paramilitaire chiite libanaise.

Syrie: la Syrie a une position cardinale. Si elle était en meilleure état, nul ne se serait hasardé à normaliser avec l’ennemi.

M. Haniyeh a exprimé le souhait de «tourner la page» du différend avec la Syrie, se fixant comme objectif des «relations pleines et entières». «Nous réclamons cette relation, car nous savons pertinemment la position de la Syrie à l’égard de la résistance et que l’intérêt de la résistance l’exige», a-t-il plaidé.

M. Haniyeh a fait l’éloge de la Syrie en ces termes:

Ce que la résistance a obtenu de la Syrie, elle ne l’a obtenu d’aucun autre pays arabe. Le développement de notre puissance, la formation de nos cadres, le perfectionnement de notre expertise, tout y compris un lieu sûr, à l’abri des pressions et des conditions… nous l’avons obtenu de la Syrie», a-t-il admis.

«Les différends entre le gouvernement syrien et la branche syrienne des Frères Musulmans n’ont jamais eu des répercussions sur les relations du Hamas avec Damas. Et Quand un pays arabe interdisait les collectes en notre faveur, le président Bachar Al Assad donnait instructions que des collectes soient organisées dans les mosquées de Syrie.

«La Syrie constitue la pierre angulaire du système arabe. Si la Syrie était dans un meilleur état, nul ne se serait hasardé à normaliser ces relations avec l’ennemi», a-t-il conclu.

Pour le locuteur arabophone, l’intégralité de cette déclaration sur ce lien: Les Frères Musulmans et la Palestine: les confidences d’Ismaïl Haniyeh Al Akhbar 28 décembre 2020

Une prise de distance qui prive les FM d’un argument de poids et ancre le Hamas dans l’axe de la contestation à l’hégémonie israélo-américano-pétro monarchique.

La prise de distance du Hamas va priver la confrérie de son argument de propagande de poids en ce que la branche palestinienne constitue la seule formation du mouvement en confrontation directe avec Israël, –voire la seule formation sunnite en confrontation directe avec Israël–, à rebours des orientations générales des «frérots», que cela soit leurs parrains, la Turquie et le Qatar, de même que la branche syrienne des FM, qui se sont acharnés dans la destruction de la Syrie; ou encore la Tunisie du temps de la présidence de Mouncef Marzouki et son alliance avec An Nahda, la branche tunisienne des FM, où près de 5.000 djihadistes tunisiens s’étaient rendus en Syrie pour participer à la destruction du pays et non à la libération de la Palestine.

Ou enfin l’Égypte du temps de l’islamiste Mohamad Morsi, qui avait décrété le jihad contre la Syrie…. Le Jihad contre la Syrie, un pays qui avait pourtant mené avec l’Égypte 4 guerres contre Israël et non de dénoncer le traité de paix avec Israël, comme l’a fait le petit Liban soumis à deux invasions israéliennes avec la complicité des milices chrétiennes; voire même lever le blocus de Gaza, dirigé par le Hamas, l’homologue égyptien de la confrérie… tant il est vrai qu’il est plus facile de crier avec le loup que d’affirmer son indépendance, à la manière des Talibans qui ont contraint les États Unis à négocier pendant deux ans à Doha avant de consentir à leur assurer une sortie honorable d’Afghanistan.

Khaled Mécha’al, l’ancien dirigeant du Hamas, avait déblayé la voie à un tel recentrage en procédant à un acte de contrition avant de céder la place à son successeur.

Ce démarquage paraît devoir ancrer le Hamas définitivement dans l’axe de la contestation à l’hégémonie israélo-américano-pétro monarchique dans la zone.

Échaudé par sa mésaventure de Syrie, le Hamas a pris ses distances avec la Confrérie des Frères Musulmans, dont il était considéré jusqu’à présent comme sa branche palestinienne et se recentre la Palestine, dans une démarche qui constitue un désaveu de ses dérives antérieures à propos de la guerre de Syrie et de la politique de ses parrains occultes: le Qatar et la Turquie.

Ce recentrage sur son corps de métier en somme, sa raison d’être initiale, intervient au terme de deux décennies de déviance qui ont sapé la crédibilité des tenants de l’islamisme politique, au point de faire apparaître la confrérie des Frères Musulmans, la matrice de toutes les formations intégristes, cumulant un mauvais choix sur un mauvais pari, comme un vestige de la guerre froide.

Les égarements des Frères Musulmans

En un invraisemblable égarement, les Frères Musulmans se sont distingués lors de la séquence dite du printemps arabe, par sept fautes majeures, qui ont favorisé sa répression par l’Égypte, sa criminalisation par l’Arabie saoudite et la désaffection de bon nombre de ses sympathisants à travers le monde, et partant son tragique isolement:

A – Le déboulonnement lors de la chute de Tripoli, en 2011, de la statue de Nasser, artisan de la première nationalisation réussie du tiers monde, le Canal de Suez et, à ce titre, cible d’une triple agression de la France et de la Grande Bretagne et d’Israël; C’est à dire des deux puissances coloniales de l’époque et leur créature; complétée onze ans plus tard par une nouvelle agression en 1967, avec les encouragements des monarchies pro américaines, le chah d’Iran, le Roi Hussein de Jordanie et le Roi Faysal d’Arabie.

B – La tenue à Paris en juillet 2011, d’un congrès de l’opposition syrienne, sous l’égide des Frères Musulmans et de Bernard Henry Lévy, le fer de lance de la stratégie médiatique israélienne sur le théâtre européen, dont le parrainage fut désastreux pour la crédibilité de l’opposition syrienne…. Avec en corollaire la militarisation du conflit syrien plongeant la Syrie, voie de ravitaillement stratégique du Hezbollah libanais face à Israël, dans une guerre sans fin, faisant le jeu des pétromonarchies du Golfe, en détournant quelque peu le groupe contestataire à l’hégémonie israélo-américaine dans la zone, écartant durablement toute transition démocratique dans ce pays en lui substituant un conflit inter-étatique visant à déterminer la hiérarchie des puissances dans l’ordre régional.

C – La Fatwa du Jihad contre la Syrie décrétée par Mohamad Morsi avec la caution de 107 Oulémas salafistes wahhabites, contre un pays qui a livré en alliance avec l’Égypte quatre guerres contre Israël; gravissime cas de déconnexion mentale jamais égalée dans le monde.

D – La supplique de Youssef Al Qaradawi, le milliardaire Mufti du Qatar, demandant à l’OTAN de bombarder la Syrie, seul pays du champ de bataille avec le Liban à n’avoir pas signé un traité de paix avec Israël.

E – La trahison de Khaled Mecha’al, chef du bureau politique du Hamas, en 2011, et son ralliement sur une base sectaire à la coalition islamo-atlantiste dans sa guerre contre la Syrie, un pays qui lui avait offert l’asile politique pendant 14 ans après avoir échappé à une tentative d’empoisonnement en Jordanie de la part des services israéliens. Une faute impardonnable, s’il en est, qui lui vaudra son exfiltration du commandement de son mouvement et son exil au Qatar.

F – L’incendie par les islamistes égyptiens de la maison de Mohamad Hassanein Heykal, l’ancien confident de Nasser et ancien directeur du grand journal égyptien Al Ahram, provoquant la destruction d’une des plus riches bibliothèques du Monde arabe, un trésor historique incomparable…. dans le prolongement de la pulsion destructrice des islamistes contre les bouddhas de Bamyane et des stèles de l’islam noir de Tombouctou (Mali)

G- Enfin et dernier et non le moindre, la caution donnée par le chef du Parti de la Justice et du développement du Maroc, Abdel Ilah (esclave de Dieu) Benkirane à une normalisation des relations entre Israël et le Maroc.

La position du Parti de la Justice et du développement du Maroc à l’égard de la normalisation israélo-marocaine: un scandale politique et moral.

A ce propos, Al Akhbar indique que la réaction de Rached Ghannouchi, le chef d’An Nahda tunisien, un admirateur du président turc Recep Tayyib Erdogan, à la normalisation des relations entre le Maroc et Israël a été d’une «grande timidité» et, à ce titre, «choquante».

«Si la Tunisie ne s’est pas engagée sur la voie de la normalisation avec Israël, ce n’est pas tant en raison de la position timorée d’An Nahda, mais grâce à la ferme position du président Kais Es Saied, hostile à toute forme de normalisation».

Sur les jongleries de Rached Ghannouchi, cf ce lien

https://www.madaniya.info/2017/02/15/islam-aggiornamento-rached-ghannouchi-l-automne-du-patriarche-3-3/

Sur Kais Es Saied, ce ce lien

https://www.madaniya.info/2020/09/21/tunisie-kais-saied-president-par-la-volonte-eclatante-du-peuple-souverain/

De même la position du Parti de la Justice et du développement, la branche marocaine de la confrérie a constitué un «scandale politique et moral» à l’effet de provoquer un «séisme parmi ses adhérents», d’autant plus manifeste que le Roi Mohamad VI du Maroc, Commandeur des croyants, est président du Comité Al Qods, chargé théoriquement de la protection de ce 3eme Haut Lieu de l’Islam.

Machiavélisme suprême ou summum de la perfidie? Dans ce Royaume aux mœurs florentines, le monarque a assigné «la sale besogne» à son premier ministre Saad Eddine Al Othmani d’apposer sa signature sur le document de normalisation entre le Maroc et Israël, maintenant les mains souveraines dans une blancheur immaculée de cette souillure dont l’opprobre rejaillira immanquablement sur son féal islamiste, au delà, sur la mouvance confrériste dans son ensemble.

Une normalisation qui officialisait, enfin, au grand jour la connivence souterraine de la monarchie chérifienne et Israël, d’un demi siècle marquée notamment par l’assassinat de Mehdi Ben Barka, le chef charismatique de l’opposition marocaine et l’espionnage au profit de l’État hébreu du sommet arabe de Casablanca (1964).

Sur le plan protocolaire, le cosignataire marocain de l’accord israélo-marocain aurait dû être un membre de l’appareil sécuritaire marocain (le directeur du renseignement militaire, voire le directeur de la sûreté générale marocaine ou encore le chef des services de renseignement), équivalent du signataire israélien, M. Meir Ben Shabbat, conseiller à la sécurité du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Sur les tortuosités du régime marocain, cf ce lien: Les services de renseignement marocains continuent au grand jour de bafouer les libertés individuelles. Les opposants tenaces sont englués dans des scandales sexuels fabriqués de toutes pièces. Voilà de retour l’«État policier», ranimé par l’état d’urgence sanitaire.

Échange de bons procédés entre Mohamad VI et Donald Trump

Suprême infamie: Le président sortant Donald Trump a gratifié le Roi du Maroc, de la prestigieuse Légion du mérite des États Unis pour son «impact positif» sur le paysage politique du Moyen-Orient.
La Légion du mérite est une médaille militaire remise pour un fait d’armes exceptionnel ou à des responsables étrangers, qui peut uniquement être accordée par le président.

En retour, le président américain a reçu la plus haute distinction du royaume chérifien, notamment pour son travail dans la promotion de l’accord de normalisation avec Israël. Lors d’une cérémonie privée au bureau ovale, la princesse Lalla Joumala Alaoui, ambassadrice du Maroc aux États-Unis, a remis à Donald Trump «l’Ordre de Mohamad», une récompense décernée uniquement aux chefs d’État.
Dans un pays médiatisé à l’extrême, la cérémonie s’est déroulée à huis clos…. comme s’il s’agissait d’un geste honteux. Les médias n’ont pas été en effet autorisés à assister à la cérémonie de remise des prix…… sans doute pour ne pas immortaliser la vilenie de conférer une distinction honorifique à un président ayant fait l’objet d’une double procédure de destitution, de surcroît «l’Ordre de Mohamad» à l’artisan du «Muslim Ban».
Chapeau bas au Commandeur des Croyants, sans doute la meilleure martingale du «Président du Comité Al Qods» pour la cause palestinienne. A n’y prendre garde, à force de faire un usage inconsidéré de «l’Ordre de Mohamad», l’on risque de déconsidérer le prénom porteur de l’ordre, qui est tout de même celui du prophète de l’Islam.

«Faute d’une attitude nette à l’égard de la normalisation avec Israël, se posera le problème de la crédibilité de la confrérie des Frères Musulmans et partant de son aptitude à diriger un véritable mouvement d’indépendance national. Et accréditer l’idée d’un groupement mû par la conquête du pouvoir et ses avantages», en déduit Al Akhbar.

L’impasse idéologique des Frères Musulmans face à intégration d’Israël dans le Centcom.

Tuile supplémentaire: L’intégration d’Israël dans le dispositif militaire régional américain du Centcom, basé au Qatar a projeté la confrérie dans une impasse idéologique absolue en ce qu’il signe, dans l’ordre symbolique, l’alignement des parrains des frérôts à la stratégique israélo-américaine.

La réconciliation des frères ennemis du wahhabisme (Arabie saoudite-Qatar) sous l’égide du Jared Kushner, gendre du président Trump et membre influent du lobby juif américain, doit être vue dans cette optique.

https://www.madaniya.info/2017/06/08/arabie-saoudite-qatar-guerre-freres-ennemis-wahhabisme-guerre-de-defausse/

Le CentCom (commandement central) est le maillon intermédiaire du dispositif stratégique américain à travers le monde assurant la jonction entre l’OTAN (Atlantique Nord) et l’OTASE (l’Otan de l’Asie du sud est). Sa zone de compétence s’étend de l’Afghanistan au Maroc. Jusqu’à présent Israël était rattaché au dispositif européen de l’OTAN.

Son intégration au Centcom (Moyen orient) est une conséquence directe de la normalisation collective arabe avec Israël à l’automne 2020, dans une alliance contre l’Iran. Au total, six pays arabes l’Égypte, la Jordanie, les Émirats Arabes Unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont reconnu l’Etat hébreu.

Cette décision de Donald Trump a été prise le 13 janvier à une semaine de la fin du mandat du factieux président américain. Par ses effets désastreux sur la crédibilité de la confrérie des Frères Musulmans, elle apparaît comme l’ultime coup de poignard de l’Amérique à ses anciens servants.

Ah les ravages de la servilité à tout crin………Pour solde de tout compte d’un vestige de la guerre froide.

Pour aller plus loin sur ce thème, cf le lien :  La fin sans gloire du Deus ex machina de la révolution arabe

Manœuvres conjointes inter palestiniennes à Gaza et fourniture de missiles anti chars russes Kornet de la Syrie au Hamas, via le Hezbollah.

Fait sans précédent dans les annales du combat palestinien à Gaza, des manœuvres conjointes se sont déroulées, fin décembre 2020, dans l’enclave palestinienne, avec la participation de toutes les fractions palestiniennes, les brigades des Martyrs d’Al Aqsa (Fatah), les brigades Ezzedine Al Qassam (Hamas), le Jihad Islamique de même que les branches militaires du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) et du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine (FDLP), comme pour symboliser l’unité du combat palestinien.

En Écho, Hassan Nasrallah, le premier à avoir procédé au «pardon des offenses» à l’égard du Hamas, en 2018, en vue de maintenir la pression sur Israël sur ces deux fronts (le sud avec le Hamas à Gaza et le Nord avec le Hezbollah au sud Liban), a révélé que le Hezbollah avait livré au mouvement palestinien des missiles anti char russes Kornet, en vue de neutraliser les chars israéliens dans leur incursion dans l’enclave.

«Ses missiles ont été prélevés sur nos stocks et livrés au Hamas avec l’autorisation préalable de la Syrie, qui en avait fait l’acquisition auprès de la Russie», a précisé M. Nasrallah dans une interview à la chaîne «Al Mayadeen», fin décembre 2020, confirmant que les pourparlers entre la Syrie et le Hamas était «en bonne voie pour parvenir à une réconciliation».

Les manœuvres conjointes inter palestiniennes ont été suivies deux semaines plus tard par l’opération à grande échelle iranienne baptisée Payambar-e Azam 15 (Le Grand Prophète 15) dans le désert central d’Iran en mettant en œuvre une opération combinée de missiles et de drones. Un vaste exercice militaire comprenant le lancement d’un barrage de missiles balistiques sol-sol qui ont été suivis d’opérations par des drones bombardiers offensifs comme pour témoigner de la capacité balistique iranienne à détruire l’ensemble des bases américaines déployées au Moyen Orient.

Pour aller plus loin sur le Hamas, cf ces liens

Palestine: Khaled Mecha’al (Hamas) sur un siège éjectable,

Sur les Frères Musulmans, un mauvais choix, sur un mauvais pari

Les Frères Musulmans, un vestige de la guerre froide

René Naba

Journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l'AFP, puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, responsable de l'information, membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme et de l'Association d'amitié euro-arabe. Auteur de "L'Arabie saoudite, un royaume des ténèbres" (Golias), "Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l'imaginaire français" (Harmattan), "Hariri, de père en fils, hommes d'affaires, premiers ministres (Harmattan), "Les révolutions arabes et la malédiction de Camp David" (Bachari), "Média et Démocratie, la captation de l'imaginaire un enjeu du XXIme siècle (Golias). Depuis 2013, il est membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme (SIHR), dont le siège est à Genève et de l'Association d'amitié euro-arabe. Depuis 2014, il est consultant à l'Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l'Homme (IIPJDH) dont le siège est à Genève. Editorialiste Radio Galère 88.4 FM Marseille Emissions Harragas, tous les jeudis 16-16H30, émission briseuse de tabous. Depuis le 1er septembre 2014, il est Directeur du site Madaniya.

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