Arabie Saoudite : Mohammad Ben Salmane, l'homme pressé qui se prend pour Alexandre Le Grand

Arabie Saoudite : Mohammad Ben Salmane, l'homme pressé qui se prend pour Alexandre Le Grand 938 440 Tarek Mami
Note de la rédaction www.madaniya.info

Indice d’un trouble profond au sein de la famille royale saoudienne, un prince saoudien Khaled Ben Farhane, a lancé un appel à la seddition en vue d’évincer l’équipe dirigeante saoudienne, le tandem constitué par le Roi Salmane et son fils, le prince héritier Mohamad Ben Salmane, dont le mode de gouvernement a sucité des remous dans la classe dirigeante avec l’incarcération arbitraire de près de 80 princes et de près de 120 hommes affaires saoudiens et la conninvece extrême avec l’administration républicaine de Donald truimp, l’homme du «Muslim Ban».

Khaled Ben Farhane a invité le prince Ahmad, frère du Roi Salmane et héritier en titre dans l’ordre de succession selon la loi de primogéniture et le Prince Moukren, fils du défunt Roi Abdallah et ancien chef de la garde nationale de procéder à un «coup d’état» contre le tandem au pouvoir.

Sur ce lien, les détails de cet appel
http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/appel-au-coup-d-tat-en-arabie-saoudite-un-prince-exhorte-ses-oncles-prendre-le-pouvoir

Le prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane s’était livré précisemment au printemps 2018 à une opération de relations publiques aux États-Unis et en France afin de bonifier son image après sa calamiteuse séquestration du premier ministre libanais Saad Hariri, en novembre 2017.

Dans son offensive de charme en direction du lobby juif américain, MBS a rencontré pendant 4 heures le milliardaire juif américain Haim Sabban avec lequel il a envisage une coopération dans le domaine de la communication et due la production cinématographique

Mieux, dans une déclaration faite aux Etats Unis au lendemain du carnage commis par l’armée israélienne contre les Palestiniens de Gaza manifestant pour l’excercice de leur droit au retour, le 30 mars, l’impétieux prince a reconnu le «Droit à l’existence d’Israël sur son territoire», sans la moindre mention de la nécessité de la création d’un «Etat Palestinien Indépendant».

Sa tournée dans les pays occidentaux s’est achevée par l’«agression tripartite» des trois pays de l’Otan, membres permanents du Conseil de Sécurité (Etats Unis, Royuame Uni, France) contre la Syrie.

Voulant désarmorcer la colère des Palestiniens devant cette déclaration innopportune et provocatrice de MBS, son père l’octogénaire Roi Salman a saisi l’occasion du sommet arabe de Dhahran (Arabie saoudite), le 15 avril, pour rattraper le coup et se fendre d’une déclaration réaffirmant la position officielle du Royaume : un règlement du conflit israélo-arabe reposant sur deux états indépendants avec Jérusalem Est pour capitale de la Palestine.

L’artisan de la séquestration de Saad Hariri, le 4 novembre 2017, aurait gilflé le premier ministre libanais en exercice lors de son interrogatoire à Riyad, selon la revue New Yorker dans son édition d’Avril 2018.

Voir sur ces liens la version arabe de ce récit par le quotidien libanais Al Akhbar
https://www.al-akhbar.com/Politics/247491/%D9%86%D9%8A%D9%88%D9%8A%D9%88%D8%B1%D9%83%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%AD%D8%B1%D9%8A%D8%B1%D9%8A-%D8%AA%D8%B9%D8%B1-%D8%B6-%D9%84%D9%84%D8%B5%D9%81%D8%B9-%D9%81%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D8%B1%D9%8A%D8%A7%D8%B6

Et la version anglaise du New Yorker
https://www.newyorker.com/news/news-desk/surprise-resignation-of-lebanon-prime-minister-saad-hariri-saudi-arabia-tv-interview
https://www.newyorker.com/magazine/2018/04/09/a-saudi-princes-quest-to-remake-the-middle-east

La stratégie de communication menée par le pouvoir royal saoudien pour bonifier l’image du prince héritier Mohamad Ben Salman se heurte aux réticences des organisations non gouvernementales de cautionner son absolutisme et son bellicisme particulièrement au Yémen.

Human Rights Watch (HRW) a ainsi lancé, le 6 Mai, un gros pavé dans la marre accusanr le Royaume de détenir arbitrairement plusieurs milliers de personnes, dasn certains cas pendant plus d’une décennie, sans les traduire en justice dans le cadre de procédures pénales officielles. «Il semble que le plan « Vision 2030 » du prince Mohammed ben Salmane, surnommé MBS, décrit mieux la durée des détentions sans inculpation que celle de ses ambitieux projets de réformes», souligne l’OPNG américaine.

Auparavant HRW avait lancé un appel un appel à des sanctions internationales contre MBS pour avoir lancé une guerre au Yémen.

«Human Rights Watch appelle à des sanctions internationales contre la coalition arabe ainsi que Ben Salmane. Ce dernier doit être puni avec les autres responsables saoudiens», a déclaré le ommuniqué.

«Toutes les parties impliquées sont responsables de ce qui arrive au Yémen. Par le biais des bureaux que possède l’ONU Human Right Watch au Yémen, l’organisation détient à présent des preuves qui prouvent l’utilisation de certaines armes par l’Arabie saoudite et définissent leurs fournisseurs», a affirmé la représentante de HRW.

De son côté, l’avocat britannique Kim Mac Donald a réclamé la suspension de l’Arabie saoudite du Conseil des Droits de l’homme dont il est membre en raisons de «l’arbitraire» dont témoigne le pouvoir royal à l’égard de ses opposants.

Retour sur cette séquence dans le papier ci joint.

Fin de la note de la rédaction www.madaniya.info

Par Tarek MAMI, Directeur de la Radio France Maghreb.

1 – La genèse des Royaumes saoudiens

Le prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane, l’homme pressé qui se prend pour Alexandre le Grand se propose de fonder le 4eme royaume saoudienne.
Fruit d’une alliance politico-religieuse conclue vers 1744-1745, entre un théologien-prédicateur, Mohamad Ben Abdelwahab (1703-1792), et un homme-glaive, chef d’une tribu guerrière, Mohamad Ibn Saoud (1710-1765), fondateur de la dynastie saoudienne, cette co fondation militaro-religieuse, va en effet connaître plusieurs évolutions et connaître trois (3) États.

Le premier État saoudien, est fondé en 1744, (1744 – 1818), par Mohamad ibn Saoud. Cet état se renforce par la prise des villes de Kerbala (Irak) et Médine (Péninsule Arabique), par son fils Abdallah, en 1804. Ce dernier sera arrêté par les troupes de Mehemet Ali, et exécuté à Constantinople. Ce premier Etat est détruit par les Turcs.

Le deuxième État saoudien, fondé en 1824 (1824 – 1892), par Turki Ibn Abdallah Saoud, est détruit par les Turcs qui aide Ibn al-Rachid à (re) prendre le pouvoir.

Fruit des nombreuses guerres tribales qui ont duré de 1901 à 1932 avec un bilan de 500.000 morts (1), le troisième Etat saoudien a été fondé en 1932 par Abdelaziz (1880 – 1953), qui a régné de 1926 à 1953

Dans la mémoire collective mondiale, l’Arabie saoudite est perçue comme un royaume gouverné par des gérontocrates, engageant des guerrer par procuration contre ses ennemis, contre Nasser, dans la décennie 1960 au Yémen, contre l’Iran, dans la décennie 1980, via l’irakien Saddam Hussein, enfin contre l’Irak, dans la décennie 1990, et la Syrie, dans la décennie 2010. Et puis, soudainement, un jeune homme, illustre inconnu en Arabie et dans le monde jusqu’au 23 janvier 2015, date de l’accession de son père Salmane au trône wahhabite vient bousculer un ordonnancement presque séculier.

2 – Mohamad Ben Salmane : bon ou mauvais génie ?

Tel le génie Saladin, il surgit de sa boîte, intrépide, impétueux.

Bon Génie ? Mauvais Génie ? L’histoire nous le dira très vite. A cette date de janvier 2015, Mohamed Ben Salmane surnommé, aujourd’hui, MBS, ne figure même pas dans l’ordre «naturel» de la succession, selon les règles fixées par le fondateur du royaume. MBS était âgé de 29 ans, lorsque son père, (atteint de la maladie d’Alzheimer), accède au trône, à l’âge de 79 ans, selon le système successoral saoudien «Adelphique», qui veut que la succession se transmet entre frères par ordre de primogéniture.

Ainsi, le couronnement du Roi Salmane 25eme fils du Roi Abdelaziz, est dans la logique successorale saoudienne usuelle et traditionnelle. Rien ne pouvait, alors, laisser présager une quelconque mise en cause ou perturbation du sacro-saint principe de la continuité au Royaume des Al – Saoud, ni ouvrir les portes d’une « tempête du désert », dans la maison des Al-Saoud, pour reprendre le nom de l’opération militaire américaine, de 1991, pour expulser l’armée irakienne du Koweït.

Cette opération va ouvrir la boite à pandores des guerres permanentes au moyen orient, et les différentes tentatives de mise en place du plan dit «Grand Moyen Orient», objectif qui reste d’actualité pour l’administration américaine et son représentant local israélien.

3 – L’irruption sur la scène politique saoudienne de MBS

Et pourtant ! L’histoire n’est jamais écrite à l’avance. L’imprévisible et l’inattendu déferlent alors sur l’Arabie saoudite. Agé d’à peine 32 ans (né le 31 août 1985 à Riyad), MBS cumule les fonctions de prince héritier et vice-Premier ministre d’Arabie Saoudite, depuis le 23 juin 2017.
Il a été auparavant nommé, le 4 novembre 2017, à la tête de la commission anti-corruption, crée par son père à sa demande, dont il fera le fer de lance dans sa lutte contre ses rivaux potentiels ou virtuels au sein de la famille régnante, ceux qu’il considère comme les ennemis de son pays, qu’il confond avec ses ennemis.

Pressé, très pressé, trop pressé, MBS, profitant de la maladie de son père et de son statut de fils préféré de sa mère, qui est la femme préférée de son père, dont elle est pourtant la troisième épouse, va s’imposer à tous et griller la politesse à ses ainés dans l’ordre traditionnel de la succession.
Nommer un héritier de la troisième génération, alors que de nombreux prétendants de la première génération sont encore en vie, et le faire prétendre, ainsi, au trône au détriment de ses oncles, encore vivants. Le coup d’essai se révèle un coup de maître.

Réconforté par sa position de numéro 3 dans la hiérarchie politique saoudienne, MBS envoie de nombreux messages d’espoir et d’ouverture aux jeunes saoudiens, dont les moins de 30 ans représentent 75% de la population, et multiplie les promesses à leur destination.
Il les fait rêver avec sa «vision 2030» et son projet gigantesque de construire, pour 500 milliards de dollars, Néom, une ville futuriste, écologique, et entièrement informatisée ou les robots s’occuperont des tâches ingrates.

MBS met l’accent sur la nécessité de reformer la société. Il s’engage à assouplir les carcans du dogme religieux, wahhabite, de permettre aux femmes (enfin) de conduire des voitures, de mettre fin aux agissements répressifs de la police religieuse, de promettre l’ouverture de lieux publics de divertissements, avec la programmation, par exemple, d’un concert public, à Djeddah, de Cheb Khaled, la star algérienne de la musique Rai, avec toutefois des bémols.

Un concert pour les femmes le 29 novembre. Un concert pour les hommes le 14 décembre. Et une interdiction d’accéder au spectacle, dans les deux cas, aux enfants de moins de 12 ans. Bref de donner aux jeunes et aux saoudiens de l’intérieur certaines des libertés dont jouissent les Emirs et la classe régnante à… l’étranger, depuis toujours.

Contre toute vérité historique, MBS va jusqu’à réécrire l’histoire du wahabisme et assumer un révisionnisme à tout crin pour amadouer les jeunes saoudiens er courtiser les médias et les décideurs politiques et économiques occidentaux, en déclarant, en octobre 2017, « Ce qui s’est passé lors des trente dernières années n’est pas l’Arabie saoudite. Le temps est maintenant venu de s’en débarrasser ».

4 – Les trois parrains

MBS va aller chercher à l’étranger, des parrains, pour se doter d’une image d’un homme moderne et réformiste, qui plait en occident, surtout au protecteur américain, qui séduit les jeunes de son pays, et qui rend ringards l’ensemble de ses concurrents dans la course au trône. Il va ainsi jeter son dévolu sur trois personnalités puissantes que cela soit à l’échelle régionale ou mondiale.

A – Le parrain régional

Pour l’échelon régional, MBS se met sous l’ombrelle de l’ambitieux prince héritier, Mohamed Ibn Zayed Al Nahyan, des Emirats Arabes Unis, (EAU) qui constitue probablement, son modèle et son mentor. Agé de 56 ans (né le 11 Mars 1961), MBZ est le maitre de fait d’Abou Dhabi depuis 2004, et la mort de son père, Zayed, fondateur de la Fédération des Emirats du Golfe, constituée de sept émirats à la fin du protectorat britannique sur la zone en 1971.

À la manœuvre depuis la mort de son père, à l’ombre de son frère aîné, malade, Mohamed Ibn Zayed Al Nahyan se révèle partisan de la manière forte et de la diplomatie de la canonnière. Sa formation militaire à l’académie militaire britannique de Sandhurst, puis là ’École des officiers de Charja (EAU).
Commandant en chef adjoint des forces armées, Chef des troupes d’élites et de l’armée de l’air de son pays, il coopère avec l’armée américaine, et les recrues de la société américaine de sécurité privée Blackwater, dont le fondateur, recherché dans son pays, réside aux EAU.
Cette petite principauté reste le troisième importateur d’armes au monde. Plus encore, elle a réussi la prouesse de mettre en place sa propre industrie d’armement.

B – Les parrains mondiaux

Pour l’échelon mondiale, MBS s’est placé sous le parapluie des Etats Unis, -le protecteur du Royaume depuis l’accord du Quincy, en 1944-, représenté par son Président Donald Trump, fraichement élu et de son gendre et conseiller spécial, Jared Kushner.

Sur le plan intérieur, MBS se trouve au milieu de dizaines de prétendants dont il souhaite se débarrasser, à n’importe quel prix. Sur le plan extérieur, il va brandir comme épouvantail, au choix, l’Iran «l’ennemi chiite», contre l’Arabie Saoudite sunnite, ou «l’ennemi perse», contre l’Arabie Saoudite arabe. Un discours anti -iranien, très dur, en miroir avec le discours de l’establishment néo-conservateur américain et un discours conciliant envers Israël, en miroir avec le discours de tout l’establishment politique américain.

À l’instar des États-Unis, MBS présente l’Iran musulman, mais chiite, comme son adversaire principal, et Israël comme un ami potentiel, quitte à faire passer à la trappe la question palestinienne, les droits des palestiniens la récupération de leur territoire perdus en 1967, leur capitale Al Qods, et même le principe du retour des réfugiés, pourtant acté dans une résolution de l’ONU. En contradiction totale avec l’opinion publique saoudienne, arabe, musulmane et d’une large partie de l’opinion publique mondiale.
En mars 2017, MBS effectue un voyage aux États-Unis, probablement pour préparer le voyage du nouveau président Donald Trump, qui aura lieu deux mois plus tard. Et le courant passe, paraît-il, entre celui qui déclare à longueur de journée « Américain First » et celui qui cherche, manifestement, à rattraper le retard pris sur ses adversaires, en termes de notoriété internationale et de respect par la classe politique et économique américaine. Une Complicité nait entre MBS et le président Trump, ainsi que son gendre.

Ce dernier devient un visiteur régulier du Royaume et un compagnon des soirées du prince-héritier. Cette complicité, entamée à Washington entre le président américain et MBS va donner toute satisfaction aux deux hommes.

En deux temps. En mai 2017, le Président Trump effectue un voyage en Arabie Saoudite. Ainsi, dans un premier temps, c’est le Président américain qui décroche la timbale : des contrats multiformes, essentiellement militaires, de l’ordre de 400 milliards de dollars, et des cadeaux offerts à titre personnel. Dans un second temps, en juin 2017, c’est le jeune prince qui va atteindre le Nirvana, avec sa nomination au poste prince-héritier. En juin 2017, MBS passe du numéro 3 au numéro 2. Ainsi, quatre mois après son voyage à Washington, un mois à peine après le voyage du Président américain en Arabie, le numéro 3 dans la hiérarchie saoudienne fait un nouveau saut décisif vers le pouvoir suprême : le trône saoudien.

5 – Intrigue de palais

Le prince héritier en titre, Mohamad Ben Nayef est à son tour destitué pour laisser sa place à MBS, qui voit le boulevard de l’accession au trône s’ouvrir devant ses yeux écarquillés. Ce faisant, MBS passe, en moins de 3 ans, du statut d’un énième neveu du fondateur du Royaume à celui du prochain Roi.
Personne n’ayant contesté la modification successorale au profit d’un premier neveu, Mohamad Ben Nayef, il était donc malvenu de critiquer la désignation comme prince héritier, d’un autre neveu. MBS a ainsi court-circuité toute la lignée des successeurs potentiels au trône, la génération de ses oncles, encore vivants, et celle, encore plus nombreuse, de sa propre génération.

Mais il ne s’est pas contenté de ce court-circuitage. Il a exhumé la tradition moyenâgeuse de l’humiliation publique des battus, voire de leur extermination physique ou sociale. MBS s’est ainsi empressé de retirer à ses oncles et cousins leurs statuts, leurs droits usuels et leurs privilèges, notamment financiers, pour leur signifier qu’il est « Tout » et qu’ils ne sont « Rien ».

Ne souhaitant prendre aucun risque de ressac, considérant que la partie d’échec est terminée, ou craignant un éventuel retour de flemmes, MBS crée, le 4 novembre 2017, sous la signature de son père, par décret royal, sans passer par le conseil consultatif du royaume, (Majliss AS Shaoura), une «commission de lutte contre la corruption», dont il va s’attribuer le titre de «Président». Le même jour, il procède à une purge et ordonne l’arrestation, à la surprise générale, la quasi-totalité des émirs influents politiquement, et ou économiquement et médiatiquement. 11 princes.

Plus d’un millier de personnes, entre princes, ministres, anciens ministres, gouverneurs, hommes d’affaires, religieux, et autres personnalités de poids, répondent les réseaux sociaux. Les personnalités qui résident à l’étranger sont piégées. Elles sont priées de revenir en extrême urgence, au royaume, au prétexte d’une convocation du Roi Salmane père de MBS. Parmi ces personnalités, un certain Saad Hariri, citoyen libano-saoudien, par ailleurs Premier Ministre du Liban. La boucle est bouclée. Le piège est refermé. Le coup d’Etat, sans effusion de sang, est accompli.

Au prétexte de cette lutte contre la corruption, tout le monde y passe : Emirs, gouverneurs, anciens ministres, anciens princes héritiers, religieux et prédicateurs. Après la vague d’arrestation, en septembre 2017 d’une trentaine d’intellectuels et de religieux, notamment, les prédicateurs religieux Salmane Al Awda, (quatorze millions de followers sur Twitter), qui conseille la monogamie, déclare que l’homosexualité ne devrait pas être punie de mort, refuse de produire une fatwa qui condamne le Qatar comme foyer terroriste, et prône même la réconciliation «fraternelle» entre les deux pays et Awad Ben Mohamed Al Qarni, ( 2,2 millions de followers sur Twitter), le tour de la «purge» de la famille royale.

Il en est ainsi, du célèbre multimilliardaire Al Walid Ibn Talal (actionnaire de Walt Disney, de Tweeter, d’Apple et propriétaire des  banques Citygroup et la banque franco-saoudienne, de la chaine d’hôtel Four saisons et de la chaine de TV Rotana), Kamel Saleh ( propriétaire de la chaine de TV-Arte), Walid Al Ibrahim (propriétaire de la chaînes MBC), le Prince Mouta‘ab, fils du Roi Abdallah et chef de la garde nationale), Mohamed Ben Nayef (son prédécesseur au poste de prince héritier), le prince Abdelaziz (un des fils de l’ancien Roi Fahd), ainsi que Khaled Al-Tuwaijiri (ancien directeur de la Cour royale).
L’arrestation d’Al Walid Ibn Talal, connu pour avoir soutenu la candidate Hilary Clinton et attaqué les positions du candidat Donald Trump, pendant la dernière campagne présidentielle américaine, est, semble-t-il, la dote offerte par MBS au Président Trump. Cela fait plaisir à Trump et ne coute rien, pour le moment, à MBS.

Un cadeau destiné à renforcer la complicité et les liens entre les deux hommes. Les personnes arrêtées ont pour principal défaut, aux yeux de MBS, de s’opposer plus au moins directement et ou publiquement à ses initiatives, et de gêner ou retarder son accession rapide au trône, ou contestent la nouvelle règle de succession qui réserve à la seule famille du Roi Salmane le « trône saoudien », et donc l’exclusion définitive des autres familles de la descendance du fondateur du royaume.

L’argument de combattre la corruption ne vaut pas pour les contestataires. Fallacieux même du fait même qu’il n’y a jamais eu, en Arabie Saoudite, de règles de séparation entre l’argent public et l’argent privé et leurs répartitions entre les différents héritiers de la dynastie saoudite.

Il s’agit en fait, pour les contestataires, du passage de la répartition des deniers publics entre les mains des différents clans de la famille royale à la monopolisation de cet argent entre les seules mains de MBS. Dans les filets des arrestations, MBS pensait ramasser un petit poisson, le citoyen saoudien, Saad Hariri. Sauf que le petit poisson se révèle être un grand mammifère de par sa nationalité libanaise, sa fonction de premier ministre du pays du cèdre, protégé par sa fonction politique par la convention de Vienne, et par ses partenaires libanais, le président Michel Aoun et son ennemi intime, le Hezbollah, enfin par la France.

6 – L’otage démissionnaire à l’insu de lui-même

La vie de Saad Hariri ne constitue apparemment pas un long fleuve tranquille. Sa mère, Nidal Boustani, est irakienne. Son père, Rafic, est né libanais, avant d’obtenir la nationalité saoudienne et devenir binational. Rafic Hariri s’est marié deux fois. Ce qui donne à Saad Hariri une fratrie de sept personnes, dont deux frères et quatre demi- frères et sœurs. Ayant toujours vécu dans l’ombre de son père, le futur otage de MBS, se trouve propulsé, dans les champs politique et économique, après l’assassinat de son père, à Beyrouth, dans un attentat à la voiture piégée, le 14 février 2005, dont les échos retentissent à nos jours.

Sur la scène politique comme «chef des sunnites» du Liban. Sur le plan économique, comme héritier des affaires de son père, notamment, la société internationale de construction et de travaux publics «Saudi Oger». Cette propulsion soudaine du jeune dauphin est adoubée par sa propre famille et surtout par les membres de la famille royale de l’Arabie Saoudite, qui le considère, comme moins turbulent que son frère ainé, Baha’a, pour prendre le relais de son père.

Si le costume était trop large pour le jeune héritier, ce dernier va néanmoins, très vite, tout faire pour s’y glisser et faire honneur à son défunt père. Mais c’était mission quasi-impossible, pour le jeune héritier, qui se trouve coincé au centre du l’œil du cyclone moyen oriental, entre Syrie, Hezbollah et Israël, et l’imbroglio de plus en plus illisible entre les pays du golfe et l’Iran, avec la Turquie et son mouvement de balancier.

Saad Hariri, 12e fortune arabe, 158e au niveau mondial, finit par prendre la mesure de la lourdeur de sa tâche. Il va prendre l’option de se rapprocher le plus possible des dirigeants saoudiens en considérant qu’une réussite économique, en Arabie saoudite, et donc dans le monde, pourrait lui permettre de se mettre en position de force, au Liban, et de trouver les moyens de la réussite de sa mission politique dans ce pays mosaïque.

Piégé par les difficultés de son empire économique dont la légendaire «Saudi Oger», qui sera liquidée le 31 juillet 2017, espérant trouver une bulle d’air financier auprès du nouveau patron du Royaume Saoudien, pour résoudre ses difficultés financières, et sauver son honneur, Saad Hariri répond présent comme un petit soldat, pour les uns, à la convocation saoudienne.

Il débarque, à Ryad, dans les heures qui suivent son invitation-convocation par MBS. Et là, coup de théâtre, dès le samedi matin, on le voit annoncer sa démission à la télévision, sur la chaine saoudienne Al-Arabiyya, le bras médiatique armé du Royaume, comme Al Jazeera, l’est pour le Qatar, pour prononcer un discours de feu contre le mouvement libanais, Hezbollah et l’Iran à qui il promet «de couper la main».

Un discours inconnu dans la bouche du premier ministre libanais, disent les analystes et ses proches.
Cette démission, ce discours et son ton ouvrent une période de dramaturgie, qui amène, immédiatement, le président libanais, le chrétien Michel Aoun, à refuser la démission «pour défaut de respect des règles constitutionnelles libanaises» et appeler à la «libération» du premier ministre du Liban».
La presse parle de prise d’otage, de guet-apens, de kidnapping. Tous les superlatifs y passent. L’interview diffusée, sur la chaine Futur TV, propriété de la famille Hariri, effectuée par une salariée de Saad Hariri, venue spécialement du Liban, seule et sans équipe technique, est extravagante. Elle sonne comme la preuve de vie, envoyée par des ravisseurs à la famille pour fixer le montant de la rançon pour la libération de l’otage.

Avec modernité oblige, l’écran de télévision, remplace la photo. L’indication de l’heure et l’annonce de la dépêche du tremblement de terre, en Iran, qui certifie la date et l’heure, remplace le journal du jour tenu par l’otage. Personne ne connaît encore, précisément, les conditions «de la prise d’otage» du premier ministre libanais. Ce dernier déclare, une fois de retour au Liban, «vouloir garder pour lui les conditions de sa présence en Arabie saoudite et celles de l’annonce de la démission», à partir de l’étranger, et par télévision saoudienne interposée.

Certains parlent d’une «arrestation» en bonne et due forme, et de conditions de vie d’une personne en garde à vue, dépossédé de ses téléphones, de sa ceinture et de ses lacets, continuellement insulté. D’autres ajoutent que Saad Hariri était «libre de ses mouvements», mais sous la surveillance de gardes du corps hostiles, à l’image de l’ombre furtive, apparue derrière la journaliste intervieweuse du premier ministre démissionnaire à l’insu de lui-même.

Saad Hariri finira, peut-être un jour, par révéler les vraies conditions de son séjour de prisonnier (?) saoudien, duquel, le Président français Emmanuel Macron finira par le soustraire.
Certains, n’hésitent à dire que Saad Hariri, doit sa liberté retrouvée, et peut être même sa vie, aux Présidents libanais Aoun, et français Macron. Sans ces deux chefs d’état, qui ont agi, de manière convergente, mais pour des raisons différentes, Saad Hariri serait peut-être, encore «détenu» par MBS, probablement dans le même hôtel que les princes saoudiens, pour subir les mêmes extorsions financières.

Beaucoup d’analystes se posent la question de savoir si Saad Hariri est un énième dommage collatéral des différentes confrontations entre les différentes puissances régionales ou une balle de pingpong utilisée par les uns et les autres, et qu’il y participe, à l’insu de lui-même, malgré ses efforts visant à mettre à l’écart et «la distanciation» (Annay Bin Nafs) son pays des conflits régionaux.

7 – La visibilité de l’opposition saoudienne à l’étranger

L’émergence sur la scène saoudienne et internationale de MBS, offre, paradoxalement, une visibilité inespérée à l’opposition saoudienne, installée principalement à Londres. Elle a ainsi eu droit à des apparitions sur des écrans de télévisions arabes.

Réunie, dans ce but, pour la première fois, le 29 septembre 2017, dans la capitale irlandaise, Dublin, pour «défendre les libertés en Arabie Saoudite», elle a franchi un premier pas pour la création d’une plate-forme commune et créer le mouvement «citoyens sans restriction».

Ainsi, les opposants Madawi al-Rachid, une universitaire de renom, Yahya al-Assiri, un défenseur des droits de l’homme, Mohamed Al Massari, secrétaire général du parti Attajdid Al Islami, le religieux Said Al Faqih, ont pris la parole dans différents médias et voient leurs interventions relayées, massivement, sur les réseaux sociaux. Mohamed Al Massari, le plus offensif et le plus percutant des opposants a ainsi révélé que MBS se fait surnommer par son entourage et ses affidés Alexandre, par référence à Alexandre le grand, avant d’ajouter que MBS est atteint par «la folie des grandeurs», avant de prédire la «mort du troisième état du Royaume saoudien et la naissance d’un nouvel état, qui pourrait être le quatrième (4e) état saoudien : le Royaume sioniste salamanien».

8 – MBS, roublard, charmeur et brutal brise les règles du jeu tribal

MBS, disent aujourd’hui ses adversaires ayant pris tardivement conscience de sa manœuvre, est un homme inexpérimenté, roublard, charmeur, brutal qui brise les règles du jeu tribal, où la parole vaut la vie. Ils ajoutent, MBS agit avec surprise, agressivité et «insolence», par rapport aux traditions des hommes du désert, pour qui l’honneur et le respect de l’ainé reste la règle d’or.

Sachant manifestement prendre en compte la rapidité du temps qui s’égrène, ils l’ont vu manœuvrer tactiquement, s’entourer de ses trois (3) parrains, les puissants du moment, et bondir d’un coup le 4 novembre 2017 pour accomplir son Blitzkrieg sur le palais royal saoudien, et regrouper tous les pouvoirs entre ses mains. Pouvoirs politique, économique, militaro-policier et religieux.

Leur vieille grille de lecture des rapports de force faites de chuchotements, de palabres et de consensus, ne pouvaient ni éveiller leurs soupçons, ni leur faire présager le changement de l’univers mental de MBS, au contact de l’autre ambitieux prince héritier des EAU.

Pourtant MBS, n’est pas bardé de diplômes. A la différence de beaucoup de ses oncles et cousins émirs, il n’a ni étudié ni vécu à l’étranger. Il ne maitrise pas de langues étrangères, y compris l’Anglais, qu’il baragouine. Il est juste diplômé en droit de l’université saoudienne. Cependant, il fait de cette faiblesse – l’inconvénient, d’avoir peu voyagé et de ne pas avoir vécu à l’étranger-, une force et un avantage par le biais de sa parfaite connaissance de l’univers mental du cercle du pouvoir, et de celui de la jeunesse saoudienne, de laquelle il se dit proche.

9 – MBS un homme pressé, très pressé, trop pressé

Entre juin 2015, date de l’intronisation de son père et juin 2018, date de sa désignation comme prince héritier, vice–roi et Roi de facto, MBS a, sur le plan interne, écarté tous ses concurrents et rivaux sur deux générations, entre oncles et cousins, avant de les emprisonner et de les dépouiller de leurs milliards de dollars.

Il a en outre engagé des réformes sociétales, qui même minimes n’en restent pas moins symboliques, dans le carcan idéologique wahhabite : la remise en cause de l’omniprésence du clergé wahhabite et de sa police religieuse, dite police de «la promotion de la vertu et l’interdiction du vice».

En politique extérieure, l’identification et la désignation d’ennemis qui empêcheraient le développement et le rayonnement du Royaume, lancement pour les contrer d’une guerre (ingagnable) au Yémen, et engagement d’une crise ouverte avec le Qatar, pourtant partenaire historique essentiel dans le déclenchement et l’alimentation en hommes, en finances et en armes de la guerre civile syrienne, comme le reconnaît ouvertement sur une chaine saoudienne, Hamad Al Thani, l’ancien Premier du Qatar, provocation de mini crise avec la Turquie, pouvoir avoir volé au secours du Qatar, désignation de l’Iran comme ennemi principal, et émission de plusieurs signes sur le chemin de la normalisation des relations politiques avec Israël, au détriment des droits des Palestiniens.

Le tout pour créer et souder, derrière lui, une opinion saoudienne, inexistante, et rassurer la population déboussolée par tant d’initiatives et de changement de cap, une jamais sollicitée placée depuis près de deux siècles sous la contrainte de l’alliance entre la religion et l’épée.

La marche en avant, à marche forcée, est menée par un homme que l’on dit à la fois inexpérimenté, déterminé, audacieux, fougueux et colérique, et qui fait peur.

Malgré un vent contestataire feutré au sein de l’élite du royaume, au moins jusqu’au jour de la purge, le jeune homme, entêté, est pressé de mener à bien la vision qu’il se fait de son pays, qu’il estime trop conservateur, trop lent.
Entre ambition personnelle et réussite collective, l’histoire reste à écrire.

Si une large partie de la presse occidentale, surtout américaine tresse des lauriers à MBS et ne tarit pas d’éloges sur son ouverture d’esprit envers l’occident, sa «modernité» sociale et politique, en un mot sa démarche réformiste et son «realpolitik», cette même presse n’inclut pas dans ses analyses l’univers mental et culturel de la société saoudienne, construit sur des codes moraux ancestraux conservateurs, reposant sur la «Asabiyya», (esprit de corps) moteur de la solidarité et de la résistance tribale.

Or, justement MBS, qui vend «une image positive», casse depuis 2015, tous les codes de la société tribale. C’est son droit. Sauf que sa démarche ne relève ni de modernité, ni de réformisme, au sens strict de ces termes. La modernité et le réformisme sont supposés concerner la totalité d’un peuple, et non d’une seule personne. C’est pourtant la démarche de MBS. Le prince héritier parle abondamment de modernisation du pays mais occulte le débat sur la démocratisation de la société saoudienne.

Il en est ainsi, par exemple du passage des saoudiens, du statut de sujets à celui de citoyens. De l’égalité entre les hommes et les femmes. De l’institution du droit de vote pour tous, hommes et femmes.
De la transformation de la monarchie saoudienne en monarchie, faite depuis deux siècles, de mélange du «droit divin» (version Mohammed Ibn Abdelwahab) et du «droit de l’épée» (version Mohamed Ibn Saoud), en monarchie constitutionnelle, à l’instar des monarchies européennes (Royaume Uni, Espagne et les monarchies nordiques).

De l’institution de règles juridiques de la séparation de l’argent public et privé et de son contrôle, pour légitimer ce qu’il appelle «lutte contre la corruption». Ce faisant, MBS garde, sur le fond, le pilier historique, de la monarchie saoudienne qui repose sur l’alliance politico-religieuse, mais à son service exclusif, alors que ce principe était, jusque-là, au service de l’ensemble des membres de la famille royale, descendance du fondateur du royaume, qui se comptent par de dizaines de milliers de personnes.

Cette démarche de pseudo réformisme et modernisme ne peut, selon toute vraisemblable, aboutir positivement, à la satisfaction de l’ensemble du peuple saoudien. En réalité, et au vu de ses actes, et non de ses seules paroles, MBS travaille dans son seul intérêt personnel.
Il œuvre, dans les faits, pour éliminer tous ses contradicteurs, contestataires et autres opposants dans tous les domaines, politique, économique, militaire, voir religieux. Il n’a confiance en personne. Même pas dans la police et l’armée de son pays.

Ce qui fait dire que les princes saoudiens, arrêtés et retenus, par le prétendu moderniste – réformiste MBS, hors de toutes procédures judiciaires, non dénoncé à ce jour au titre de la défense des droits de l’homme, seraient gardés, voire interrogés par les agents de la sinistre société de sécurité privée américaine Blackwater, rebaptisé Academia, pour tenter d’effacer de la mémoire collective, les tortures et les horreurs commises par les salariés de cette société en Irak.

À tous ces titres, MBS sera, s’il réussit à accéder au trône saoudien et à s’y maintenir, ne saurait être au mieux qu’un autocrate ou un despote éclairé, mais en aucun cas un moderniste, un réformiste ou un visionnaire.

En tout état de cause, cette situation démontre de que le royaume saoudien est une monarchie malade de sa vision du monde, de sa lecture rigoriste de la religion, applicable au peuple saoudien et non aux membres de la famille royale, de ses injustices envers son propre peuple et de l’exploitation quasi- esclavagiste de ses travailleurs immigrés, à qui elle applique le principe détestable de «sponsoring», qui consiste dans la double démarche de la conservation des pièces d’identités de ces travailleurs, par leurs employeurs et l’obligation qui leur est faite d’obtenir l’assentiment de ces patrons pour récupérer leur documents administratifs pour pouvoir répartir chez eux, en signant un document d’espèce de solde de tout compte, combien même ils n’ont pas été payés pour le travail accompli.

MBS scie les deux pieds sur lesquels repose le Wahhabisme.

  • Le pied politique avec son (ancien) mode successoral et la répartition de la manne financière, faite de recettes du pèlerinage (petit et grand) et du pétrole, entre tous les membres de l’immense famille royale. Ce qui garantissait le consensus tribal, l’acception des règles du jeu, par les émirs et par la… population.
  • Le pied religieux qui a réussi à imposer, à la société saoudienne, un carcan religieux stricte. Avec une lecture de l’islam littéraliste, fruste, et conservatrice, basée sur deux vieux principes, qui servent la monarchie.

D’une part, l’obéissance (aveugle) aux régnants décideurs (Awliya al Amr). D’autre part, la délégation des questions politiques et religieuses à ceux qui ont le droit de décider, de «nouer et de dénouer» (Ahl al hal wal Aqd ). Ce qui au passage a permis la création d’un clergé religieux, au sein d’une religion sensée ne pas en avoir.

L’alliance de ces deux pieds, le politique et le religieux, a permis depuis la création du 3ème état saoudien, en 1932, la permanence et la stabilité du régime, sans grands soubresauts. MBS, s’acharne à détruire systématiquement chacun des deux fondements, sans proposer de fondements alternatifs. Tout ceci fait que la crise intérieure, en Arabie Saoudite ne peut qu’aller crescendo. Ce qui ne manquera pas de renforcer les adversaires intérieurs et extérieurs de MBS.

Référence
  1. Laurent Murawiec, «L’Arabie saoudite: un business familial», L’Histoire, n286 – avril 2004, p.18-19
  2. https://www.courrierinternational.com/article/2014/06/24/bientot-une-nouvelle-carte-du-moyen-orient
  3. https://www.mondialisation.ca/le-projet-d-un-nouveau-moyen-orient/4126 
Illustration :

https://twitter.com/asadabukhalil/status/983472520790618113

Annexe

Tarek Mami

Journaliste, Président-fondateur de Radio France-Maghreb à Paris. Secrétaire national du SIRTI et président de l’Association française des radios numériques.

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